Kiss or death ? ▸Diki ft. Jake

À présent je savais que l'état de santé de Phoenicia s'était stabilisé, et qu'elle était tiré d'affaire. Rassuré, je ressentis le besoin d'être seul. Tout en desserrant le nœud de ma cravate qui m'étouffai, je quittai la chambre d'hôpital dans laquelle Phoenicia se trouvait, la laissant avec son frère.
Je voulais partir rapidement, mais avec la cheville foulée, c'était compliqué... Je boitais donc jusqu'à la porte coulissante en verre, du bâtiment, tout en plongeant ma main dans ma poche. J'avais un message d'Elektra... Je haussai un sourcil, parcourant le texte crypté. Elle voulait me voir, au QG à 18h... Je regardai l'heure qu'il était actuellement : 11h10. J'avais encore le temps. Je soupirai longuement, sans prendre la peine de répondre au texto. J'appelai un taxi. Il se gara devant. Au moment de rentrer dans le véhicule, le conducteur le regarda avec des yeux ronds.

"Vous êtes le type que j'ai vu aux infos !"

Je n'avais pas envie de parler... Et encore moins à un gars qui ne se mêlait pas d ses affaires... Je lui lançai un regard noir. Mon teint pâle et mes cernes trahissaient le fait que je venais de passer la pire nuit blanche de toute ma vie. Le taxi, intimidé par ce simple regard, se retourna pour regarder la route. Il me ramena chez moi, en silence, j'habitai à vingt minutes de l'hôpital. Une fois arrivé, je payai la course et sorti.

Boitant toujours, j'ouvris ma maison., je montai à l'étage en m'aidant de la rampe, pour aller dans ma chambre. Je pris un jean, et un t-shirt noir (encore et toujours) que je déposai sur le rebord du lit.

Ensuite, j'allai dans ma salle de bain. Je me mis dans mon plus simple appareil, pensant à défaire le bandage de ma cheville puis, j'entrai dans la douche. Dès que je fis couler l'eau sur moi, la poussière qui me recouvrait encore, notamment dans les cheveux, glissa sur ma peau bleuit par endroits à cause des coups et chocs que j'avais reçu la veille au soir...
C'est alors que je me surpris à laisser mes larmes, s'échapper, disparaissant parmi les gouttes d'eau. Voilà qui j'étais réellement, une personne qui ne montrait pas ses sentiments ou pire, ses faiblesses à autrui. La douleur que je ressentais à cet instant, n'était pas physique, non... J'aurai dû être père, bordel ! Cette idée, je l'avais accepté...
Je me lavai, essayant de penser à autre chose, tout en faisant attention de ne pas mouiller mon poignet blessé.

Je sortis ensuite de la douche, m'essuyai, refis le bandage à ma cheville et m'habillai (c'était là ou je compris qu'il était compliqué de faire quoi que ce soit avec une fracture déplacée au poignet.) puis je retournai dans la chambre pour mettre mes bottes de motard. Je restai ainsi quelques minutes avant d'oser regarder l'heure. 13h15... Je n'avais pas mangé et pour être parfaitement honnête je n'avais pas faim...

Je me motivai pourtant à aller au rez-de-chaussée. Je me dirigeai vers la cuisine puis non pas vers le frigo non, mais vers un placard que j'ouvris. Il y avait des bouteilles d'alcool... Je pris la première qui venais, du whisky, et alla me poser sur le canapé du salon, le regard absent...
J'ouvris la bouteille et la portai à la bouche. Plusieurs gorgées plus tard, me voilà endormi...

Je me réveillai brusquement. J'étais désorienté, où est ce que j'étais?.. Qu'est-ce qui s'était passé?.. Pourquoi j'avais mal?.. Puis, le temps t'un claquement de doigt, tout me revint en tête..

Je regardai l'heure... 17h39. Merde... Je me relevai, avançai jusqu'à la porte d'entrée, ouvrit le tiroir du meuble près de la porte et en sorti un masque... Avant de le mettre sur mon visage tuméfié, j'appelai un collègue opposant, lui demandant de passer me prendre près d'un bar que je citai. Il accepta...

J'arrivai enfin au QG. J'avais mis mon masque, dissimulant non seulement mon visage mais aussi et surtout ses expressions...

Il était 18h14... Je boitai dans le couloir sud, mon bras au poignet blessé dans l'attelle, posé contre on ventre.
J'aurais très bien pu prendre une béquille ou une canne, mais je ne voulais pas me montrer faible face aux autres, j'avais ma dignité...
J'arrivai finalement devant la porte derrière laquelle se tenait Elektra. J'ouvris.
J'étais en retard, je le savais, mais au vu de tout ce que j'avais enduré cette nuit-là, je pouvais au moins me le permettre...

J'entrai, refermant derrière moi...
Mon regard se posa instinctivement sur l'opposante. Pour une raison que j'ignore (enfin pas tant que ça..) je sentis une chaleur prendre possession de mon corps... Je perçus enfin quelque chose de positif, sa présence !

"Bonsoir, Elektra..."

Elle était près de la fenêtre, un rayon de soleil tardif, la baignait de sa lumière. Lorsque nos regards se croisèrent, ce fut intense. Je venais de laisser ma vie privée à la porte.

Je m'avançai vers Elektra, cette dernière faisait de même, articulant mon nom. Il y avait un je ne sais quoi dans sa voix qui m'interpela, mais trop tard ! Ma tête tourna sur la droite. Je grimaçai de douleur. Elle venait de m'assener une grosse gifle. Sa main m'avait frappé à l'endroit exact où je m'étais fait entailler profondément, ce même endroit ou la veille, un certain lieutenant Anderson m'avait frappé à son tour et maintenant c'était elle. Pour ne pas perdre l'habitude, je sentis la plaie se rouvrie, encore... Quelques gouttes de sang glissèrent de ma joue, descendant ainsi plus bas que mon masque. Mais je n'eu pas le temps de m'attarder sur ce détail que déjà ma tête se tourna sur la gauche. Je venais de me faire gifler pour la seconde fois. Et croyez moi, elle y avait mit tout son cœur ! Ma tête resta quelques secondes sur le côté avant de prendre une grande inspiration. Sans crier gars, je venais de la saisir par le cou avec ma main gauche, plongeant mon regard noir dans celui de la jeune femme. La pression que j'exerçai était assez faible, je ne voulais pas franchement lui faire de mal... Je la menaçai silencieusement, elle n'avait pas intérêt à recommencer... Pourtant, je comprenais son geste. J'aurais surement fait pareil à sa place...

Je baissai ensuite ma main pour libérer Elektra. Une fois que cette dernière fut libérée de mon emprise, elle me sauta littéralement au cou pour venir m'embrasser langoureusement. Et moi qu'est ce que je faisais ? Je répondais à ce baiser. Pourquoi ? Parce que même si je connaissais les risques que j'avais encouru la veille, j'avais eu cette peur de ne pas la revoir... Ma décision avait été prise de façon égoïste diront certain... Et bien qu'ils parlent ! Ma vie a toujours été qu'une simple roulette russe, et l'adrénaline qu'elle me procurait, me rendait vivant...
Je ne voulais pas mettre fin à ce baiser, mais lorsque ce fut le cas, elle me murmura qu'elle avait eu peur pour moi. Sur ses mots, je posai mon front contre le sien.

"Je suis là, d'accord ?"

Ma main valide passa dans le dos de l'opposante pour la serrer un peu plus contre moi, sans qu'elle appuis pour autant, sur mon autre main blessée, qu'il y avait entre nous.

"Je vais "bien""...

Je n'étais pas dans un état si lamentable que ça. Seulement la jeune femme ne pouvait pas se rendre compte qu'il y avait eu des blessés plus graves que moi. ni même des morts. Au final, ma cheville ou mon poignet cassé, aussi douloureux fut-il, n'avaient été que de maigres dégâts reçu lors de l'explosion.
J'avais peur de la relâcher, comme si desserrer mon étreinte allait me renvoyer au cœur de l'horreur de l'explosion... En pleine vision de Phoenicia, gravement blessée, j'eu un frisson. Je secouai la tête pour faire disparaitre ces images, tout en inspirant le délicat parfum fruité d'Elektra. Cependant, elle avait bien compris mon état psychologique. Non, je n'allais pas bien, elle s'en était rendu compte, et le ton de sa voix m'indiquait qu'il ne fallait pas que je lui mente. Je soupirai, fermant les yeux.

"Ça aurait pu être pire... Je suis en vie, alors oui, je vais bien."

Le ton de ma propre voix, n'était pas tranchant ou dur, juste posé et grave.
Quand bien même j'en serai ressorti avec un bras ou une jambe en moins, comme j'en avait été témoin, je lui aurais dit que j'allais bien. Après tout, mon cœur battait toujours jusqu'à preuve du contraire.
Je rouvris les yeux dès l'instant ou elle m'avait demandé ce qu'il s'était passé la veille... Je regardai le vide, devant moi, tout en laissant poser sa tête contre mon torse.

"Il y a eut la réception, on a eu droit à un apéritif..."

Je souris légèrement, j'avais réussi à avoir le numéro de téléphone d'un serveur, Numéro qu'il avait noté sur un bout de papier que j'avais mit dans ma poche... Il était sans doute mort à l'heure qu'il est. Quel gâchis, il avait une gueule d'ange, le con... Perdu dans mes pensées, je souris en coin.

"Ensuite, on a été séparé dans deux pièces pour le repas. Les portes on été vérouillées et le réseau téléphonique coupé... Je ne pouvais pas te joindre. Il y a eu un mouvement de panique, et une serveuse à même failli tout faire foirer."

De nouveau, je souris en me remémorant cet instant :

"Je l'ai suivis dans un couloir et ai ordonné au groupe armé de la tuer... On a eu de la chance, il s'en est fallu de peu..."

Je m'arrêtai, là les choses ce sont dégradées.

"Une flic, Irina, je crois qu'elle s'appelle comme ça... Elle m'a attrapé au col.. Elle a commencé à me poser des questions, elle et Anderson, le type de la BPAP... C'est là qu'un androïde... Du genre berzerk, est entré... Il s'est mis à attaquer tout le monde sans discernement..."

Je me crispai alors. Il avait eu Phoenicia, et notre bébé... De nouveau, ce souvenir vint me hanter...

"Anderson m'a relâché j'en ai profité pour frapper la flic... Pour que cette garce me relâche."

Je relâchai mon étreinte pour avancer en boitant, jusqu'à la fenêtre, faisant ainsi dos à Elektra. Je rajustais mon masque avant de reprendre :

"J'avais un couteau, je voulais aider Hank pour me faire "innocenter"... Mais la flic est revenue derrière moi et m'a fait lacher mon arme..."

Je secouai la tête. J'avais baissé ma garde ! Putain ! Je frappai le rebord de la fenêtre avec mon poing valide.

"Anderson m'a pris à parti... Il m'a assommé."

La bosse que j'avais à l'arrière de ma tête était là pour me le rappeler...

"J'ai à peine eu le temps de reprendre mes esprits que la bombe a explosé. J'ai sauvé ce sale con... Je voulais le tuer ! Au lieu de sa, je l'ai laissé en vie... Il est vivant lui..."

Je serrai mes poings, tandis que mes esprits étaient tournés vers le bébé... Je baissai la tête, reposant mon front contre la froideur de la vitre. J'aurai voulu que la mort m'emporte à sa place... Je fermai les yeux, en soupirant longuement.

"Le maire est mort dans l'attaque... On a gagné. On ne parle que de ça..."

Dès l'instant où je sentis ses bras enlacer mes hanches, je me crispai, non pas à cause de la douleur, je ne voulais pas de sa pitié... Je me redressai, sans quitter des yeux, le paysage que je voyais au travers de la vitre.

"Oui... J'ai suffisaient confiance en Dixie pour avoir envie de la soutenir. Tous ses risques, ils n'étaient pas vains."

Je me retournai, sans lui retirer ses mains autour de moi. J'étais à présent face à elle, le visage toujours de marbre. Malgré le masque, elle pouvait le voir au niveau de mes lèvres. Le petit sourire en coin que j'avais habituellement, avait disparu dans l'explosion. Il me faudrait certainement plusieurs mois avant d'aller mieux, avec un peu de chance.
Elektra me demanda ensuite ce qu'elle pouvait faire de plus. Je soupirai :

"Je te demande de ne rien faire... En fait si, je veux seulement une chose... Restes comme tu es, c'est important pour moi..."

Perdu dans mes pensées, je lui arrangeai une mèche de cheveux derrière son oreille.

"Ça va... D'accord, Elektra?.."

Lui murmurais-je pour la rassurer de ma voix grave. J'allais l'embrassai, lorsque je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Je soupirai en le saisissant. Je le déverrouillai puis parcouru le nouveau message crypté. J'arquai un sourcil, ne m'attendant pas à un tel expéditeur : Vénus @Leilani Richardson . Ce n'était pas dans ses habitudes de me contacter. Elle voulait me voir, visiblement, c'était urgent. Je devais la retrouver dans l'une des pièces de l'aile nord du quartier général des opposants... Au moins, j'étais déjà dans le bâtiment...
Le message ne disait rien de plus. Je répondis dans trop attendre "Je suis là dans dix minutes." j'appuyai sur envoyer.
Lorsque je relevai les yeux, c'était pour les poser sur l'opposante.

"J'ai un rendez-vous. On se retrouve ici dès que j'ai fini ?"

Ce n'était pas vraiment une question. Je lui volai un bref baiser, me disant que je me rattraperai certainement à mon retour. Je me libérai ensuite de ses bras pour aller vers la porte que j'ouvris, puis disparu dans le couloir, reprenant mon air grave...