Tell me more about your kind - Carla AX400 & Aria St. Lusher.

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Aria St. Lusher | Carla AX400

La bibliothèque était par chance dans un endroit calme de la ville. Capitol Parc est un coin que ma famille fréquentait peu. Enfin, par famille, j’entendais mon père, quand il était à Détroit. Force de cocktails et d’amour de la vie nocturne, il fréquentait quelques boutiques jusque tard le soir, pour des affaires que je n’ai jamais questionnées.

Des enfants courraient dans les rues en riant. Il était vrai que cet endroit était surement un des plus joyeux de la ville. La police se faisait discrète mais on voyait dans la rue toujours patrouiller les androïdes policiers qui ne manquaient jamais de saluer chaque enfant qui leur faisait un petit signe de main. A vrai dire, je m’étais demandée maintes fois ce que je serais comme jeune femme, si j’avais fréquenté une école publique, ou même privée d’ailleurs. J’avais toujours été scolarisée chez moi alors j’avais peu de contact avec les enfants, sauf à l’église quand ils allaient aux cours de religion avec moi.

Un petit me bouscula, en me gratifiant d’un « Pardon m’dame !! », et je du soulever les coudes pour éviter ses trois copains qui déboulèrent de chaque cotés de mes cotes en courant eux aussi, se ruant vers le parc de jeux. Moi j’allais juste à côté, à la bibliothèque. J’y allais très souvent pour aller voir les nouvelles sur les enquêtes à propos des massacres. Les médias publics donnaient peu de nouvelles, sur ce qu’étaient advenus des victimes, le scoop tournait sur les assaillants. Bien sur cela m’intéressait aussi de savoir qui osait faire du mal ainsi, mais ce n’étais pas ma priorité.

Je poussais la grande porte, et saluait la réceptionniste androïde, qui, bien entendue me voyait comme une habituée. Je n’avais qu’ici, où aller en journée. Il m’arrivait de relire des livres que j’avais pu aimer auparavant, ou découvrir de nouvelles choses. Je n’avais jamais autant lu que depuis que j’étais seule. Surement ma façon de m’échapper durant quelques heures.

Au premier étage se trouvait tout ce qui avait attrait au journalisme, alors je m’y rendis immédiatement. Et comme a mon habitude je commençais à fouiller tous les articles, médias, journaux numériques, papiers, qui pouvaient s’y trouver. Comme toujours, je relisais les mêmes, regardais encore et encore les mêmes photos, espérant voir son visage. Jamais je ne me laissais penser que j’avais surement l’air pathétique. J’étais trop occupé à le chercher.

crédits: JOY from Dreams.forumsactifs.fr

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Le nez dans mes archives, j’étalais comme à mon habitude les news quotidiennes sur le bureau de bibliothèque. Le coin était eu fréquenté, ceux qui voulaient les journaux numériques les trouvaient dans la rue ou les recevaient sur leur mobiles… Mais je n’avais pas l’envie de jouer les courses d‘orientation et cela faisait longtemps que je n’avais plus de téléphone portable.

Crimes sordides, revues judiciaires, topographie de détroit, plans de la ville, j’étais rodée, et sans problème je suivais du doigt les études de la ville, les quartiers. Les quelques articles sur les opposants, un mois après les massacres, n’étaient plus que des articles dignes de presse à scandale. Moi-même je n’y croyais plus.

« Bonjour… »

Un écho au fond de mes oreilles. Je n’entendais presque pas, enfermée dans mes maigres espoirs de retrouvailles. Je priais chaque jour, alors chaque journal, pour comprendre ce que les policiers n’avaient pas envie de révéler, m’enfermaient dans une bulle silencieuse qui n’appartenait qu’à moi.

« …excusez-moi de vous déranger, mais savez-vous où je peux trouver des livres, avec des histoires d'horreur? »

Je relevais la tête brusquement, parce qu’en effet, c’était bien à moi qu’on s’adressait. J’entendis presque le « plop » de ma petite bulle opaque éclater, et son poids s’effondrer sur mes épaules. Un bref silence se créa, et j’en conclus, au plus vite j’aidais la passante, plus vite je serais tranquille, dans ma torture quotidienne. Je regardais alors la jeune femme devant moi à la peau lisse et aux cheveux colorés. Son expression candide ne laissait pas penser que des histoires sordides soient son genre préféré. Je plaquais une main sur mes notes, en tournant mon corps tout entier face à elle, les doigts se crispants sur le papier.

« Si tu veux quelque chose de sanglant et bien réel, c’est ici. Sauf si tu préfères les histoires fictives, c’est à l’étage juste au-dessus, à droite. Mais c’est souvent blindé. »

Mes yeux se baissaient, et là, je baissais le ton aussi, continuant de parler sans penser qu’elle entendrait la suite, cherchant à reconstruire ma bulle de nouveau.

« Ici pas de zombie ou de fantôme, ce sont des gens qui créent l’horreur, alors si tu veux des sorties quotidienne, vaut mieux que tu cherches dans cet étage… »

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