Why are you standing on the rain? - Aria St. Lusher

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“ Catherina Macgrey & Aria St. Lusher

Catherina regarda sa montre en soupirant, puis leva la tête pour observer le paysage de Detroit. Il n'était que 18 h et voilà que la nuit commençait déjà à tomber. Ce changement de temps ne l'a dérangeait pas vraiment, mais elle se voyait mal déambuler dans les rues sombres de cette grande ville sans avoir peur d'une quelconque agression. Heureusement qu'elle avait sa voiture automatique.

Après cette pensée fort réjouissante, la jeune femme pris une éponge et nettoya une dernière fois la table du dernier client qui venait de sortir. C'était un officier de police qui travaillait de nuit et qui avait pour habitude de boire un café noir sans sucre avant d'aller faire ses patrouilles. La brunette savait déjà ce qu'il allait faire cette nuit et ce qu'il espère avoir; une nuit calme. Ils parlaient souvent ensemble, d'ailleurs elle parle à tous les clients qu'elle rencontre. Elle aime savoir de leurs nouvelles, s'ils vont bien, si leurs enfants vont bien, si Jennifer allait sortir avec James...
Tous ces sourires lui faisait chaud au cœur, comme un bon cappuccino. D'ailleurs, elle s'en ferait bien un avant d'aller se coucher...

Soudain, Catherina entendit un bruit sourd, comme si quelque chose se renversait de manière brusque. Elle releva une nouvelle fois sa tête en fronçant des sourcils. Oh great! De la pluie!

Cela faisait déjà plusieurs semaines que les gouttes de pluie s'abattait comme une malédiction dans la ville robotique. Après tout, on est en automne. Cela arrivait aussi, malheureusement, que ce temps arrivait d'un seul claquement de doigt et disparaissait brusquement.

La serveuse s'étira les bras et le dos, ayant assez de toujours se baisser pour nettoyer les tables. Quelle journée. Maintenant, elle espérait juste pouvoir rouler tranquillement jusqu'à chez elle sans avoir à supporter cette pluie violente.

Attend. Est-ce qu'elle a bien fermée la fenêtre de l'arrière-boutique? Elle n'en était plus sûr. Ah non... Merde!
Catherina sentit une petite bouffée d'angoisse l'envahir. C'était elle qui avait pour rôle de bien fermer le restaurant et de faire en sorte qu'il n'y est aucun accident. Si elle avait oubliée de fermer cette fichue fenêtre, alors les cartons contenant les cargaisons pour demain étaient fichus à cause de la pluie. Et bonjour les problèmes.

La jeune femme pressa le pas. Ses talons s'entendirent comme un écho dans le restaurant maintenant vide tandis que quelques mèches brunes viennent se coller sur son visage. Elle arriva dans une salle avec un nombre assez chargé de placard, de cartons de différentes tailles et de tiroirs mal rangés. Il faudrait vraiment que quelqu'un vienne ranger ici uns de ces jours.

Ses épaules s'affaissèrent de soulagement tandis qu'elle remarqua que la fenêtre était bel et bien fermée. Elle avait dût le fermer par automatisme.

Elle s'approcha nonchalamment de la vitre, voulant profiter du paysage de Detroit. Catherina trouvait que la ville était magnifique sous un jour de pluie. Les lumières colorés se distinguaient du ciel gris ou noir, la pluie lui donnait un côté urbain assez charmant, le bruit l'a calmait et lui donnait envie de boire un bon café au lait sous un plaid. Non vraiment, elle aimait ce temps quand elle se sentait en sécurité.

Puis elle baissa les yeux... et vit une touffe de cheveux blonds.

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Aria St. Lusher a écrit:: Why are you standing in the rain ?

Aria St. Lusher | Catherina McGrey

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La touffe de cheveux blonds, c’était moi. Je parlais toute seule devant la vitrine, face au panneau fermé.

« Merde, un café qui ferme à 18h ? Sérieux ? »

J’avais réussi à tomber sur le seul café de tout Détroit qui fermait à l’heure ou tout le monde vient boire le café. C’était bien ma veine. Il pleuvait encore et à force de trainer dehors, je devais ressembler à un chien mouillé. Peut-être pas un caniche parce que mes cheveux n’avaient pas tendance à friser, mais mon manteau était trempé, et pas du tout imperméable, le faux daim avait absorbé toute l’eau qui coulait, j’avais même des gouttes qui ruisselaient sur mon front.

Il fallait dire que j'avais encore passé une journée de merde. Je sais que venant de moi c'est plus que courant, mais l'hiver dans la rue c'est vraiment pas confort. Cette nuit d'ailleurs j'avais dormi dans une caisse abandonnée, et le froid commençait vraiment à peser.

Les mains fourrées dans les poches, je grognais seule, comme à mon habitude. J’allais donner un coup de pied dans la porte en verre en signe de mécontentement, jusqu'à ce qu’a travers la paroi de verre, j’aperçu une jeune femme. Elle semblait m’avoir remarqué alors, clairement la situation devint très gênante. Allait-elle me regarder dans le blanc des yeux, bien au chaud ? Bordel je voulais juste un café, même un truc à emporter, il faisait froid, il pleuvait, et à force d’hypothermie, si je n’avalais pas un bon café, j’allais surement geler sur place.

Une voiture klaxonna derrière moi, me faisant me retourner un instant. Je me demandais une seconde fois comment il était possible que l’établissement soit fermé à heure de pointe. Pourtant, j’étais bien seule sur la devanture, et personne ne faisait – comme toujours – attention à moi.

Vite, je me retournais de nouveau vers la personne dans le café, espérant qu’elle ne se soit pas volatilisée. Est-ce que c’était vraiment si malpoli que de toquer pour avoir ne serais-ce qu’un thé ? Un verre d’eau chaude ? L’occasion de me laver les mains avec de l’eau chaude pour en avoir le contact ? Mon corps tout entier me demandait d’insister.

« Y’a vraiment pas moyen d’avoir un truc chaud à boire ? S’il vous plait ? »

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Catherina Macgrey a écrit:: “ Why are you standing on the rain?

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La première chose que Catherina aperçut depuis la fenêtre de l'arrière boutique fut une touffe de cheveux blonds, puis un visage de jeune femme qui semblait vouloir implorer quelque chose.

La serveuse ne put s'empêcher de remarquer ses traits fins et doux, ses yeux clairs qui illuminait naturellement son visage, sa bouche pulpeuse et ses cheveux blonds qui ne semblait pas friser malgré la pluie abondante. Une jolie jeune femme donc.

Catherina savait que cette passante voulait lui communiquer quelque chose d'assez urgent en vue de sa gestuelle, mais elle n'entendait rien depuis le restaurant à cause de l'isolation.

Cependant, en vue de cette situation assez ridicule et ne pouvant tout simplement pas ne pas faire quelque chose, la jeune fille lui fit un signe de la main pour qu'elle attende juste un peu.

Elle accourait ensuite pour chercher dans une armoire une serviette propre et assez longue pour ne pas faire trop de gouttes de pluie par terre et pouvoir réchauffer, même sommairement, la passante. Après quelques fouilles, elle trouva enfin son bonheur: une longue serviette bleue unie qui pouvait recouvrir tout le haut du corps. Par-fait.

C'est après quelques minutes que Catherina revint à la hâte, serviette sur l'épaule, prête à l'ouvrir.
Elle fit tourner le clic de la porte avant de l'ouvrir rapidement et assez longtemps, sous un bruit strident semblable aux vieilles portails rouillés, pour que la passante puisse s'y engouffrer facilement. Elle le ferma ensuite avec le même geste avant de mettre la serviette autour des épaules de la passante sans demander son reste.

- Tiens, tu peux te sécher avec ça. Ne me dis pas merci, c'est normal, fit-elle avec un petit sourire, cependant le restaurant est fermée plus tôt que d'habitude, tu peux passer commande demain.

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La jeune femme à l’interieur du bar, semblait avoir entendu ou du moins remarqué mon appel à l’aide et quand la porte s’ouvrit, je m’engouffrais à l’intérieur plus vite que je n’étais jamais entrée nulle part. Bordel que c’était bon, rien que d’être coupé du vent froid, et de profiter de l’ambiance chaude qui se tapissait comme une douce aura dans la salle du restaurant. A peine avais-je le temps d’en profiter qu’une serviette vint s’abattre sur mes épaules, rajoutant à mon manteau en daim in nouveau poids. Sur le coup, je crus vaciller. Voilà que l’employée me souriait et ajoutait que c’était normal.

Je me mis à regarder autour de moi en réfléchissant, le visage fermé, sans paroles comme à mon habitude. Si c’était fermé plus tôt que d’habitude, pourquoi accueillir une pauvre SDF, qui n’avait clairement pas l’air de pouvoir dépenser des milles et des cents dans un menu luxueux. Cette femme était-elle remplie d’assez de bonté pour prendre des heures supplémentaires un jour ou elle pouvait souffler plus tôt qu’a son habitude ? N’avait-elle personne à retrouver en rentrant ?

Une petite voix me chuchota que face à la bienveillance d’autrui, il fallait que je sois polie. J’avais beau haïr le monde entier et trouver l’humanité répugnante depuis ma fugue, cette femme aux cheveux bruns sur lesquels un reflet caramel se reflétait grâce aux lumières du restaurant, avait été plus gentille que beaucoup depuis que j’étais à la rue.

Enroulant mes cheveux détrempés et poisseux dans la serviette, je me débarrassais de mon manteau, révélant un sweat fin, et troué au niveau de l’aisselle, bien que relativement propre. Toutes mes fringues avaient l’air trop grandes, et pour cause : je n’avais pas seulement perdu du poids, mais je ne me vetissait plus que dans les poubelles communales quand ils étaient encore potables ou dans les dons de vêtements (quand les autres étaient trop sales ou abimés). Misérable. J’avais l’air misérable et j’étais misérable.

Grelottant de froid, je croisais les bras contre ma poitrine un bref instant avant de réaliser que j’avais l’air bien peu sure de moi. Je tentais alors de relever la tête fièrement (au moins, de ce que je pouvais), et parlais enfin :

« Merci. J’en pouvais plus d’être dehors. J’me doute que c’est fermé mais y’a pas des restes de café ? Même à mettre au micro-onde depuis une cafetière froide, ou juste une bouilloire avec un thé ? J’ai pas beaucoup de sous, mais j’dois pouvoir payer. »

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Catherina Macgrey a écrit:

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Catherina afficha un air de surprise tandis que la passante enleva son manteau en daim, révélant des vêtements certainement trop grand même pour elle et ne protégeant pas du tout du froid. Ce choix de style n'était vraisemblablement pas choisi et elle comprit instantanément qu'elle n'avait pas à faire avec une personne riche.

Elle ne put s'empêcher de remarquer sa posture et l'expression de son visage: la passante avait un air dur mais qui contrastait avec l'état dans laquelle elle était, tête haute mais cela se voyait dans ses yeux qu'elle essayait de garder un minimum de fierté, bras croisé sûrement pour se protéger du froid car elle grelottait.
L'image que Catherina eut en tête à ce moment là fut un petit chaton abandonné qui montrait ses griffes et essayait de survivre malgré les intempéries de la vie.

Bizarrement, la brunette ne put s'empêcher de se faire une comparaison avec la passante, comme si cette métaphore l'a concernait aussi. Finalement, elle n'en réfléchit pas plus et se dit qu'elle avait quand même de la chance que ce restaurant l'ai embauchée en tant que serveuse.

La question qui l'a turlupine était pourquoi? Pourquoi était-elle dans cet état là? Après tout, cette jeune femme avait l'air si jeune, à peu près la vingtaine comme elle, et assez belle pour faire tourner des têtes. Elle pouvait sûrement continuer ses études, partir dans des voyages abracadabrantes, rencontrer des personnes, trouver l'amour... Alors pourquoi?

Réalisant qu'elle était littéralement en train de la regarder pendant quelques secondes avec des yeux ronds comme des billes sans répondre, elle se racla la gorge en affichant un petit sourire gêné et en commençant à avoir les joues rouges. Situation pas du tout gênante...

- Euh... Oui oui! Il reste encore du cappuccino et du thé à la menthe.

La serveuse réfléchit un instant avant de rajouter, avec cette fois ci un sourire un peu plus convaincant:

- Suis moi, c'est par ici. N'hésite pas à te couvrir avec la serviette, tu dois avoir froid.

Après tout ce n'est pas parce que cette passante semblait démunie qu'elle n'était pas une cliente. Au contraire.

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Face à sa suggestion, je posais le manteau sur un des portes manteaux de l’entrée du restaurant, espérant qu’il sèche un peu grâce au chauffage, et défit la serviette d’autour de mes cheveux, les coiffant bien qu’ils soient encore humides, à l’aide de mes doigts abimés. Puis je passais le tissus sur ma nuque, sur mon visage, avant de m’en recouvrir les épaules.

Engageant le pas après la serveuse, je fourrais une main dans la poche de mon jean large, et en sortis deux tickets de caisse du conveniance store, ainsi que cinq billet de 1$. Je n’avais aucune idée de combien je pouvais récupérer, voir emporter de café ou de thé pour 5$, mais je comptais bien ne pas rester longtemps, malgré mon désir profond de me réchauffer, alors j’avais intérêt à emporter dans mon sac à dos dans la gourde, de quoi boire plus tard ou de quoi me faire une bouilloire au moins.

Jamais je ne m’attardais longtemps quelque part. Surtout les lieux publics, et surtout quand ils étaient blindés. Ce n’était pas seulement à cause du regard de mépris ou de pitié que je recevais – je détestais les deux sentiments à égalité, mais surtout parce que je redoutais que ma famille, proche ou éloignée ne fréquente ces lieux prisés de la ville. Ma famille vivait au Canada du coté de ma mère, et mon père avait coupé les ponts avec la majorité de sa famille éloignée, mais comme je restais la petite chérubine de Monsieur Saints Lusher, mon visage était reconnu de ma famille, et je redoutais la foule car n’importe qui en déplacement, en vacances, ou fraichement débarqué, pouvait s’y cacher.

« Combien je peux avoir pour 5 dollars ? Y’a moyen d’emporter ? Je ne compte pas t'importuner. »

Je remarquais que je tutoyais une employée. Et avant même de dire oups, je me fis la réflexion que dès mon entrée, elle aussi m’avait tutoyée. Je ne savais pas vraiment si c’était rassurant ou infantilisant, mais dans les quartiers ou je trainais, les quelques autres SDF me tutoyaient, et j’avais toujours plus ou moins tutoyé les inconnus aussi, exceptés les autorités, ou ceux de qui je payais les services. C'est-à-dire plus beaucoup aujourd’hui. Peut-être était-elle juste familière avec tout le monde.

Nous nous approchâmes du bar, et la silhouette gracile de l’employée passa derrière alors que je me hissais sur un tabouret, mollement. Hésitant encore avec le thé ou le cappuccino, puisque je n’aurais surement pas assez pour les deux, je tentais de regarder par-dessus le comptoir. Cela faisait belle lurette que je n’étais pas rentrée dans un café aussi joliment décoré. Tout semblait confortable, et raffiné. J’avais beau être née dans des draps de soie et choyée toute mon enfance, j’avais tiré un si gros trait sur toute richesse, que je ne me sentais même plus légitime, et repoussais la moindre petite luxure. J’étais seule, et j’avais droit à un service privé, un peu comme quand j’étais petite et que nos androïdes me donnaient un gouter de princesse. Entre nostalgie et gêne, je ne pus m’empêcher de demander :

« T'es sure que je ne dérange pas? Je veux dire, je ne suis personne, et tu m'accueille alors que tu pourrais être... ben chez toi quoi. »

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Catherina Macgrey a écrit:

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- Combien je peux avoir pour 5 dollars? Y'a moyen d'emporter? Je ne compte pas t'importuner.

Catherina se dirigea vers les interrupteurs qui se trouvaient au fond de la salle principale pour allumer la pièce. Après avoir actionnée le bouton, une douce lumière s'éleva alors, chassant les ténèbres de la nuit et éclairant les tables, les chaises et, le plus important, son espace de travail quand elle est barista.
La jeune fille allât alors vers le comptoir, remarquant brièvement la passante qui s'était mise sur une des tabourets longues avant de se baisser et de lui répondre en même temps, cherchant les ingrédients nécessaires:

- C'est pas la peine de payer, c'est offert par la maison.

Tandis qu'elle attrapa la boite à sucre, les paquets de thé à la menthe, un bocal avec des graines de cacao dedans et un sachet de cappuccino en poudre, elle entendit que la passante l'avait répondue, avec beaucoup d'hésitation et de gêne dans sa voix:

- T'es sûre que je ne dérange pas? Je veux dire, je ne suis personne, et tu m’accueille alors que tu pourrais être...ben chez toi quoi.

C'est à ce moment précis que Catherina posa tous les ingrédients sur la table en bois, sous un bruit sourd. La barista se releva alors en plongeant ses yeux vert clairs dans ceux de la passante. La brunette avait l'air sérieuse pendant un instant, jusqu’à ce qu'elle lui sourit sincèrement, ne laissant, cette fois-ci, aucun doute sur ses intentions.

- Tu n'es pas personne. Tu es une passante qui est simplement tombée au mauvais moment avec cette pluie. Et c'est normal de t’accueillir, je n'allais pas te laisser crever de froid, avec en plus ces habits. Donc, juste, dit moi ce que tu veux boire. C'est ok?

Elle se retourna alors pour se laver les mains dans l'évier avant de manipuler les ingrédients, quand soudain une idée apparut magiquement dans son esprit:

- Ah, et si tu insiste pour donner quelque chose en retour, alors je voudrais bien savoir pourquoi tu étais dehors sous un temps pareil. J'avoue être assez curieuse.

HRP: Je ne sais pas si c'est ça ta couleur quand tu parles, donc désolé d'avance si c'est faux ;)

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Les yeux de la barista avaient quelque chose d’intriguant. Sur son visage doux, ils soulignaient avec sérieux son expression, et le mélange donnait un visage étrangement harmonieux, bien que peu commun. Je savais bien que face à elle, je n’en menais pas large, alors qu’on avait l’air d’avoir à peu près le même âge. Elle semblait volontaire, prête à travailler dur, et moi, je n’avais jamais touché d’argent de mes mains – légalement, j’entendais. Elle travaillait dans une belle infrastructure et devait avoir la vie de tous ces gens que je vois passer. Je me demandais même si elle étudiait à côté de son travail de barista. Ou si elle aimait son travail.

Elle avait qualifié la pluie de « mauvais moment ». Dans une expression neutre, je regardais le déluge qui s’était encore accentué dehors. J’avais de la chance d’être à l’intérieur, il y avait de quoi tomber malade à en crever. J’étais faible face à tout : la faim, la soif, l’argent, la météo. J’avais beau avoir été une petite pourrie-gâtée – je m’en rendais maintenant compte – et n’avoir jamais connu le besoin, aujourd’hui j’étais dans une position de faiblesse qui me rendait quasiment impossible d’être moi-même. Avant, j’étais la Aria qui criait sur n’importe qui pour n’importe quoi, mais on se faisait vite oublier quand on avait besoin des gens.

« Un bon thé chaud alors. A vrai dire caféine, théine, je vais en avoir besoin pour passer la nuit. »

Il y avait un ton résigné dans ma voix. Je ne fonctionnais plus que par besoins, et là, j’avais besoin de tenir la nuit sans m’endormir sous la pluie. Du moins pas ans avoir été abritée et en sécurité.

Quand elle mentionna mon explication comme paiement, une vague de doute semble s’écraser sur mes épaules. Très vite, mon cerveau se demanda s’il fallait mentir. Mais face à la sincérité de la main tendue de cette femme, je n’en aurais pas eu la force.

« Je… »

Petite hésitation. Par quoi commencer ? Que lui dire ? Devais-je aborder l’histoire complète ou seulement ce soir ? Je n’avais jamais vraiment raconté les raisons de ma fugue, et encore moins a une étrangère. De toute façon, je ne connaissais plus personne maintenant. J’inspirais un coup :

« Je vis dehors. J’aimerais te demander de ne pas m’interroger sur les raisons, mais je sens que tu vas le faire alors… J’suis partie de chez moi, et ma réserve de cash est un peu appauvrie, comme tu peux le constater. »

Je déposais mes quelques cents et mes 5 billets de 1 dollars froissés sur le comptoir, avec mes mains abimées. En les relâchant, il se défroissèrent légèrement dans un bruit léger.

« Je prévois déjà ta prochaine question et : Non, je ne me souviens pas depuis combien de temps, et... Non je n’ai pas besoin d’aide. A vrai dire, rien qu’un thé ou un café me sauvera de cette pluie, alors, tu en fais déjà beaucoup. »

HRP - J'écris en #C97777 comme écrit dans ma signature ! :D Mais ca ne fait rien, je m'en fiche !

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Catherina Macgrey a écrit:

Catherina Macgrey a écrit:: “ Why are you standing on the rain?

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La serveuse enclencha la théière dans un mouvement agile et précis avant d'ouvrir deux sachets de thé vert. Elle rangea ensuite le reste dans l'armoire destinée aux boissons. Ces action étaient méthodiques et aucun geste n'a été gâché. Cela se voyait qu'elle avait l'habitude de travailler ici.

Pendant que l'eau bouillait sous un bruit sourd, elle avala les informations de la passante et les traita en prenant son temps. Grâce à la lumière que Catherina avait enclenchée, elle put voir avec discernement les traits du visage de l'interlocutrice: elle semblait d'autant plus seule, perdue, mais avait aussi une certaine colère froide qu'elle semblait garder au plus profond de son cœur, ce qui était compréhensible au vu de son état actuel.
Pourquoi avait-elle quittée sa maison? Peut être avait-elle des parents violents? Ou elle cherche tout simplement un meilleur avenir? N'avait-elle pas des connaissances?
Catherina voulait lui poser beaucoup de questions, mais elle savait que cela ne ferait que l'a braquer encore plus dans sa coquille. En plus elle n'était qu'une inconnue, une gentille inconnue certes, mais une inconnue quand même.

Quelque chose résonna encore une fois dans son être en l'a voyant ainsi, comme une impression de déjà-vu, et cette fois ci elle ne put l'ignorer plus longtemps: cette inconnue lui ressemblait. Elle partageait sa douleur, sa haine. Elle aussi avait vécue quelque chose de semblable. Quand son père l'avait quitté, elle se sentait seule, abandonnée, trahie. Mais quand sa mère ne pouvait plus supporter son absence, ce sentiment désagréable avait de nouveau refait surface, comme un vieux démon qui ne voulait pas s'en aller, qui reste coller à la peau. Et Catherina s'était mise à détester le monde, à détester le destin ou des êtres qui décidaient du destin. Pourquoi elle? Elle n'avait pourtant rien demandée. Elle voulait juste une famille heureuse.
Putain de destin.

La théière a fini de bouillir l'eau. Catherina prit deux verres dans un placard et les posa délicatement sur la table. Elle mit alors les deux sachets dans chacune des tasses et versa de l'eau dedans avant de se mettre 2 cubes de sucres. Elle leva alors les yeux vers la passante et lui demanda avec une voix accueillante:

- Combien de sucres?

Puis, elle contourna la table avant d'aller vers l'interrupteur pour désactiver la lumière ambiante de la salle, ce qui replongea la pièce dans le noir. En signe d'explication et en voyant l'expression un peu confus de la passante, elle lui dit simplement:

- C'est mieux pour admirer le paysage de Detroit sous la pluie.

Enfin, elle alla vers la table et prit les deux tasses, ignorant complétement les pièces et les billets froissés avant de lui tendre le verre et de s'assoir juste à côté d'elle.

Pendant un temps, Catherina resta silencieuse, admirant le paysage qui s'offre à elle. La serveuse a toujours aimée la pluie quand elle était à l'intérieur, et avec cette force pareille, cela devenait impressionnant. C'était un de ces silence confortable ou il n'y a pas besoin de mots. C'est étrange d'avoir cette ambiance avec une inconnue, ou parce que c'est une inconnue qu'on peut se permettre d'être comme ça, sachant bien qu'on ne va peut être pas revoir cette personne. Le bruit de la pluie rajoutait quelque chose de détendue; c'est dans ces moments là que Catherina a l'impression que le monde n'existe plus, qu'il n'y a qu'elle, et puis maintenant la passante.

Finalement, c'est elle qui prit la parole, brisant ce silence. Sa voix était douce et emplit de nostalgie, mélancolique:

- Tu sais, tu me rappelle étrangement moi, quand j'étais encore qu'une adolescente. Cette douleur que t'a, moi aussi je l'ai. Cette impression de se sentir seule et abandonnée, perdue dans ce monde qui te semble maintenant inconnue.

Catherina ne savait pas pourquoi elle parlait, mais elle ne pouvait plus s'arrêter:

- Quand...J'ai été abandonnée par mes parents, je ne savais pas quoi faire aussi. Je me sentais désemparée, trahie. Mais j'ai réussit à tenir le coup. Donc... Toi aussi, tiens le coup. Tu trouvera toi aussi ton bonheur un jour.

HRP: Désolé d'avoir prit autant de temps!

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D’un geste des doigts j’indiquais deux sucres, avant de me servir. Autant charger la dose, puisque dès ce soir, je serai de nouveau sous la pluie, et même la nuit j’avais besoin d’énergie. Les soirs n’épargnent pas, mais la chance que j’avais eu d’être recueillie par la barmaid, était inouïe. Tout simplement parce que le confort du restaurant était ce dont j’avais le plus besoin. Je passais de nouveau la serviette humide sur mes cheveux, constatant qu’ils avaient bien séché, alors que la brune venait éteindre es lumières.

Avec la baie vitrée, la place devant le café, s’illuminait comme un tableau de néon. Les panneaux publicitaires se reflétant sur l’asphalte, multipliaient la luminosité de la nuit. Les bruits de l‘eau qui claque le goudron, les talons des femmes qui rentraient du travail, le vent qui soufflait sur les taules… On aurait pu croire a une live-TV, mais non, c’était bien la vie. Et depuis un bar, avec une boisson chaude dans les mains, elle était bien plus paisible.

Quand la barmaid pris la parole, l’ambiance paisible retomba. Je ne me sentais ni abandonnée, ni seule au monde… D’accord, seule, je l’étais et j’en souffrais. Mais je n’étais pas une petite chose qui souffre, et encore moins dans un monde que je ne connais pas. Il n’était pas nécessaire de passer un an dans la rue pour en apprendre sur la société. Vraiment. Quelques jours suffisaient.

- Personne ne m’a abandonné. Je suis partie de moi-même. Et il est hors de question que je rentre. Entre être retenue cachée de tout, ou jetée dans le grand monde, tu préfères quoi ?

Laissant peser un silence, je pris de bonnes gorgées de mon thé, grimaçant un instant sur combien il était brulant. La chaleur cependant, n’avais pas été si appréciable jusqu'à aujourd’hui. Le thé était bon. Le sucre aussi. Je fermais les yeux, l’air soudainement plus grave.

- Je ne cherche même pas le bonheur dehors. Ni à être sauvée. Tout ce que je veux, c’est la vérité. Et une fois que je l’ai… buter ceux qui ont osé prendre la vie des innocents. T’as entendu parler de l’Opposition ? Si un jour tu vois que leurs chefs sont morts, sache que c’est moi qui leur aurais tranché la gorge.

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