Death and All His Friends [Feat. Jay Winchester]

Désormais arrivés dans la salle à manger où tu te trouvais avec Irina, j'avais laissé Adrian avec Ashton pour me précipiter vers toi et m'assurer que tu allais bien. Je t'ai immédiatement pris dans mes bras, te demandant si tu allais bien, tu n'avais pas l'air d'être blessé et c'était un véritable soulagement. Tu me répondais que tu vas bien, mais je sentais au ton de ta voix que ce n'était pas le cas. Tu me disais de rester avec toi, je prenais tes mains, je ne comptais pas te lâcher une seule seconde maintenant que je t'avais retrouvé. Je n'aurais jamais dû accepter bêtement d'aller dans cette autre salle, je n'avais rien dit pour ne pas faire de scandale mais clairement j'aurais dû ! J'aurais dû rester, on serait peut-être déjà sorti de là si je l'avais fait.

"Je ne vais nulle part. Je reste avec toi."

Je trouverais un moyen de nous sortir de là, il devait forcément avoir un moyen de sortir en esquivant les gardes armés. On avait bien réussi à se faufiler jusqu'ici tous les trois, Adrian, Ashton et moi, on pouvait très bien le refaire vers la sortie avec toi et Irina. Je réalisais alors, où était Carlos ? Je le pensais dans votre salle mais il faut croire que je me suis trompé, ça m'inquiétais. Tu me sortais de mes pensées en venant réclamer un baisé. Tes paroles m'ont fait peur, le ton que tu employais surtout, on aurait dit des adieux.

"Moi aussi je t'aime, mais ne dit pas ça comme ça, tout va bien se passer ! On va rejoindre Irina et on va partir d'ici !"

J'étais décidé à sortir de là, on devait rejoindre Irina, on allait partir d'ici tous les cinq. Avec de la chance on tomberait sur Carlos en chemin. Il devait forcément avoir des sorties de secours quelque part, il suffisait simplement d'en trouver une. Je t'entraînais avec moi vers Irina, ayant repérée celle qui est ma soeur plus loin. Je l'ai vu partir dans la direction opposée, malgré la distance je remarquais que quelque chose n'allait pas. Elle n'allait pas bien... Je voulais absolument la rejoindre...

C'est là qu'il y a eu une explosion, il n'y avait aucun doute qu'elle avait eu lieue dans l'hôtel. L'onde de choc nous a projeté en arrière. J'ai heureusement réussi à amortir ta chute. Les rumeurs à propos d'une bombe étaient donc vraies, je n'y avais pas vraiment cru. Il y avait déjà clairement eu des personnes armées ayant utilisé leurs instruments de mort sur les innocents qu'ils croisaient, je n'aurais alors jamais cru qu'il y avait aussi réellement une bombe dans le bâtiment ! Je me suis relevé et je t'ai aidé à faire de même. Un craquement sinistre m'a fait lever la tête vers le plafond, pour voir qu'une des poutres était sur le point de céder.

"Attention !"

J'ai juste eu le temps de te pousser pour te mettre à l'abri avant qu'elle ne cède et ne me heurte de plein fouet avec d'autres débris du plafond. Le choc a été violent, je me suis retrouvé plaqué sur le sol. J'ai simplement entendu le choc puis tout est devenu noir.
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@Ian AX400 + @Jay Winchester

Je te priais de rester avec moi. Je ne saurais supporter te voir partir. Je n'allais pas bien, et même si je t'affirmais le contraire, je savais bien que tu ne me croyais pas. Tu me prenais les mains et, en me regardant dans les yeux, tu m'assuras de n'aller nulle part. Je te croyais, ou du moins, peu importe où tu allais, je ne te lâcherai pas. Si jamais nous mourions, nous serions ensemble. Et ça m'allait parfaitement. Je te serrais les mains à mon tour, décidé. Je commençais par te faire mes adieux, te dire que je t'aimais. Tu semblais déterminer à sortir d'ici, pourtant, tu savais autant que moi qu'il n'y avait aucune issu. « Ian, » murmurais-je en essayant de partager ton espoir.

Tu voulus rejoindre Irina, mais nous nous sommes fait projeter par-derrière. Une explosion. La bombe. Tu réussis à amortir ma chute, me permettant ainsi de ne subir pratiquement aucune blessure. Je tentais de me relever, abasourdi, lorsque tu me crias attention. Je n'eus le temps que de me retourner vers toi, tu m'as poussé, et j'ai vu une poutre s'effondrer sur toi. J'oubliais de respirer.

Je me précipitais vers toi pour tenter de te sortir de là. J'avais peur. Peur de te perdre. Je m'écorchais les mains en essayant de déplacer les débris qui te recouvraient de la tête aux pieds. Je me foutais de la vitre et des morceaux coupants, j'avais qu'un but et j'y parviendrais coûte que coûte. Lorsque j'aperçus enfin ton corps se dessiner sous la poussière, je redoublais d'enchantement. Mes mains étaient maintenant recouvertes de rouge -mon sang-, mais je ne leur prêtais aucune attention. Tu étais si près de moi, je pouvais alors distinguer ton visage ; à plusieurs endroits, ta peau s'était rétractée par le choc. « Ian, » t'appelais-je en espérant que tu ouvres les yeux. « Ian, c'est moi, » continuais-je en espérant toujours que tu m'entendes. Mais ma voix cassée ne semblait pas parvenir jusqu'à tes oreilles.

Je continuais à dégager les débris qui te recouvraient le haut du corps ; peut-être que ton cœur avait été endommagé. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front tant bien que je me donnasse à fond pour te sortir de sous cette poutre. Ayant maintenant accès à ta pompe de thirium, je levais ta chemise pour l'inspecter. Je lançais un regard triste vers ton visage et je murmurais « Ça ne durera que quelques secondes, mon amour. Je suis désolé. » Une main sur ton torse, je commençais la procédure pour te retirer la pompe. Je la sortis complètement de ton corps, ce qui me donna une étrange impression. Je l'examinais sous tous les angles ; elle n'avait subi aucun dommage. Cette chance. J'alignais alors la pièce au-dessus du trou et je l'enfonçais, décidé, ayant espoir que tu t'éveilles avec le choc.

Oui, j'étais absolument déterminé à nous sortir d'ici. Même si l'idée paraissait impossible, voir suicidaire. Peu m'importait ce que je devais faire pour y parvenir. Je voulais absolument te mettre en sécurité. Il ne t'arriverait rien, il n'arriverait rien à Irina, ni à Adrian et Ashton. On allait sortir de cette pièce et on allait trouver Carlos pour fuir cet endroit de malheur ! Il devait forcément y avoir un moyen de sortir et je le trouverais. Je devrais peut-être récupérer la batte que j'avais trouvée, puis abandonnée. On ne sait jamais, m'attaquer à un de ces hommes armés pour dérober une arme me paraissait une solution envisageable. J'imaginais qu'une arme pourrait nous être très utile, non ? Et puis on est d'accord sur le fait que tirer sur des gens qui nous veulent clairement pas du bien c'est de la légitime défense ?

La première étape était de rejoindre Irina. Malheureusement alors que je t'entraînais avec moi dans sa direction, il a eu une explosion. Le souffle nous a projeté en arrière. J'ai fait au mieux pour amortir ta chute et te protéger. Je me suis péniblement relevé, qu'est-ce qu'il venait de se passer ? C'était une bombe ? Je ne comprenais pas, il y avait des hommes armés hors de la pièce, j'imaginais un meurtre de masse, pas une bombe. Un bruit inquiétant m'a fait lever la tête et j'ai pu voir que le plafond était sur le point de céder. L'explosion avait fragilisé une poutre et c'était une question de secondes avant que cela ne s'écroule. Tu étais en dessous, tu te serais pris les débris. C'était impossible à imaginer, alors je t'ai crié de faire attention et je t'ai poussé le plus loin possible au moment où la poutre cédait.

Le choc a été violent, à tel point que tout mon système s'est coupé. Désormais inconscient, je ne me rendais pas compte de tous les débris qui pesaient sur moi. Je ne t'entendais pas m'appeler, tout comme je n'ai absolument rien senti au moment où tu retirais la pompe de régulation à thirium. [Echec du redémarrage...] Je n'ai rien senti non plus lorsque tu l'as remise en place. Aussitôt le système pouvait tenter de redémarrer normalement. [Redémarrage...] Il n'a fallut que quelques secondes, ma diode s'est rallumée, je clignais des yeux plusieurs fois pour recouvrer la vue. Rapidement une liste de bio-composants endommagés défilait devant mes yeux. Il y en avait beaucoup, mais rien de vital n'avait été endommagé. Mon regard se posait sur toi et j'étais instantanément rassuré de voir que tu allais bien.

"Jay... Tu vas bien ?" Puis je remarquais l'état de tes mains. "Bon sang Jay, tes mains !"

Parler déclenchait une sensation bizarre, autre le fait que ma voix ne semblait plus parfaitement humaine. Instinctivement je passais une main sur ma joue droite, pour y trouver un trou béant. Le plastique qui la couvrait avait été cassé, laissant apparaître l'articulation, magnifique ! Et je doutais que ce soit la seule zone à avoir cassé... Alors j'essayais de ne pas trop tourner ma tête pour que tu ne puisses pas voir l'état de mon visage. J'ai voulu me relever mais mon dos s'est vite heurté aux débris. Je tentais alors de ramper pour sortir mais je remarquais que ma jambe gauche ne répondais plus. Parce qu'il y avait quelque chose de coincé à l'intérieur, au niveau du mollet. Un débris avait cloué ma jambe au sol. Il allait falloir que je détache ma jambe pour l'abandonner sous ce tas de débris.

"Ma jambe est coincée, je vais devoir la déboîter."
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Mon rythme cardiaque s'accéléra lorsque je remarquais ta diode s'illuminer. J'avais l'impression de revivre la fois ou tu t'étais réveillé après t'avoir fait tirer dessus. Seulement, ta mise en veille ne dura que quelques minutes contrairement à une semaine. Tu t'ouvrais enfin les yeux et je ne pouvais être plus heureux de te voir en vie. « Je vais bien, Ian, » répondais-je à ta question tout en essuyant mes larmes mélangées à la poussière. Ta voix était différente, mais je n'en fis aucune remarque. L'important, c'est que tu sois toujours là, l'esthétique passait en second. Tu remarquais ensuite l'état de mes mains et je leur jetais un coup d'œil à mon tour ; elles étaient recouvertes de sang. Je n'avais pas pris garde aux débris tranchants lorsque j'essayais de te sortir de là. Je ressenti soudainement une sensation désagréable me parcourir les mains, mais je ne m'en préoccupais point. « Ne t'inquiète pas, ce n'est rien, » te rassurais-je en tâchant de les essuyer sur mon habit. « Tu m'as sauvé la vie. »

Je te voyais tenter de te relever, mais sans succès. Je m'attendais au pire ; peut-être que ton système ne fonctionnait plus et qu'il ne te restait que quelques instants à vivre. Je t'interrogeais du regard dans l'espoir que tu répondes à ma question silencieuse. Le soulagement lorsque tu m'avouais qu'il s'agissait seulement de ta jambe. « Attends, je vais t'aider, » insistais-je. Je m'approchais davantage de toi sans même avoir eu la réponse et nous déboîtions la jambe prise. J'allais ensuite à côté de toi pour te servir d'appuis enfin que tu puisses te relever sans difficulté -car avec une jambe en moins, ce ne pouvait qu'être pénible-.

« Les secours sont arrivés, nous allons pouvoir sortir d'ici, » réalisais-je en voyant plusieurs personnes se diriger vers les couloirs. J'en jugeais qu'il n'y avait plus de types armés, sûrement enfuit alors que la bombe était sur le point d'exploser. Je te supportais toujours, bras dessus, bras dessous, jusqu'à la sortie. Quelqu'un des secours est même venu nous aider, voyant qu'il te manquait une jambe, puis nous a désigné une ambulance. Cette ambulance allait tout droit à CyberHospital. Sans hésitation, j'y suis monté à l'intérieur avec toi.

Je n'étais pas resté très longtemps inconscient, sans doute quelques minutes. J'avais l'étrange impression que cela aurait pu prendre plus de temps mais que tu avais tenté quelque chose pour accélérer le processus. La première chose qui m'inquiétait à mon réveil c'était de savoir si tu allais bien. J'étais assez rassuré en voyant que tu avais l'air d'aller bien et que tu me le confirmes de vive voix, du moins jusqu'à ce que je remarque finalement l'état de tes mains, couvertes de sang. Couvertes de ton propre sang. Tu me disais de ne pas m'inquiéter, que ce n'était rien. Tu disais ça uniquement pour me rassurer car ce n'était clairement pas "rien" ! Tu t'étais blessé, sans doute en voulant m'aider...

"Non ce n'est pas rien, tu es blessé !"

Tu ajoutais que je t'avais sauvé la vie. C'était peut-être un peu exagéré, mais j'étais soulagé de voir que tu allais bien, presque bien, alors je me contentais de te sourire. Je ne préférais pas imaginer ce qu'il se serait passé si je n'avais pas pu te pousser à temps. Je ne l'aurais pas supporté s'il t'était arrivé quelque chose.

"Où sont Irina et Adrian ? Et Ashton ?" Je ne les voyais pas dans mon champ de vision.

J'ai voulu me relever mais je me suis vite aperçu que je ne pouvais pas. J'avais subi beaucoup de dommages, rien d'irréversible mais ce n'était pas ça qui m'empêchait de sortir de là. Ma jambe était coincée. Un débris l'avait littéralement clouée au sol. Et je me félicitais de ne pas ressentir la douleur. J'aurais peut-être pu tirer dessus jusqu'à ce que le débris cède mais je n'avais pas assez de force. Les biocomposants endommagés n'étaient pas vitaux mais ils me ralentissaient et m'affaiblissaient considérablement. Tu t'inquiétais, tu m'interrogeais du regard alors je t'expliquais vite que j'allais devoir abandonner ma jambe ici. Immédiatement tu te proposais de m'aider.

"Non attends je vais le faire... Ne..."

J'allais dire "ne t'approches pas" mais c'était trop tard, tu l'avais fait pour pouvoir m'aider. Tu es vraiment pas possible...Heureusement cela a été vite fait. J'ai pu me dégager de sous les débris, rampant légèrement avant que tu puisses m'aider à me relever. C'est idiot, mais je faisais toujours attention à ce que tu ne vois pas le côté endommagé de mon visage.

"Tu n'aurais pas dû t'approcher, c'était dangereux !" Je marquais une pause et je soupirais avant d'ajouter. "Merci."

Tu annonçais alors que les secours étaient arrivés. Dieu et rA9 soient loués, ils ont été rapides ! J'ai cru apercevoir un secouriste s'approcher d'Irina, du moins je pensais que c'était Irina. S'ils sont là tout irait bien maintenant, les responsables de cette horreur avaient sûrement pris la fuite juste avant l'explosion. J'espérais qu'ils n'étaient pas blessés. Tu m'aidais à rejoindre la sortie, il faut dire qu'une jambe en moins, la tâche n'était pas facile... J'espérais ne pas être trop lourd, je m'en voudrais si tu te faisais mal à cause de moi, j'étais déjà responsable de l'état de tes mains. Tu m'as aidé à rejoindre une ambulance, puis j'ai réalisé que ce n'était pas une de celles qui allaient à l'hôpital.

"Hors de question ! On va d'abord à l'hôpital. Je peux attendre !"

En voyant les ambulanciers prêts à partir, je redoublais de détermination. Ils avaient perdus la tête ? Je n'ai rien de vital d'endommagé ! Sinon je serais déjà désactivé !

"Non ! Stop ! Arrêtez ! On ne va pas au CyberHospital." Je marquais une pause et je me relevais. "Mon copain a besoin de soins médicaux maintenant. J'attendrais quelques heures."

Personne ne savait qui de nous deux écouter, je savais que tu allais intervenir pour me faire passer en premier et c'était hors de question. Les deux ambulanciers, un humain et un androïde, semblaient en pleine hésitation.

"Je n'ai pas de décompte qui défile sous mes yeux pour me dire que je serais désactivé dans un moment. Par contre il a les mains en sang et chaque seconde qui passe augmente le risque d'infections. Et peut-être qu'il a des lésions internes aussi." Dieu et rA9, j'espérais bien que non ! "Vous voulez vraiment courir le risque qu'il fasse un malaise en arrivant au CyberHospital ?"

Mon raisonnement était parfaitement logique, non ? Je ne risquais pas grand-chose à attendre, si ce n'est de voir ma batterie diminuer à vitesse grand V probablement, ou d'endommager potentiellement davantage les composants qui le sont déjà de toute façon. Quelques heures d'attente ne me tueraient pas. Ils avaient l'air de comprendre mon raisonnement et d'approuver, alors je me suis penché vers toi pour te murmurer à l'oreille et te dissuader d'essayer de les faire changer d'avis.

"Jay, il y a une chose que tu adores et que tu n'auras pas avant très longtemps si tu refuses d'aller te faire examiner en premier... Et je ne parle pas de nourriture."
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@Ian AX400 + @Jay Winchester

Je t'assurais que je n'avais rien. Bien que mes mains étaient en sang, je n'avais que la légère douleur d'une coupure. Mais où était la plaie et de quelle grosseur était-elle exactement, je n'en savais rien. Rien de grave à mon avis, j'avais déjà eu pire lorsque je m'étais mis à la cuisine, il y a quelques années. « Ça ne fait même pas mal ! C'est rien, je te dis ! » essayais-je de te faire comprendre avec agacement. Pour changer la conversation, je t'ai précisé que tu m'avais sauvé la vie. Je n'osais imaginer ce qui me serait arrivé si c'était moi qui avais reçu cette poutre et ces débris. J'y serai resté, contrairement à toi. Les humains sont si fragiles.

Tu me demandais enfin où étais Irina, Adrian et Ashton. Je regardais autour de moi dans l'espoir de les apercevoir, mais sans succès. « Ils sont peut-être déjà sortis... » Aussi égoïste que je fusse présentement, je n'étais capable que de m'inquiéter pour toi, et toi seul. Tous les autres passaient en second. Je haussais les épaules pour accompagner mes paroles.

Tu as tenté de te relever, mais sans succès. Je n'avais donc pas réussi à dégager tous les débris de ta personne. Nous regardions tous les deux vers la jambe ; elle semblait bien décidée de rester coincée sous ce morceau de plafond. Tu précisais enfin de devoir la déboîter. Ayant les meilleures intentions, je me proposais de t'aider dans cette tâche. Bien que je susse que tu pouvais le faire seul, il m'était naturel de t'assister, ne voulant pas aggraver davantage la situation avec un mouvement mal placé. J'ignorais ainsi tes paroles et je m'approchais de toi pour retirer la pièce coincée. Je te dévisageais lorsque tu me dis, mécontent, que je n'aurais pas dû m'approcher, de ta voix distorsionnée. « Si c'était si dangereux, une raison de plus pour que je t'aide. On va sortir d'ici plus vite à deux. » Tu me remercias.

Je te servais d'appuis pour rejoindre la sortie. Si je pouvais, je t'aurais pris dans mes bras pour t'y emmener, mais je doutais que j'y arrive. Quelques pas plus loin, un secouriste se précipita vers nous pour venir nous aider. Il nous désigna une ambulance ; celle se dirigeant tout droit à CyberHospital. « Oh que non, je n'ai pas besoin d'aller à l'hôpital, moi ! » te répondais-je en fronçant les sourcils. Si tu pensais qu'on allait à l'hôpital, tu rêvais. Je passais ma main sur ta joue, celle qui avait un trou béant, sans m'en soucier. « Tu ne peux pas attendre, surtout pas dans cet état, mon amour. » Tu insistais encore plus sur le fait de me soigner avant. Je voyais que les ambulanciers hésitaient, ne sachant pas trop quoi faire. « Je n'ai même pas mal et je suis capable de bouger mes doigts, je ne vois pas où est le problème ! » Mais tu ne lâchais pas ton morceau. « Ian, écoute ! Je vais me laver et désinfecter les mains, et je te promets que tout va bien aller ! »

Tu te penchas soudainement vers moi et tu me fis rougir. Une chose que j'adorais, mais qui n'était pas de la nourriture, je savais précisément de quoi tu parlais. Mais ta tentative de dissuasion ne fonctionnait pas. « Ian, c'est toi que j'adore, alors peu importe la menace que tu vas me dire, je resterais auprès de toi jusqu'à ce que tu sois mieux. Et puis, nous ne pouvons pas te laisser dans cet état, même si tu n'as pas de décompte. » Je faisais référence à ton esthétique, qui n'était malheureusement pas de ton côté. Tu avais subi beaucoup de dégâts, il était donc prioritaire qu'on t'examine puis qu'on te répare.  « Ensuite, si j'ai soudainement mal aux mains, nous irons à l'hôpital. Marché ? Mais pour l'instant, je te jure que je n'ai rien du tout. » Les ambulanciers semblaient être de mon avis. Tu étais une priorité, contrairement à moi qui n'avait que quelques égratignures peu profondes.

L'était de tes mains m'inquiétait particulièrement. Tu essayais de me rassurer en me disant que tout va bien, mais ça ne fonctionnait pas vraiment. Il fallait absolument t'emmener à l'hôpital pour examiner tout ça. Tu ajoutais que ça ne te faisais même pas mal. Seulement je sais bien que parfois la douleur n'est pas en accord avec la blessure, elle peut être extrême pour une petite chose et quasiment absente pour des blessures plus graves. Au moins pour le reste tu semblais aller bien, ce qui était une victoire. Je préférais ne pas penser à ce qui serait arrivé si je n'avais pas su te pousser à temps.

Maintenant je pouvais m'inquiéter un peu plus pour Irina, Adrian, Ashton et Carlos que je ne voyais pas dans mon champ de vision. Carlos était sûrement en sécurité dehors puisque je ne l'ai pas vu dans la salle lorsque je suis revenu avec Adrian et Ashton. Tu me rassurais en me disant qu'ils sont sans doute déjà sortis. Tu avais probablement raison. J'espérais qu'ils allaient bien. On devrait sans doute aller les rejoindre. Seulement je me rendais bien rapidement compte que j'étais coincé. Ma jambe était immobilisée et il n'y avait aucune chance pour qu'on arrive à la sortir. La solution la plus simple, qui est accessoirement la seule solution, c'était de l'abandonner sur place.

Malgré mes protestations tu m'as aidé à détacher ma jambe pour que je puisse sortir de ce tas de débris. Je ne voulais pas que tu m'aides, c'était beaucoup trop dangereux ! Pourtant tu disais que si c'était dangereux, c'était une raison de plus pour m'aider et sans attendre de nouvelles protestations de ma part, tu t'exécutais. Tous ces débris avaient l'air instables, un mouvement trop brusque pourrait déclencher une catastrophe. Heureusement rien n'était arrivé, tu avais fait attention et j'étais soulagé d'être sorti de là sans qu'il ne t'arrive quoique ce soit. Je te remerciais de m'avoir aidé, même si j'étais un peu agacé que tu l'aies fait malgré le fait que je ne le voulais pas. Tu m'aidais ensuite à marcher jusqu'à la sortie, je t'en étais reconnaissant. Sortir à cloche pied cela aurait été long et un peu compliqué...

Nous sommes montés dans une ambulance et je me suis vite aperçu que celle-ci était censée se rendre au CyberHospital. C'était absolument hors de question ! Tu avais besoin de soins, bien avant moi, je pouvais attendre ! Immédiatement j'essayais de convaincre les ambulanciers de conduire cette ambulance à l'hôpital. Malgré le fait que tu disais que tu n'avais pas besoin d'y aller, ajoutant que je ne pouvais pas attendre dans cet état. Malheureusement même l'emploi d'un surnom affectif ne me ferais pas changer d'avis. Je tentais de ne pas me laisser distraire par ta main sur ma joue, ma joue blessée.

"Bien sûr que si, je peux attendre."

Je ne lâchais pas pour autant, j'insistais. Les ambulanciers hésitaient et je cherchais les parfaits arguments pour les faire céder. J'essayais même de leur faire peur mais après tout ça pouvait être vrai. Tu pouvais avoir des blessures plus graves sans t'en rendre compte, qu'est-ce qu'on en savait ? Quelqu'un ici à une vision à rayon X ? Cette réflexion semblait soudainement les inquiéter. Je me demande quels problèmes ils pourraient avoir si j'avais malheureusement raison et que tu faisais alors un malaise ? Seulement tu ajoutais que tu n'avais même pas mal, que tu arrivais parfaitement à bouger tes doigts, que tu allais te laver et te désinfecter les mains, que ça irait.

"Oui, ça va aller parce qu'on va aller à l'hôpital !"

Je me penchais vers toi pour te murmurer quelque chose, de façon à ce que les deux ambulanciers n'entendent pas. Je comptais bien te faire changer d'avis et te faire accepter d'aller à l'hôpital. Même si je devais faire un peu de chantage, ou des menaces, ça dépend du point de vue je suppose. Mais ce n'est pas grave si c'est pour ton bien, si ? Tout était bon à prendre pour essayer de te dissuader. Malheureusement il semblerait que ça n'aie pas fonctionné, puisque tu répondais que c'est moi que tu adores et que peu importe les menaces que je pourrais trouver, tu resterais près de moi jusqu'à ce que j'aille mieux. Et tu ajoutais qu'on ne pouvait pas attendre, même si je n'avais pas de décompte. Même si j'étais touché par ta réponse, je ne pouvais pas laisser tomber. Je souriais malgré moi et je tentais autre chose. Tu ajoutais que si tu avais soudainement mal nous irions à l'hôpital, pour l'instant tu me jurais n'avoir rien du tout. Bon...Puisque le bâton n'a pas marché, alors que j'aurais vraiment cru le contraire, il reste la carotte ?

"S'il te plait Jay, accepte d'aller à l'hôpital. Je saurais me montrer reconnaissant si tu m'écoutes..." Je marquais une pause, je soutenais ton regard en espérant que tu aies compris aussi. "Je ferais tout ce que tu veux !" Puis j'ajoutais. "Et... Je peux appeler Wanda pour lui demander si elle peut venir me réparer là-bas, pendant que tu te feras examiner. Qu'est-ce que tu en penses ?"

Bon je me retenais de dire aux ambulanciers que s'ils ne m'écoutaient pas j'allais devenir leur pire cauchemar. Enfin en tout cas je leur laissais une chance d'utiliser leurs neurones trente secondes et de réaliser que oui, l'était de santé d'un humain est plus préoccupant que celui d'un androïde. Moi j'avais l'avantage d'avoir mon système qui m'affichait directement les anomalies, je savais très bien que je ne risquais rien à attendre un peu. J'ai attendu ta réponse et j'ai été soulagé lorsque tu acceptais. Je dois admettre que je n'étais pas peu fier d'avoir réussi à te faire changer d'avis. Je me tournais vers les deux ambulanciers, un grand sourire sur le visage.

"Vous pouvez nous conduire à l'hôpital, merci."

Et sur le chemin de l'hôpital je tenais ma promesse et je contactais Wanda pour savoir si elle pouvait venir et faire les réparations nécessaires là-bas. Je lui avait communiqué la liste des composants endommagés et des pièces cassées ou manquantes, du moins celles dont j'avais connaissance. Elle a répondu qu'elle prenait le nécessaire et qu'elle arrivait, mais qu'elle serait obligée de vite repartir parce qu'ils sont débordés au CyberHospital. Je me sentais tellement mieux, libéré d'un poids, maintenant que tu avais accepté d'aller à l'hôpital. Une fois arrivés, un médecin s'est rapidement présenté pour te prendre en charge, tout le monde devait être en alerte en apprenant le drame. Il t'a rapidement trouvé une chambre où te faire patienter et où il pourrait t'examiner, il m'a permis de venir si je changeais de vêtements et il a demandé à une infirmière androïde de m'aider à marcher, en plus de m'amener une tenue propre.
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