[Flash Forward ]Art of Destroying (feat Zhayn J. Blackwell)

Violence et manipulation régnaient au sein de la ville. Comme s’il n’en était rien, les gens vivaient leur vie. Oubliant que parmi eux vivaient des créations de l’homme qui se disait vivant. Avec une âme. C’était d’un ridicule sans nom. Les uns et les autres parvenaient à se convaincre de la véracité de leur propos, se disant que tout retournerait à la normale un jour. Qu’une paix serait possible ou qu’une acceptation des minorités ne saurait tarder. Il fallait dire que beaucoup vivait dans l’optimisme, oubliant les dangers que pouvaient représenter ces êtres qui marchaient parmi eux. Dans la rue, au travail, dans les supermarchés, dans les boutiques. Si la violence était le dernier recours auquel Zhayn voulait avoir à faire, il n’en était pas moins le moyen le plus défoulant lorsque sa haine pour les androïdes prenait le dessus. Lorsqu’il décidait de laisser l’homme respectueux – ou presque – des lois, pour montrer cette part de lui qui était révolté et qui ne désirait qu’une seule chose. Le retour à la normale. Pas d’un pseudo esclavage des machines, non. Il n’en avait plus rien à faire de ça. C’était dépassé de se faire servir par du plastique à apparence humaine. Non… il voulait retourner à une époque où il était certain de qui se trouvait face à lui. Et non avoir des doutes à savoir si cette personne n’était qu’une pâle réplique de monsieur ou madame tout le monde.  

Donc oui, cette fois-ci, il décidait de passer à l’étape casse. Et le moment idéal se présentait à lui puisqu’un petit groupe avait été repéré à Recycle Area. Cet endroit qui n’était pas sans faire penser au camp des nazis à la Deuxième Guerre mondiale. S’il trouvait horrible ce qui avait pu arriver en Europe, avec ces pauvres personnes menées à l’abattoir comme de simples bêtes, il n’en était rien pour ces androïdes qui, pour lui, n’avait rien de vivant. Comment pouvait-on seulement les rendre égaux aux humains? C’était la question qu’il se posait depuis un moment déjà.

Vêtu de noir, habit changeant de ceux portés au quotidien, Zhayn laissait ses pas le mener dans cette zone bien morbide dont l’histoire aurait pu le choquer s’il avait été un pro-androïde. Ça ne lui faisait pourtant n’y chaud n’y froid, alors qu’il rejoignait sa partenaire de crime de la soirée, qui s’était bien fait remarqué lorsqu’il l’avait vu pour la première fois. Oh, n’allez pas croire qu’il s’en plaignait, loin de là. Il avait même plutôt profité de la vue. Pourquoi se priver quand rien ne nous retient et surtout, quand on remue si gentiment devant lui de la sorte? C’était toujours appréciable de faire quelque chose en bonne compagnie. Même si la situation ne se prêtait pas aux bonnes choses à proprement parler.

Un sourire étira les lèvres de l’homme en voyant la tête de la blondinette apparaître dans cette nuit pluvieuse où les gouttelettes mouillaient peau, cheveux et vêtement. Il s’était vêtu en conséquence pour ne pas finir entièrement mouillé, ne serait-ce qu’avec cette veste en cuir.  Le rire nerveux de la jeune femme ne lui échappa pas, une lueur amusée traversant les prunelles vertes de Zhayn.

« Ça ne serait pas amusement si je répondais de suite. »

Il lui tapa un petit clin d’œil, laissant ensuite son regard dériver sur la zone. Il s’était armé de poing américain, deux armes qu’il préférait pour le corps à corps. Ça fracassait bien la technologie ces petits bouts de métal. Sentir le plastique qui se déchirait à chaque coup était plutôt plaisant, lorsqu’il se sentait d’humeur agressive. S’il n’était pas en accord avec cette méthode qu’avait l’opposition à s’afficher comme il le faisait, il tentait de s’adapter, quitte à laisser la violence s’emparer de lui. L’adaptation… toujours. C’était ce qu’il faisait depuis tout petit, après tout. Il avait aussi apporté une sorte de taser, pratique pour les décharges sur les machines.

« Et si on allait faire un massacre? Je meurs d’envie de voir cette batte en action! »

Et par le fait même, celle qui la maniait, évidemment. Il avait entendu des choses sur Genesis. Et dire qu’il n’était pas curieux serait un mensonge.