Oups, tombé (avec Catherina)

Suite aux propos assez violents de la cliente, Catherina eut l'impression d'avoir été frappée de plein fouet par quelque chose de lourd comme une batte. Elle s'attendait à ce que cette femme sorte d'ici, pas à avoir un sermon sur un acte grave qu'elle n'aurait même pas vue.

Elle se tourna vers la serveuse en question, sans savoir que c'était elle, en fronçant des sourcils, lui demandant silencieusement ce qu'il vient de se passer avec un air vraiment perdu.
Ces deux hommes auraient agressés et menacés une serveuse? Plusieurs fois?

La barista soupira en ayant conscience qu'elle s'était vraiment mise dans une galère. Premièrement, comment a-elle fait pour ne rien voir depuis le début? Deuxièmement, qu'est ce que fait sa patronne et cette serveuse en question? Troisièmement, qu'est ce qu'elle devrait faire? Quatrièmement, comment parler tranquillement avec la cliente aux cheveux ébènes? Après tout c'est elle qui a tout vue. Et cinquièmement, vos employés? Penserait-elle que la barista serait la patronne?
Catherina pouvait néanmoins continuer son rôle de barista sans se soucier, mais la jeune fille ne pouvait pas rester passive. Elle ne le pouvait tout simplement pas. Par principe.

La jeune femme allait donc chercher une serpillière pour, au moins, nettoyer le sol du restaurant en levant les yeux vers la cliente quand elle se le fit prendre, ce qui déclencha de la surprise dans le regard de Catherina.

- T'inquiète, je gère. Toi, occupe toi de la cliente., fit un des serveurs en lui faisant un clin d’œil.

Catherina lui sourit agréablement en retour en le reconnaissant. Ils rigolaient souvent ensemble et il était toujours gentille avec elle, un gars sympa. Elle lui remercie rapidement avant de faire un contact visuelle avec la cliente en question. Elle soupira, ayant conscience que ça ne va pas être du gâteau; allez, il est temps d'attaquer le gros morceau.

Avant qu'elle ne put bouger, elle vit la serveuse aux cheveux blonds détourner les yeux en affichant un air de culpabilité. Catherina fronça des sourcils, ne sachant pas si c'était son imagination ou non.

Elle s'approcha ainsi de la femme aux cheveux ébènes, rassurant au passage les autres clients que la situation allait s'arranger. Catherina prit un siège et s'installa, observant la femme qui semblait être encore salement remontée. Elle joignit les deux mains et ferma les yeux, comme pour se concentrer.

- Bon. Déjà excuse moi pour mon comportement. Je ne savais pas qu'il y a eu un attouchement, encore moins plusieurs. J'aimerais que tu m'explique ce qu'il s'est passée, pour qu'au moins je le signale à la patronne, s'il te plait.

HRP: Je me suis débrouillée t'inquiète xD J'espère que ça te convient aussi du coup :)
 

La jeune femme tourna légèrement la tête de côté en l'observant en train de faire un signe d'étranglement, comme curieuse. Et pour cause, Catherina n'était pas effrayée, mais bien curieuse. Cette cliente est spéciale et énergique, il fallait se l'avouer, d'autant plus qu'elle avait aussi le sens de la justice, ce qui la fit sourire pendant un instant. Mais elle se ravisa aussitôt, pensant que la jeune femme aux cheveux ébènes pourrait l’interpréter comme un signe d'affront. En effet, elle avait l'air prête à attaquer ce qui bouge, à mordre de pleine dents le premier qui oserait non pas la toucher, mais bien chercher un contact physique. Et elle commencerait son repas par elle. A cette pensée, la barista réprima un frisson glacé.
Elle sentait bien qu'il y avait une tension palpable entre elles. C'est vrai que leur rencontre n'était pas des plus agréables, et le contexte non plus d'ailleurs. Mais est-ce sa faute si elle n'a pas remarquée cette scène? Elle est intervenue, certes pour la mauvaise personne, mais parce que sa cliente faisait un drama dans le restaurant auquel elle travaille. Sa raison était-elle donc légitime? D'ailleurs la jeune femme pourrait très bien lui mentir. Mais Catherina n'en voyait pas la raison; c'était un sujet beaucoup trop grave pour qu'on puisse faire des blagues là-dessus ou alors c'est des blagues de très mauvais goût.
La barista ne put donc que la croire sur parole.  

Elle passa nerveusement une mèche de ses cheveux bruns derrière son oreille, les joues légèrement rosies par la gêne. Catherina savais cependant que ce n'était pas que de la gêne; c'était aussi de la timidité dût par un compliment sur son café. Son café est bon? Vraiment? Personne ne lui avait vraiment dit ça, appréciant tout simplement le travail d'un artisan. Cela ne l'a dérangeait pas vraiment; si personne ne lui disait rien du tout, ça veut dire que tout va bien pour elle. No news, good news.
Cependant, cela lui fit plaisir d'entendre un compliment venant de la bouche de quelqu'un, venant en plus de la personne avec qui elle s'était mise en colère avec.
Alors elle répondit, avec une voix timide et à peine perceptible:

- Merci. Pour ton compliment. Personne ne me l'avait jamais dit avant.

Puis elle se racla la gorge, reprenant un minimum de confiance en relevant la tête, cette fois pour discuter de quelque chose de vraiment sérieux.

- C'est une accusation sérieuse. Je te crois hein. Mais ce n'est plus de mon ressort. Je peux que parler à la patronne du restaurant, elle saura quoi faire.

Catherina hésita ensuite, avant de demander autre chose, avec une voix qui n'était pas sûre:

- Tu...Peux me dire qui s'est faite harceler? Je peux peut être la ou le convaincre d'aller déposer une plainte.
 

HRP: Ne t'inquiète pas, moi aussi je suis bien en retard xD

Catherina hocha la tête avec résignation, les yeux braqués vers la nappe blanche de la table, avec une mine de chien battu. Maintenant qu'elle sait toute l'histoire, elle avait encore plus envie d'aider sa collègue de travail, mais elle ne pouvait rien faire de plus si elle ne connaissait rien de son identité. Cela l'attristât d'autant plus qu'elle se sentit impuissante face à cette situation.

Qu'est ce qu'elle pouvait faire avec ces petites bras maigrichonnes? Absolument rien.

Elle ne put s'empêcher de penser que ce qu'elle ressentait devait être deux fois plus douloureux pour ces jeunes filles qui ne pouvaient tout simplement pas se débattre face à quelqu'un de plus fort qu'elles. Un sentiment d'impuissance, de culpabilité de ne pas avoir réagit, de dégout...

Cela l'a frustra énormément, peut être un peu trop à son goût. Et maintenant elle commença à avoir peur que ce genre de situation ne lui tombe sur elle comme une malédiction, qu'elle ne puisse pas se débattre face à des bras puissants, qu'elle ne puisse même pas bouger face à la peur, une peur qui te retourne l'estomac et qui t'immobilise le cerveau, qui te fait juste regarder cette scène comme un film au cinéma, qui...
Stop. Catherina ne voulait tout simplement plus y penser.

La barista poussa un long soupir avant de se lever lentement, comme une marche funèbre, le visage un peu pâle. Elle se tourna vers sa cliente qui l'observait sous les moindres détails. C'est vrai, la cliente... Elle ne savait pas ce qu'elle pensait à ce moment là mais elle ne pouvait pas lui montrer sa peur car elle devait garder un minimum de fierté et puis mince quoi, c'est une cliente. Elle ne devait pas faire fuir la clientèle en montrant un visage aussi triste et incertain.

Catherina lui montrait ainsi son plus beau sourire en laissant le négatif de côté. Cela ne servait à rien de penser de cette façon si elle ne pouvait rien faire.
"Ne laisse pas les mauvaises pensées paralyser ton esprit. Apprends-leur la danse."

- Bon, je vais parler avec la patronne du coup. En attendant, je te fait un café noir?


Pendant ce temps, la jeune fille aux cheveux tressées alla vers la porte arrière de la boutique pour aller jeter les poubelles et souffler un peu.
Son esprit était occupé de pensées négatives. Elle se remémora avec clarté le visage des deux hommes qui la scrutés sous tous les bords, un visage bien plus que pervers et une sorte d'énergie négative qui dansaient dans leurs yeux. Elle se haïssait de ne pas avoir dénoncé ces deux hommes. Pourquoi n'avait-elle pas réagit? Pourquoi ne s'était-elle pas protégée? Pourquoi devait-elle tout gâcher encore une fois? Qu'est ce qui cloche chez elle?
Elle se remémora de la scène encore et encore, comment il a osé la toucher le haut de sa cuisse sans son consentement, en dessous de sa robe de travail, avec une main grasse de nourriture et poisseuse à cause de la sueur. Et elle n'avait pas réagit. Comment a-elle fait pour ne pas réagir?
La serveuse ne put s'empêcher de trembler d'effroi en sentant ses yeux piquer à cause des larmes de honte et d'impuissance.
 Puis une des clientes a décidée de réagir en leur donnant une bonne raclée, et elle ne put s'empêcher de souffler de soulagement, comme si son calvaire était terminé. Elle devait lui dire "merci" et clarifier la situation à Catherina, mais elle n'a rien fait, comme d'habitude, ce qui fait qu'elle se haïssait encore plus au fond d'elle même.

Elle jeta le sac poubelle dans le récipient destiné aux déchets.  La serveuse, ayant finie sa tâche, était donc prête à revenir dans le magasin quand une voix rauque l'interpella:


- Coucou minette.

Elle connaissait cette voix par cœur maintenant, à son plus grand regret. Elle se retourna lentement, comme dans un film d'horreur, et vit ses deux agresseurs qui lui souriaient malicieusement. Ils portaient des armes cette fois, un pistolet pour chacun. Celui qui avait prit la parole était l'homme qui l'avait touché à maintes reprises, il passa d'ailleurs sa langue sur ses lèvres en faisant un bruit de délectation. La fille aux cheveux blonds eut le mauvais pressentiment qu'il n'allait pas juste caresser sa cuisse cette fois.
Elle devait s'enfuir, elle le devait. Personne n'allait l'a sauver cette fois. Qu'est ce qui pourrait se passer s'ils la tenaient? Elle ne préféra pas le savoir.  

Ils avançaient lentement, comme un lion chassant une proie, toujours avec ce sourire dégoutant aux lèvres. Répugnant.

- T'a vraiment pensée qu'après que cette pute t'a sauvée, tu serais en sécurité hein?

Elle recula en même temps que ses assaillants avançaient, tremblant de toutes ses membres, au bord des larmes. Son cerveau commençait à s'emballer en même temps que son cœur tandis que des sueurs froides viennent perler son front.

- A-Arrêtez s'il vous plait.

- Maintenant qu'il n'y a personne dans le coin, ça te dit te "t'amuser" avec nous? , dit le second assaillant en insistant sur le verbe de s'amuser.

- N-non s'il vous plait, tout mais p-pas ça.

Soudain, son dos percuta sur quelque chose de dur et froid. C'était le mur du magasin. Elle réalisa avec horreur qu'elle était maintenant piégée, se retrouvant coincée entre le mur et les deux hommes qui s'approchaient de plus en plus d'elle. Elle était fichue, prise au piège. Cette pensée suffit pour qu'elle explose en sanglots, totalement impuissante. Elle se sentait tellement misérable. Et maintenant elle allait sûrement se faire abuser sexuellement sans possibilité d'accalmie.