[Flash Forward] Recognize me, dirty asshole ? (feat Keith O'Neill)

Salut les nases ! Non, vous ne rêvez pas, c'est bien comme ça qu'elle les appelle... En cette merveilleuse journée de juin où Erykah se promenait avec sa batte au Quartier Général de l'Opposition. La blonde avait fait place à Genesis, prenant soin de ne pas mentionner son joli patronyme lors d'une conversation au détour d'un couloir. Et à vrai dire, elle pétait la forme. Pourquoi ? Pour avoir perpétré une nouvelle connerie. Et cette fois-ci, elle risquait gros.

De quoi faire péter les plombs de son salopard d'amant jamais là pour la satisfaire sexuellement parlant. Certes, elle l'avait provoqué, en propageant cette rumeur grossière où elle se serait amusée à côtoyer des collègues de son plein gré dans les rues de Détroit, balançant leurs noms de code à tout va et sans réfléchir... Une fausse information des plus classiques. Elle n'était pas stupide la sulfureuse, loin de là, mais comme elle s'ennuyait de lui, c'est tout ce qu'elle avait trouvé de drôle à faire, s'imaginant le voir cavaler et rager à cause de ses bêtises.

Elle n'aspirait qu'à ça depuis plusieurs semaines. Oh elle le connaissait bien ! Lui qui n'était pas un mec affectueux et sérieux dans sa relation, qui se tapait la moitié de la ville et qui se foutait des conséquences. Pour un vieux, il assurait. Ça oui. Elle ne se le cachait pas la blonde. Le nombre de fois ahurissant où elle hurlait son nom sous les draps alors qu'il la faisait grimper au rideau... Ça remonte à quand la dernière fois ? Un peu trop longtemps à son goût. Et même si sa passion pour la Phénicie commençait à avoir du sens dans sa vie de détraquée, elle voulait en avoir le cœur net... et s'envoyer en l'air avec Keith juste pour le principe. Quitte à le larguer après.

• Bordel de merde ! Le v'là enfin cet enfoiré...

Et à en croire son air serein, il savait. Elle allait se faire défoncer, au propre comme au figuré. Un sourire provocateur illuminait son visage tandis qu'elle le laissait venir à elle, le dos collé au mur qui jouxtait le bureau de son propre chef. Alors Don Juan ? Es-tu ravi de sa prestation ou comptes-tu la mettre à mort pour si peu ? Elle le saurait bien assez tôt. Elle posa le sommet de la batte au sol, gardant le manche en main. Quoi ? Vous pensez qu'elle oserait le tabasser ? L'envie y est, mais elle se contentera de rester stoïque. Se faire virer de l'Opposition n'était pas une option, même si ça lui pendait au nez. Alors lorsque Keith se plaça devant elle sans prononcer un mot et désireux de l'empêcher de filer à l'anglaise, elle ne put s'empêcher de lui rentrer dans la tronche, fière de son sale coup. Erykah Mersch, garce de service ?

• Salut Keith. J't'ai manquée ?

Certainement pas en cet instant. Un rire nerveux s'empara d'elle alors qu'elle zieutait les alentours, au cas où une oreille attentive ne guette leur conversation. À qui pensait-elle au juste ? Venus peut-être ?

Combien de fois devait-il lui répéter de ne pas l’appeler comme ça ici ? Autant de fois que nécessaire. Erykah se foutait bien de cette directive, même si elle faisait toujours gaffe en prononçant Uriel en présence d'autres membres de l'Opposition. Il ne lui faisait pas peur, et il pouvait toujours aller se faire foutre pour ça. Il n'avait aucun ascendant sur elle, contrairement à ce qu'il pouvait espérer à défaut de croire. Et elle s'en réjouissait, bien plus que la raison ne pouvait le tolérer.

Son rire nerveux ne partait pas, même lorsqu'il lui chopa le bras pour l'attirer entre les quatre murs de son trou à rat qu'il appelait bureau. Elle aimait sa manière de la jeter dans ses filets pour un oui ou pour un non. En fait, ça l'excitait davantage. Elle serait même prête à écarter les cuisses dans la seconde mais... vu sa dernière prestation, elle allait devoir attendre un peu. Et claquer la porte ne sert à rien mon Bon Monsieur ! Elle comptait bien le laisser péter sa durite avant de lui dévoiler le pot aux roses... Et qu'avait-elle dans la tête au juste ?

• Une araignée qui tisse sa toile... Pourquoi ?

Mauvaise réponse. Son geste quelque peu prémédité envoya Genesis dans un fauteuil, où elle devra y rester assise le temps qu'il la charcute. Quelle importance ? Elle pourrait même se faire engueuler à genoux en train de lui faire une fellation si ça l'enchantait... elle n'y entendrait rien. Elle se foutait éperdument de ses frasques. Elle était folle certes, mais clairement pas idiote. Elle savait qu'il détenait des informations susceptibles de la faire tomber. Mais elle aussi dans un sens, vu qu'elle se le tapait aux yeux de tous. Qui d'autre avait cette chance parmi ses collègues féminins hein ? Oh, elle oubliait Venus. Même si elle n'était pas du genre hyper expressive, Erykah se doutait qu'elle y passait tout autant si ce n'est plus. Et c'est à peine si elle écoutait son amant et dirigeant. J'te pensais un minimum sensée... Bla bla bla... Prenant une couette dans chaque main, elle lui lança une moue enfantine et porta un coup à sa petite personne.

• Pardon Papa ! J'recommencerai plus !

Assise confortablement dans ce fauteuil de cuir qu'elle affectionnait tant, la blonde reprit ses airs de salope endurcie et sourit pleinement, tortillant une mèche rose et faisant des bulles avec sa gomme. Les faire claquer risquait de l'énerver, et puisqu'elle n'avait strictement rien à lui dire concernant cette fausse rumeur savamment orchestrée, elle allait se faire d'autant plus chier. Alors qu'elle joue le jeu !

• C'est quoi qu'tu veux au juste ? Le noms des autres ? Les faits réels ?

Aucun nom, aucun fait. Rien de sortira de ses lèvres teintées de rouge. Si ce n'est des râles de plaisir s'ils devaient en arriver là. Quelque part, elle lui en voulait encore de lui avoir collé Amélia dans les pieds le temps d'un casse. Même si les deux femmes avaient kiffé foutre une raclée à une milice de déviants, elle s'en serait bien passée de la jeune brune mal lunée. Et d'ailleurs, elle était la seule personne à l'avoir vue ! Alors qu'elle voulait prendre un café. Tu parles d'une réunion entre membres de l'Opposition ! Elle qui s'était empressée de l'ignorer pour ne pas avoir de problèmes. Cruel paradoxe non ?

• Et tu comptes me faire quoi ? Me punir ? Ça te démange hein ?

Tant de haine dans ses prunelles. Elle pouvait être fière d'avoir toujours su lui tenir tête sans se soucier des conséquences. Bien qu'elle redoutait presque le calvaire qu'il comptait certainement lui faire endurer dans les prochains instants, elle resta calme et soutint son regard noir sans sourciller. Alors connard ! Tu vas la cracher ta pastille ?

Ne plus recommencer ses conneries. Un bon gros mensonge éhonté qu'elle ne s'était pas gênée de lui balancer à la figure comme si c'était logique. Mais Keith n'y croyait pas. Il la connaissait que trop bien, elle et son besoin vital de lui en faire voir de toutes les couleurs, au gré se ses envie les plus folles. Elle divulguait un sourire implacable sous ses airs d'enfant pourrie gâtée. Lui se contenait plutôt bien, menaçant à chaque seconde de la gifler ou de céder à ses pulsions sexuelles sur elle. Le bureau n'attendait que ça. Mais le vieux n'était pas encore décidé, et c'est ce qui l'excitait au plus haut point.

Perforant ses pupilles avec un certain désintérêt, Genesis continuait de gonfler des bulles avec la gomme et de les faire claquer entre ses dents. Son rouge à lèvres se retrouvait parsemé de petits points roses, chose à laquelle elle ne fit guère attention. Car ce bon Uriel lui avait volé sa batte, la faisant tourner gentiment entre ses doigts. Il hésitait... il ne voulait pas la punir comme il se doit, mais plutôt lui défoncer le crâne.

• Ah ! À d'autres chéri.

Même s'il osait, elle riposterait avec tout ce qui se trouverait dans son champ de vision. Bien que l'idée de lui abimer sa sale gueule pesait sur son esprit malade depuis des années, elle préférait le voir agoniser face à sa fausse stupidité. Quand allait-elle lui avouer la supercherie au juste ? Devait-elle attendre le point de non-retour ou se raviser dès maintenant ? Jouer avec le feu était sa marque de fabrique, mais cette fois-ci elle avait été un peu trop loin. Elle risquait gros... et à en juger par ce qu'elle venait d'entendre à l'instant, elle se rendit compte un peu tard que Keith la retenait au pied du mur.

• Me virer...?

C'est à peine si le son avait pu fendre l'air tellement elle l'avait soufflé si bas. Non, elle ne rêvait pas. Il avait osé la menacer de la dégager de ses locaux, de la renvoyer dehors telle un déchet. Et comme si cela ne suffisait pas, il balança sa batte à l'autre bout de la pièce et vint poser ses mains sur les accoudoirs du fauteuil, se penchant sur elle comme si la Mort s'apprêtait à la faucher de son voile noir. Elle avait arrêté ses bulles. Elle se souriait même plus, sentant son cœur battre la chamade comme jamais. Que dis-tu sale enfoiré ? Lui faire oublier l'Opposition et la renvoyer là d'où elle vient ? Sa cervelle se retrouvait confrontée à un problème. Avait-elle peur la blonde ? Ou voulait-elle le tuer de ses propres mains pour cet affront ?

• Tu n'as aucun droit de m'foutre à la porte. Parc'que j'ai rien fait.

La phrase était sortie sans qu'elle ne puisse la contrôler. Un picotement se fit sentir dans son estomac. Elle craignait réellement de se faire rejeter. Alors elle a choisi de déposer les armes, lui crachant la vérité comme si cela avait encore un quelconque intérêt.

• Tu m'crois stupide au point de cramer ma couverture ?

Coup de théâtre. Genesis ne plaisantait plus. Le regard noir de Keith n'était rien comparé à sa performance. Pour la première fois, elle avait mis de côté ses propres pulsions et se livrait à un duel de nerfs avec son patron. Son faciès durci par la colère menaçait d'exploser. Elle sentait la moutarde monter, juste assez pour rester assise et ne pas l'agripper à la gorge. Sa respiration saccadée s'entendait, tel un taureau en rut sur le point de charger sur sa proie.

• C'était une rumeur. Un simple bruit d'couloir. Et t'y as cru salopard ?

Oh ça oui ! Et vu la façon dont elle s'était démerdée pour que la blague prenne, elle n'espérait pas mieux de lui en cet instant. Mais quelque chose la choquait. Venus... son bras droit qui était plutôt du genre à mieux savoir que lui ce qui se tramait en dehors de ses murs... Elle n'était pas là. Est-ce qu'elle y croyait au moins ? Erykah l'avait croisée à plusieurs reprises ces derniers jours. Elle n'avait pas dit un mot, alors qu'elle ne se gênait pas en temps normal. Mais alors... Uriel était encore plus con qu'elle ne l'imaginait !

• Dis-moi, t'as parlé à Venus au moins ? Elle en pense quoi ?

Garce qu'elle était, jusqu'au bout des ongles. Elle jouait tapis. Quitte ou double. Son avenir au sein de l'Opposition au travers de ses dures paroles. Quelles preuves avait-il pour la culpabiliser ? Aucune. Elle le savait, lui-même devait le savoir. Tu la vois la déferlante connard ?

Keith pouvait être le boss de l'Opposition, comme il aimait s'en vanter en cet instant, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Erykah se foutait bien de son autorité, qu'elle n'hésitait jamais à remettre en question quitte à le rendre fou. Mais cette fois-ci, c'était bien elle la bombe ambulante. Sa colère à lui n'était rien comparé à ce qu'elle éprouvait bien là. Il n'y avait plus de faveurs sexuelles qui tiennent. Se faire éjecter ? Il avait osé en venir à ça sans savoir ce dont il retournait vraiment ? Elle ne l'avait pas vu venir la blonde, trop obsédée par son besoin d'attention.

Alors oui. Elle adorait ça ! Se faire passer pour plus conne qu'elle ne l'était afin de jouer encore et encore avec les nerfs de son patron. Mais celui-ci ne savait vraiment plus où se donner de la tête. La croire ? Elle faisait tout pour brouiller les pistes. Ne pas la croire ? Cela signerait son arrêt de mort. Alors ? Genesis ne comptait pas le laisser mener la danse, campée sur sa position et prête à tout pour lui prouver qu'il avait besoin d'elle dans l'Opposition. Son air implacable se confrontait au regard noir d'Uriel, tantôt appuyé sur les bras du fauteuil, et l'instant suivant à faire un tour dans son bureau, relatant à voix haute ce qu'elle venait de lui signaler. Oui mon cher ! Une rumeur, lancée par elle, dans le simple but de te faire chier parce que ça l'amuse... Devait-elle encore se justifier auprès de lui ? Depuis le temps ?

Ils étaient dans une impasse. La sulfureuse le savait tout autant que lui. Leur haine respective de l'autre prenait trop d'ampleur. Alors, lorsque Keith se décida enfin à revenir l'affronter d'aussi près, prétextant faire appel à son jouet de combat pour lui botter le cul si elle ne parvenait pas à le convaincre de la garder près de lui, la réaction fut sans appel. Erykah se raidit. Monsieur voulait du concret à défaut d'une fellation ? Parfait. Lui mettre un coup de pied dans ses attributs était bien plus jouissif pour elle. En terme de concret, il serait servi ! Elle se ravisa tout de même, préférant garder ce geste pour le grand final, au cas où il cèderait à sa décision de la virer aussi promptement. Non, rester assise commençait à la saouler. La blonde déposa ses mains sur les bras du fauteuil et se releva vite, poussant quelque peu le mobilier et Keith au passage. Nez à nez avec lui. Devenue calme et foutrement impassible.

• J'ai stocké l'ensemble des infos qu'j'ai sur toi quelque part.

Est-ce qu'elle plaisantait ? Avait-elle osé balancé ce genre de propos à la gueule de son boss pour s'en sortir indemne ? Ouais. Carrément. Et elle n'en dira pas plus. Car cet aveu potentiellement véridique et qui risquait de lui exploser à la figure n'était en rien une menace... mais un fait avéré. Erykah la folle furieuse du maillet en avait assez dans la tête pour reconnaître qu'elle devait protéger ses arrières en tout temps. Et même si elle devait oublier tout ce qu'elle avait vécu au sein de ce groupe terroriste, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne revoit son œuvre et qu'elle comprenne ce qu'elle devait en faire.

• Tu veux toujours m'foutre à la porte ? Fais-toi plaisir.

Les bras croisés, la blonde reprit la mâche de son chewing-gum avec une certaine retenue. Elle devait se pincer pour ne pas lui faire éclater des bulles au visage, tout comme lui mettre son genou suffisamment bas pour le rendre minable. Son sort était scellé. Qu'allait-il décider ?

Quinte flush. La menace de Hunter s'évaporait peu à peu de son esprit malade. Il allait la garder finalement. Comme c'était étonnant... Uriel qui avait réponse à tout d'habitude, qui prenait à malin plaisir à lui rappeler qui commandait... et qui se retrouvait contraint et forcé de céder à la menace au risque de plonger avec elle ? Sourire mesquin de chaque côté, les amants s'affrontaient toujours malgré les propos plus mesurés de l'homme qui faisait face à Genesis. Il ne voulait pas la virer hein ? C'est elle qui l'obligeait ? Alors celle-là, elle ne l'avait jamais entendue de sa bouche. Et pourtant, il n'avait pas si tort que ça. Qui de sensé oserait propager des conneries dans ses rangs pour avoir cinq minutes de son attention si ce n'est elle ? Elle haussa donc les épaules, préférant garder le silence plutôt que d'en rajouter. Elle frôlait le pire... L'heure n'était pas aux moqueries comme elle en avait coutume.

Qu'importe. La tension était tombée d'un cran. Erykah ne pouvait pas encore s'estimer sauvée des griffes de Keith, mais elle put reprendre ses bulles de gum tandis qu'il regagnait son bureau, prenant place sur le mobilier avec la ferme intention de la questionner sur ses intentions. Le genre de trucs auquel elle avait eu droit avant qu'il ne la recrute au sein de l'Opposition. Serait-il en proie au doute une fois encore ? Ne comprenait-il pas ses motivations depuis le temps ? Elle qui haïssait au plus haut point le concept même de l'intelligence artificielle dans un corps de chair et de métal ? Et même plus encore ? Elle soupira intérieurement, saoulée de devoir se justifier de plus belle.

• J'te l'ai déjà dit. Parce que j'suis contre le principe des androïdes.

Elle contourna le fauteuil d'une allure lente et mesurée, comme si elle comptait le nombre de pas, et alla récupérer sa batte projetée quelques minutes plus tôt contre la porte du bureau. L'idée-même de lui rendre la pareille se faisait ressentir, mais là encore, elle préféra la maintenir d'une main ferme plutôt que de la sacrifier pour passer ses nerfs.

• Parce que j'suis contre les conneries d'ces bureaucrates de merde.

La blonde projeta son regard sulfureux sur son amant, revenant à sa hauteur sans se presser. Batte sur l'épaule droite, elle retira sa gomme de sa bouche et la jeta dans la corbeille à papier non loin avant de se poster à quelques centimètres de son joli minois passablement crispé. S'il espérait obtenir des excuses en contrepartie de sa bêtise, il pouvait se les coller où elle le pensait. Et bien profond.

• Et parce que c'est l'seul endroit où j'peux être moi-même...

Poussée par l'envie subite d'enterrer la hache de guerre, la sulfureuse se mit sur la pointe des pieds et vola un baiser à Uriel, avant de se reculer de deux pas. Quel cinéma vraiment ! Qu'attendait-elle au juste ? Qu'ils se jettent l'un sur l'autre telles deux bêtes enragées ? Non, elle n'y avait pas goût, pas cette fois-ci. Admettons qu'elle a eu peur pour sa vie et qu'elle préférait montrer demi patte blanche le plus naturellement du monde... Nah ! Ça se pouvait pas. Car malgré les apparences de fausse petite fille sage, Erykah escomptait bien pouvoir se tirer d'ici au plus vite, quitte à mentir et à lui donner ce qu'il voulait pour y parvenir.

La blonde avait parfaitement entendu les paroles de son amant alors qu'elle lui rappelait ses motivations. Le pourquoi du comment elle avait daigné accepter sa proposition de le rejoindre au sein du QG de l'Opposition. Uriel n'avait rien contre les androïdes tant qu'ils restaient obéissants. Elle ne les aimait pas, peu importe ce qu'ils avaient en tête. Tant qu'elle pouvait fracasser leurs crânes avec sa batte ou son maillet fétiche... Son patron pouvait râler comme bon lui semble, il ne la ferait pas changer d'avis sur le principe.

Connerie de bureaucrates... Si seulement ils étaient capables d'ouvrir les yeux sur ce qui se jouait en ce moment, sur cette révolution gagnée par ce salopard de Markus ! Keith le savait lui, proclamant haut et fort qu'ils s'en voudront tôt ou tard et qu'un jour prochain, ils viendraient ramper à ses pieds pour le supplier de les aider. Ah ! La bonne blague. Elle aimerait tellement voir dans le futur et s'imaginer ce moment...

Proche de son amant, lui volant un baiser alors qu'il lui proposait un verre, elle ne put se résoudre à le laisser en plan et s'en empara rapidement, buvant d'une traite ce qu'il contenait sans se demander ce qu'elle avalait. Scotch ? Bourbon ? Peu importait la sulfureuse. Ou devrait-elle dire... la garce. Oui, elle se complaisait à cela, parce qu'elle se sentait bien. Tomber le masque entre ces quatre murs lui permettait de ne pas virer plus folle qu'elle ne l'était déjà. Dommage pour le vieux. S'il espérait avoir une autre en face de lui, il avait tapé à la mauvaise porte.

• Ouais, j'suis qu'une belle garce...

Celle-là, elle l'avait murmurée entre ses lippes, gardant le verre entre ses doigts, mimant une certaine désolation même si dans le fond, il y avait réellement quelque chose de triste à la savoir comme elle est. Non, il était grand temps pour elle de décamper d'ici tant qu'elle était en un seul morceau. Revenant au plus proche de Keith, essayant de rendre le verre à son congénères et de filer à l'anglaise. Impossible chérie. Tu es cernée. Elle sentit son menton aux proies de son amant, l'obligeant à le regarder dans les yeux. La tension s'était dissipée, mais pas suffisamment. Erykah n'était pas encore sortie d'affaire. Qu'avait-il osé lui rappeler ? De surveiller son cul et ses actions ?

• Bien reçu... Uriel.

Sourire pincé aux lèvres, batte maintenue aussi fermement que possible, la blonde observait ce regard noir et faussement serein la dévisager intensément. Il ne manquait qu'une étincelle pour qu'ils s'envoient en l'air sur ce bureau en envoyant tout valser. Mais elle n'était vraiment pas intéressée par la chose. Alors, lorsque le quinqua lui demanda si elle avait quelque chose de plus à ajouter... Sa réponse fut nette et sans appel.

• Non... Tu me libères ?

Question rhétorique. Keith ne faisait rien pour la garder sous son joug. Elle profita donc de l'instant pour se dégager de ses doigts et pour quitter son bureau dans se retourner, laissant son patron avec ses problèmes et autres conflits en rapport avec l'Opposition. Elle claqua la porte sans la moindre violence, s'engouffrant dans le couloir à la hâte. Bordel de merde ! Elle avait eu chaud sur ce coup-ci. Non ma chérie, n'escomptes pas t'en tirer comme ça. Genesis se doutait qu'une punition tomberait tôt ou tard. Que ce n'était qu'une question de temps, ça oui... et qu'inconsciemment elle ne pouvait pas quitter les lieux sans motif...