Dix... quinze, seize… seize dollars dans la poche. Bordel de merde, c’était vraiment peu pour finir le mois. Les sourcils affaissés sur mon front comme deux coussins ramollis, je comptais mes sous. C’était devenu un peu moins effrayant en sachant que bientôt je toucherai une petite paie grâce à mon nouvel emploi au Black Lotus, mais je devais toujours faire attention à chaque dollar dans mes poches, tant que je n’étais pas indépendante.
Cela faisait quatre mois que j’avais fui. Est-ce qu’en quatre mois, on avait laissé tomber l’idée de me chercher ? Est-ce que les bons à rien qui me servaient de famille avaient déposé un avis de recherche en ligne ? Je n’avais pas vu d’affiche, mais j’étais majeure et je me demandais si ce genre de méthode existait encore. Quoi qu’il en fût, je marchais tête baissée la plupart du temps dans la rue, et je me déguisais jusqu’à m’affubler d’une perruque sur mon lieu de travail. Tant que je ne retrouvais pas Ethan, impossible pour moi de quitter Detroit. Mais je m’accrochais à ce que l’on s’était dit : on s’enfuirait ensemble. Ou qu’il soit, quoi qu’en soit sa mémoire de moi, je ne pouvais pas l’abandonner.
Donc, je disais. Seize dollars our encore quelq- Un choc. Un bruit strident de verre cassé.
« Aïe ! Eh merde, putain ! »
Je fis un pas en arrière, priant qu’aucun verre brisé ne ricoche dans mes jambes nues, uniquement habillées d’un short déchiré et de baskets. Dans mon geste je bousculais quelqu’un qui poussa une plainte riche en jurons, a qui je tendis un majeur en l’air avant de voir cette personne disparaitre dans la foule. En quelques secondes, mon enervo’mètre venait de grimper. Et cette nana, sur sa chaise, qui me regardait, comme si je venais de l’éclabousser comme un chien mouillé qui venait de se secouer. Elle avait les yeux grands ouverts, écarquillés par le choc, et les bras légèrement relevés. Sa robe blanche semblait maculée de sang. Il me fallut quelques secondes pour comprendre que la responsable de la table renversée, le verre cassé, et surtout la femme aspergée de l’épaule, jusqu’au ventre, avec le bras qui dégouline de liquide bordeaux… c’était moi.
« Eh merde. » répétais-je, les excuses mettant évidemment plus de temps à se montrer, puisque j’étais énervée.
Je m’accroupis, ramassant le calepin et le crayon de la femme qui avaient miraculeusement survécu à l'attaque de vin. J’allais même m’enfuir comme une lâche sans demander pardon ni demander de compte à l’inconnue, alors qu’un serveur sortit et m’interpella, moi, et la brune :
« Tout va bien mesdemoiselles ? Que s’est-il passé?»
Il était certain que si je m’enfuyais maintenant, on appellerai la police sur mon dos. Alors ahem… il fallait que j’assume ma connerie. :copyright: 2981 12289 0
Invité
Invité
Sujet: Re: Just pretend you do not know me. - Mahima & Aria. Sam 30 Mai - 9:15
Just pretend you do not know me.
En ces temps troubles, il était bénéfique de s’accorder un instant de détente. Mahima en avait plus que besoin. Elle s’était donc rendue dans un café, pour se réfugier quelques instants dans l’alcool. En ce moment, elle pensait trop à Shanti, il lui faudrait de la distraction… Mais son travail ne semblait pas occuper ses pensées et même le verre de vin qu’elle attendait qu’on lui apporte. Elle le rêvait de le siroter, pensant à beaucoup trop de choses, surtout beaucoup trop de choses négatives. Elle avait appris que le jugement de Kyle, pourtant donné des années avant, était en train d’être révisé. La simple pensée qu’un idiot de juge puisse relâcher le meurtrier de sa petite fille lui donnait envie… de tout casser. Cependant, ce n’est pas elle qui cassa tout, mais une autre femme ; elle se cogna contre une serveuse, qui renversa son plateau sur la jeune avocate. Si le verre n’avait blessé personne en se brisant, la robe de Mahima était tout bonnement fichue. Cette dernière avait relevé les mains sous le choc et regarda tour à tour, ébahie, la responsable et le contenu de son verre sur la robe. Le visage de la jeune femme lui était d’ailleurs familier, mais elle ne releva pas, préoccupée pour l’instant par sa robe, qui n’était pas une robe à 20 euros pour tout vous dire.
Le serveur la tira de sa stupéfaction en demandant si tout allait bien et ce qu’il s’était passé. En temps normal, Mahima aurait sûrement été en colère contre la responsable, car elle n’aimait pas vraiment qu’on gâche ses vêtements de cette façon. Mais là maintenant, elle ne voulait pas se casser la tête en disputes et en reproches.
“Ce n’est rien, rassurez-vous… Un simple accident… Nous allons régler ça entre nous.”
Elle n’était pas en colère, mais elle comptait bien discuter réparation avec la jeune femme.
Accueil
Sujet: Just pretend you do not know me. - Mahima & Aria. 
