Je lui présentais quatre films ; Jurassic Park, Moana, Coco et Black Panther, qui - selon moi -, étaient tous des incontournables. Je me disais que regarder un film pouvait nous aider à patienter le retour de Ian, qui m'avait laissé, assez spontanément, la garde de l'androïde. J'étais curieux de connaître le choix d'AX parmi ces quelques films de mon enfance (han, bonjour la nostalgie !), mais déjà cinq minutes s'étaient écoulées et il ne faisait que me fixer silencieusement. Attendait-il que je choisis pour lui ou il voulait simplement regarder les quatre films, ce qui en faisait un dilemme complexe ? J'étais un peu mal à l'aise de rester dans le silence aussi longtemps après une question posée. Je me suis enfin décidé de bouger et je lui pointais les films.
« Ne t'inquiète pas, je sais que le choix est difficile. Mais ce qui est génial, c'est que nous pouvons tous les regarder ! » , disais-je en interrompant le calme de la pièce. « Bon, pas tous en même temps, c'est certain ! Mais lorsque tu vas revenir, on en regardera un autre. » À croire que j'avais plus hâte qu'un gamin de lui faire découvrir ces chefs-d'œuvre du cinéma. « Alors… commençons par Coco ! Si, durant le film, tu veux qu'on l'arrête, n'hésite pas à me le dire. »
J'appuyais sur ma tablette, puis le long métrage commandé se diffusait sur l'écran de télévision devant nous. Je n'avais pas vu le film d'animation depuis quelques années, c'était bien de le revisionner. J'avais aussi oublié la tristesse et l'émotion de certains passages, j'ai donc dû retenir quelques larmes ; le film était pour AX, mes états passaient en second. En oubliant ces moments, le film était très coloré et entraînant. J'ai jeté un coup d'œil pour voir les réactions de AX. Le visage de marbre. L'androïde à mes côtés me faisait vaguement penser à Ian lorsque celui-ci n'était pas encore Déviant. Je me peinais à le voir, le regard neutre, à fixer l'écran de télévision ; ça m'angoissait. Je n'étais même pas certain s'il regardait vraiment le film ou si son regard n'était porté que sur l'appareil de diffusion. Ou peut-être qu'il ne voulait pas s'extérioriser ? Je comprenais. Je me reconcentrais sur l'animation à la télévision, jusqu'à ce que les cent-cinq minutes soient terminées.
« Alors, tes impressions sur le film ? Moi, je le trouve gé-ni-al ! » , j'ai laissé une pause. « C'est correct si tu me dis que tu ne l'as pas aimé, on ne peut pas tous avoir les mêmes goûts, de toute façon ! » , je lui souriais. Mon téléphone m'interrompait, m'indiquant qu'une notification venait d'entrer. Le nom de mon colocataire (fréquentation - spoiler alert, il s'agissait de Ian) apparaissait en bleu sur mon écran.
Mon entretien s'est transformé en test. Alors j'ignore quand je vais rentrer. A ce soir.
Oh, ce n’était pas prévu. J’allais donc rester avec AX pendant plusieurs heures encore. J’étais tout de même très heureux pour Ian qui, peut-être, s’était trouvé un nouvel emploi, mais je ne savais pas comment divertir l’androïde que je « gardais ». Je n’avais pas prévu de rester aussi longtemps en compagnie de AX. Je devais trouver une solution pour passer le temps. Je pouvais peut-être le sortir faire une activité ? Oui bon, les ordres d'Irina avaient été clairs ; l'androïde ne pouvait pas sortir des limites de mon terrain. Mais c’était si injuste de priver quelqu’un de faire des activités à l’extérieur. Je pourrais peut-être en faire une exception, car je n’approuvais pas tout à fait le côté « séquestration » de la chose. Ce n’était pas humain, bon (même si AX n’était pas encore tout à fait humain, mais ne désespérons pas) ! Je textais Ian à mon tour, lui souhaitant bonne chance, n’oubliant point de souligner que je m’ennuyais de lui et que j’avais très hâte de le revoir. J’éteignais mon téléphone.
« C’était Ian, il va revenir plus tard que prévu. Maintenant, nous avons… » , je regardais l’heure sur mon portable ; 1h42 pm. « … environ quatre heures de libre. Tu as envie de faire quelque chose ? »
Je savais ce qu’on pouvait faire ; j’allais l’emmener à l’Aquarium ! Voir la vie sous-marine, c’est toujours intéressant. Je décidais donc d’ignorer les règles que la rousse avait dictées ; une petite activité à l’extérieur, ça n’avait jamais fait de mal à personne ! Et si la policière ne voulait pas que ce AX400 en particulier sorte en public, je pouvais tout simplement le faire passer pour Ian, ils se ressemblaient sérieusement tous les deux, on y verrait que du feu !
« Que dirais-tu de faire un petit tour en ville et d’aller à l’Aquarium ? » disais-je, peut-être un peu trop excité par mon plan de géni. « En revanche, tu devras te faire passer pour Ian, sinon tu-sais-qui va vouloir m’assassiner. Et puis bon, je tiens à ma vie… » J’ai laissé une légère pause pour laisser l’androïde parler, puis j’ai continué. « Attends-moi ici, je vais chercher ton camouflage ! »
Je me suis précipité vers la buanderie à la recherche d'un chandail propre pour AX. J'ai mis la main sur un shirt franchisé à l'effigie de Batman. C'était l'un des miens, mais puisque Ian aimait bien enfiler mes chandails de temps en temps (je l'avais surpris à plusieurs reprises, c'était trop mignon), je me disais que c’était parfait pour le « déguisement » d'AX. Je revenais dans le salon avec fierté, certain d'avoir eu la meilleure idée du monde. Je lui ai présenté le chandail plié en souriant à pleines dents, lui tendant le vêtement.
« Allez, enfile-le et on pourra y aller ! »
Une fois prêts (j’avais prêté à AX un des manteaux de Ian, heureusement qu’ils avaient la même physionomie, cette chance), je nous ai réservé un taxi pour se rendre à l’Aquarium de Detroit, j'étais impatient pour AX, qui allait avoir le droit à une super sortie de qualité. Nous n’avions pas vraiment de sujets de discussions pendant le trajet, alors mon esprit en profitait pour réfléchir aux différentes conséquences de l'activité avec l'androïde si jamais on l'apprenait ; Irina allait m'arracher la tête très lentement et Ian en profiterait pour me poignarder dans le cœur à plusieurs reprises (oui mon esprit y allait à l'extrême, mais au moins, je me préparais au pire…). Nous descendions du véhicule et nous nous dirigions vers notre lieu de destination. Il n’y avait pas foule, mais j’ai tout de même pris l’initiative de donner la main à AX pour ne pas l’égarer. Ce n’était pas vrai que j’allais prendre le risque de le perdre, et puis, si je croisais quelqu’un que je connaissais, AX pouvait rester incognito, se faisant passer pour ma fréquentation. Nous avancions vers les guichets où j’achetais deux entrées pour la journée et nous voilà enfin entourés de grands bassins où les animaux marins nageaient en toute quiétude.
« Par quelle section veux-tu commencer ? »
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Sujet: Re: Space Oddity ○ ft. AX400 Sam 17 Aoû - 4:08
Master Jay ∞ Ian B
Just keep swimming~swimming, swimming,swimming...drowning
L'humain tentait une nouvelle interaction. Choix. Action impossible. Les êtres humains avaient-ils une obsession pour les films? Irina Aslanov faisait aussi assoir l'androïde devant la télé, imposant les images colorées de façon quotidienne. La préférence de celle-ci pour l'animation semblait partagée avec l'informaticien qui avait deux films sans représentant humain sur la couverture. Plusieurs des histoires se trouvaient déjà dans sa banque de données, des contes à raconter aux enfants, parfois avec plusieurs versions d'un même récit. Pourtant, il n'avait jamais regardé les versions cinématiques auparavant. Personne ne plaçait un grille-pain devant la télévision par préoccupation de son niveau d'ennui. Chaque événement permettant à l'objet d'observer l'écran n'était donc jamais volontaire, seulement deux propriétés étant parfois dans la même pièce. Cela semblait toutefois très important dans le développement des humains, ceux-ci insistant beaucoup sur cette culture cinématographique. Coco avait déjà été visionné. Un choix de Carlos Santiago ayant déclaré mettre la version originale, l'espagnol, alors que le film était un produit anglais de base. La femme était toutefois restée, même sans la compréhension des dialogues, pleurant dans les moments créer à cet effet malgré l'écart de langage. Les trois autres ouvrages n'avaient pas encore de vécu avec l'AX. Devant ces choix, l'androïde resta avec son expression par défaut: le silence stoïque.
<Erreur. Choix non difficile. Aucun choix. Action humaine.> Jay Winchester prenait la décision après quelques instants. Le regard de l'androïde passa de la chair à la télévision. Les images furent les même, mais le changement de langue permit tout de même une découverte. AX eut cependant l'obligation de constater les différences environnementales. Il n'y avait ni l'humain tentant de se retenir de chanter pour capituler quelques secondes plus tard avec les personnages ni la présence constante de la voleuse réagissant fidèlement à chaque ligne d'émotion demandée au public. Les thèmes de la mort, de la famille et de la musique n'étaient pas une préoccupation robotique. Sans vie, pas de mort. Numéro de série sans attache. Information auditive. Pourquoi voudrais-je fredonner? La fin arriva, identique, sans mots et sans larmes de la part du propriétaire. Cependant, comme pour Irina Aslanov les réactions de l'intelligence artificielle étaient surveillées. Aucune. Performance optimale.
Impression? Analyse en cours. Non. Le grand humain parlait de sentiments et non des aspects techniques. Il était possible de comparer, mais aimer? Gouts? Impliquant d'avoir des préférences et ainsi des choix. Concept humain. Silence de la part de l'androïde. Encore. Toujours.Inévitable. L'androïde avait activé sa fonction vocale plus fréquemment dans le dernier mois que les trois années précédentes, mais répondait majoritairement par défaut avec son mutisme volontaire. Les machines défaillantes étaient recalibrées, les esclaves étaient punis. <Alarme du téléphone perçut>Les bons mots sur la liberté étaient honnête seulement quand tout le monde respectait la même mentalité et suivait les règles. Un endoctrinement. L'AX400 pouvait témoigner de la corruption des machines, avait entendu pendant des années le mépris d'un homme envers les sympathisants et les déviants. Il ne voulait pas obéir était la seule façon de rester entier. Être une machine. Un objet. Ne pas obéir au final, mais suivre la volonté d'un autre. Irina Aslanov et Jay Winchester n'avaient pas les mêmes désirs et intentions. Pas un objet, mais un compagnon. Être ce qu'il appelait un corrompu. Cependant, si c'était une illusion? Une tromperie à la vérité connue uniquement de lui deviendrait-elle une réalité? Pouvait-il agir pour satisfaire ses propriétaires? Ce serait différent. <Dangereux> Ou alors acceptait-il de risquer qu'ils s'ennuient et mettent fin à l'existence du AX400 car ils n'obtiendraient jamais de l'information d'un outil sans conscience. <Dangereux> Choix. Mon point fort.
Jay Winchester parla ensuite. Sans répondre, mais sans être uniquement silencieux, l'androïde détourna le regard vers le chat dont la sieste était plus intéressante. Mots, mots, mots, Aquarium? Sortir? Avec la voleuse, les seuls endroits visités étaient le domicile des policiers et la maison de l'informaticien. Ce serait donc différent de cette nouvelle routine, mais son acheteur qui l'avait gardé pendant des années uniquement sous son propre toit ne l'avait pas habitué à être impatient des sorties. Il s'agissait toujours de situation hors norme dont la dernière avait engendré un bris important et un changement de propriétaire. L'AX400 ne comprenait pas pourquoi le personnage fictif Voldemort voudrait éliminer l'humain si l'AX n'était pas Ian, mais il ne s'agissait pas de la première fois que l'illogisme humain resterait inexpliqué. Cependant, la vérité arrivait enfin. La machine devait effectivement remplacer le corrompu. Cette sortie pouvait s'agir d'un test, une expérimentation. Cette situation avait du sens. Il était plus récent. Cela permettrait un objet de rechange. Ian ne pouvait venir dans l'immédiat. Maintenant Jay Winchester aurait toujours un compagnon disponible.
Le chandail apporté était un camouflage inefficace. L'androïde changea alors son uniforme dans l'immédiat, au milieu du salon. La valeur de la machine venait immédiatement de diminuer par cet échange de vêtement. C'était tout ce qu'il fallait pour interpréter le déviant? Un manteau fut rajouté. À quoi servait le chandail alors? Pourquoi un manteau? Le style? Ca n’en valait pas l'achat. Maintenant, il suffisait de trouver l'agissement optimum pour satisfaire son gardien. <Analyse du sujet Ian> Le trajet fut passé à assimiler les données. Machinalement, AX suivit Jay, prenant la main de l'homme lorsqu'elle fut offerte, serrant ses doigts doucement autour de l'autre. C'était différent. Très inhabituel. Hors routine. Un risque. <Danger> Une question. Un choix. Impossible. Ian peut.
-hn... On va tous les faire au final. D'un coup. Pas comme les films. Donc peut-être juste prendre le premier. Il doit y avoir un ordre. On peut vérifier par un pamphlet. Il y a parfois des visites alors les employés doivent avoir des suggestions. À choisir, j'irais avec les Diodons. On garde le meilleur pour la fin ou en premier pour être certains de les croiser? J'imagine que ce n'est pas si important, ils sont tous nouveaux et intéressants.
Les mots n'étaient pas prononcés du ton monotone habituel servant uniquement à transmettre de l'information. Il y avait de l'intonation, des accents toniques d'enthousiasme certes feint par l'androïde, mais qui convaincraient quiconque qu'il pouvait être humain s'il n'avait pas une lumière permanente à la tempe. Le sourire était aussi actif, avec un regard qui balayait les environs un instant avant de se lever un peu pour atteindre le regard du grand humain. Semblant d'émotion. Plus? Autant tout risqué. Puisque les humains désiraient que l'AX400 fasse des choix, tentait de le manipuler à en faire, alors celui-ci allait avoir son souhait comblé.
-Commençons!
L'ordre était proclamé en même temps qu'un geste. Utilisant leur main jointe, l'androïde se dirigea vers une section aléatoire, tirant l'humain à sa suite avec de grandes enjambés. Toute résistance serait futile. Mauvaise direction, c'était le stand à souvenir. Un commentaire.
-Il va falloir revenir à la fin. Je suis certain qu'un d'eux sera un coup de cœur mignon. Autre direction!
À peine arrêter que le Ian de cet après-midi... Cela allait être confondant. Ian B. Reprise. À peine arrêter près des cartes et des peluches qu'Ian B guidait à nouveau son compagnon vers une nouvelle direction où cette fois-ci il y aurait les gigantesques Aquariums.
Habituellement, l'androïde était très silencieux et attendait toujours que l'on fasse des choix pour lui. Inule de dire que j'étais surpris quand celui-ci prit parole pour répondre à ma question. Un simple « par quoi veux-tu commencer » et voilà que les rôles étaient inversés ; il s'élançait dans un monologue expressif de choses qu'il avait envie de faire et je restais muet de stupeur. C'était étrange, je ne savais pas trop comment réagir. Est-ce que c'était pour ça qu'on m'avait dit qu'il ne pouvait pas sortir, car il était très… différent ? Non ça ne pouvait être la cause, ça n'avait aucun sens ! À moins qu'il soit à fond dans le rôle que je lui avais attribué pour qu'il devienne incognito dans la foule ? C'était peut-être un peu plus plausible. Mais encore ; est-ce que Ian était vraiment comme ça ? Était-ce vraiment l'impression qu'il se faisait de son jumeau de modèle ?
Comment devais-je le nommer pour avoir son attention ? Ian ? Babe ? Ou encore Kitten ? Je n'étais pas très à l'aise d'employer aucun des trois. Un simple « Hey, » pourrait faire l'affaire pour l'interpeller. « Il y a l'application mobile – et pour androïde aussi, d'ailleurs – pour avoir le plan de l'Aquarium et de recevoir une visite guidée. Tu veux le télécharger ou je le fais sur ma tablette ? » C'était… différent d'entretenir une conversation avec le sosie de Ian. J'avais toujours cette impression qu'il allait arrêter de parler sans prévenir, revenant à son précédent état comme il l'était à la maison. « Effectivement, il n'y en a pas de ‘'meilleur'' à proprement dit. Tous les poissons et espèces sous-marines sont intéressants. Ils sont tellement différents malgré leurs ressemblances ! Cependant, il y en a qui sont plus imposants, plus dangereux et aussi plus intelligent. Mais encore une fois, je ne crois pas qu'ils sont plus "intéressant" qu'un autre. Et puis bon, j-, » J'arrêtais de parler. J'aimais bien le sujet, et lorsque j'aimais bien le sujet, il m'était difficile d'arrêter de parler. L'AX400 avait sûrement compris ce que je voulais dire, de toute façon. Pas besoin de s'attarder davantage. Je devais me remémorer ; c'est une visite pour l'androïde, pas pour moi. Je ne voulais pas l'ennuyer avec mes paroles.
L'androïde prononça un « commençons » et me voilà entrainer par la main. Nous passons devant la boutique souvenir où plusieurs chandails, peluches et vaisselles étaient présentés sur la devanture, tous à l'effigie de l'Aquarium de Détroit. Je répondais à "Ian-improvisé" : « Oui bien sûr, c'est une obligation de passer ici en revenant. À moins bien sûr que tu aies détesté l'activité mais… même si tu détestes, les peluches ici sont vraiment sympa ! Je pourrais même en acheter une pour Ian ! » J'avais déjà hâte de repartir avec de petits cadeaux et nous n'avions pas encore commencé notre visite ! Je devais absolument arrêter d'ensevelir mon petit copain sous une montagne de présents.
Je me faisais entraîner de plus bel. « Un instant ! Avant de se remettre en route, j'aimerais vraiment passer aux vestiaires pour enlever nos manteaux. C'est juste à côté de la boutique souvenir. » Il était hors de question que je me promène avec mon manteau sur le dos tout au long de la visite. Je me souvenais qu'il faisait très chaud à l'intérieur – particulièrement dans une des sections plus loin - et je n'avais pas envie de suffoquer. Je lui tirais un peu la main pour l'inciter à me suivre. « C'est là ! »
Après le petit détour pour enlever nos manteaux, je me laissais guider par AX parmi les aquariums. Nous avions surtout l’air d’un nouveau couple qui était excité d’être à leur premier rencart ; se fondre dans la foule et rester anonyme était notre but. Nous arrêtions devant un bassin d’eau où l’on pouvait voir – évidemment – une multitude de petits poissons coloré. Nous étions justement dans la section des poissons des récifs coralliens, ce n’était qu’une question de temps avant de voir les diodons qu’avait réclamé l’androïde un peu plus tôt. J’enlevais ma main dans celle d’AX (ma main commençait à devenir un peu moite) pour lui prendre doucement le bras.
« Poissons Anges, » je les désignais du doigt au fil qu'ils défilaient sous nos yeux. « Clowns, Papillons, Chirurgiens… »
○ BY .LAUFEYSON POUR DETROIT: BECOME HUMAN. NE PAS REPRENDRE.
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Sujet: Re: Space Oddity ○ ft. AX400 Mer 29 Jan - 22:39
Master Jay ∞ Ian B
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Il n'y avait aucune désapprobation. Le sujet paraissait à l'aise avec le changement comportemental de la machine. L'humain avait besoin d'un certain temps d'adaptation puisque son processus de pensée était plus lent que celui de l'androïde. C'était correct. IanB était patient avec son amoureux. Il aimait écouter les absurdités de l'être vivant, profiter de sa compagnie, le toucher, sourire avoir l'image erronée d'une chauve-souris sur le torse. Surtout, cet être parlait sans réfléchir, par impulsion. Pour le plaisir basique de solliciter son compagnon à interagir avec lui.
-D'accord! Je vais le charger dans ma tête. C'est fait! Tu peux le faire aussi sur ta tablette pour pouvoir mener la charge si l'envie te prend.
IanB était spontané comme ça. Aucun malaise, ni crainte de se connecter à ce lieu public. Il n'avait même pas accordé d'attention aux autres déviants de la place qui pouvait potentiellement venir le saluer, discuter, toucher, transférer des données et toute autre chose passionnante et inoffensive qu'ils faisaient généralement entre eux. C'est bien. Il y avait beaucoup de monde. Plein de potentiels amis. Tous moins important à son coeur que son cher Jay. Ca non alors! Il n'y avait que lui qui pouvait lui mettre la main dessus. Comme maintenant. Main dans la main. Aucun danger de s'égarer l'un de l'autre. Car il était à Jay. Personne d'autre. Il ne connaissait personne d'autre. Juste lui et Jay. Juste un simple et de base IanB au service émotionnel de son humain. La gentille pièce de technologie qui écoutait son homme avec un petit sourire au visage, hochant passivement la tête aux mots de son chéri. Belles paroles, aucune discrimination parmi les poissons. L'humain n'était-il pas tout simplement adorable? Malheureusement, il fallait interrompre son silence s'ils voulaient avoir le temps de tout voir. Un petit tour au vestiaire et hop, en route pour l'admiration des poissons.
L'androïde observa la vie s'activant sous l'eau. Ils étaient majoritaires décoratif pour les humains, sans communication vocale, ni toucher. Ils pouvaient aussi être une source de nourriture. L'exotisme était un grand critère de sélection dans ce cas. Les couleurs intéressaient. Les formes captivaient. Il y avait moins de sympathie lors d'un décès de cette race, les liens émotionnels étaient plus restreints. Il était plus commun pour les poissons pour rester sans nom, comparativement aux chats, chiens et oiseaux domestiques. Le mouvement soudain de Jay Winchester attira l'attention de l'objet, laissant sa main être libéré avant que son bras ne soit repris et que la voix de l'informaticien ne soit captée. Pointer et nommé. Interaction. Chacun avait son rôle. Cette faune n'était qu'une activité. Il émit un petit rire aux mots de Jay.
-C'est à se demander où ils vont chercher ces noms. C'est comme si à chaque fois qu'ils avaient la chance qu'un animal ressemble vaguement à un autre truc, c'était l'occasion de ne pas se prendre la tête à inventer un terme pour juste mettre deux mots ensemble. Poisson-chat, requin-marteau. Beaucoup de poissons. Les scientifiques en mode : "les couleurs me rappellent le maquillage d'un clown. Je vais donc le nommer poisson-clown." Ensuite poisson-globe. Requin-tigre. Requin-baleine. Et il y a eu ce gars voulant suivre le groupe qui a fait "Voici mon poisson-ruban" pour ce faire répondre "c'est absurde. Quel enfantillage. Ça ne ressemble à rien a un ruban. Nous les appellerons anguille". "Mais monsieur, le vôtre ne ressemble même pas à un chat!". C'est amusant à imaginer.
Ca formation de nounou était une telle chance, lui permettant de faire les voix avec un talent particulier. Cela était plus vivant à interpréter et permettait plus facilement de saisir l'imagination qu'IanB essayait de transmettre. Un vrai rigolo. La vie sous-marine était si vaste et ils pouvaient en voir une belle petite fraction. Mais surtout, c'était une occasion d'être ensemble et lovey-dovey. Dommage qu'ils ne puissent pas partager une barbe à papa ou autre cliché de ce genre. Cette friandise était un autre mot saugrenu combinant d'autres mots. Si drôle. Surtout que ça couleur classique était le rose. L'humour de la situation, le rose avec deux mots typiquement masculins, des trucs de gars coloré en fille. Si cocasse et farfelu. IanB en émettrait, presque un rire audible à ses propres pensées s'il ne craignait pas que celui-ci se termine curieusement en pleure. Cependant, il avait besoin d'une idée meilleure pour impressionner son compagnon. Quelque chose de plus personnel pour rendre la déclaration intime. Trouvé!
-L'indominus poisson! C'était déjà le poisson qui était le plus redoutable, mais si on prend tous les hybrides de noms pour en faire un suprême combo! Ah non, c'est débile. Désolé, mauvaise idée. C'est plus mignon de penser à un poisson-barbe à papa. Qui ne se dissous pas dans l'eau, je précise.
La visite était retardée par leur charmante discussion. IanB était simplement heureux d'exister au côté de son fantastique humain. Si généreux de l'avoir emmené ici. Pourtant, il devait savoir que l'endroit importait peu, tant qu'ils étaient ensemble, l'androïde pouvant être jovial et serviable. Il pouvait devenir le désir romantique de Jay à tout moment. En fait, c'était déjà le cas. Amour, affection et dévotion éternelle ou aussi longtemps que la date d'expiration de la machine ne venaient pas à terme. Soudainement, cela qui pouvait apparaitre comme étant un adulte hyperactif aux yeux des autres sautilla sur place avec excitation.
-Oh! Ooooh! Tu crois qu'il y a des dauphins? Attends. Ah ah, j'ai oublié que je peux le voir dans le programme de la visite...non. Il n’y a aucun dauphin. Ce n’est pas grave. Il y a plein d'autres poissons dans la mer, n'est-ce pas? Et j'ai déjà la meilleure prise juste là.
Certes, il y avait une déception quant à l'absence de l'animal d'affiche de l'océan et cette émotion avait été très transparente dans le visage et la voix d'IanB, mais! et c'est très important, le sourire était de retour rapidement, timide et doux, alors que l'androïde faisait un petit bop sur le nez de l'humain parce que c'était un geste adorable à émettre et que selon IanB, Jay méritait le meilleur.
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