Colder || ft. Wanda

Colder

@Wanda Allen + @Jay Winchester

Les nuages recouvraient les étoiles dans le ciel de minuit. J’aurais dû appeler avant de me pointer à ta porte, soudainement, je me trouvais con. Je devais faire quoi ? Sonner ou bien t’envoyer un message ? Je jetais brièvement un coup d’œil vers ta fenêtre ; peut-être m’avais-tu vue arriver dans ta cour ? Mais je ne distinguais aucune ombre. Dormais-tu ? Je sortais mon portable, timide mais déterminé à te déranger dans la nuit. J’avais besoin de parler, j’avais besoin de quelqu’un, mais je ne savais pas vers qui me tourner. Mon meilleur ami avait décidé de découvrir le monde, faire des voyages humanitaires. J’étais heureux pour Ben, mais Dieu que j’avais besoin de lui présentement. Sur mon téléphone, je cherchais rapidement ton numéro en retenant mes larmes.



J’envoyais le message.



Je ne te disais pas que je n’avais plus de nouvelles de Ian depuis quelques jours. Il était parti, après que nous nous soyons disputés pour un rien. Et j’étais sûrement le fautif dans l’histoire. Même encore je ne comprenais pas ce qui était arrivé. Qui avait raison entre lui ou Lydia ? Je m’en voulais. Je désirais que Ian revienne. Ou simplement qu’il m’envoie un message. Je ne savais même pas où s’était-il réfugié. De plus avec toutes les attaques des Opposants, je m’imaginais le pire.

Les larmes coulaient maintenant sur mes joues où je tentais de les faire disparaître du revers de ma main, tout en continuant de fixer mon portable dans l’espoir que tu m’accordes quelques minutes. J’allais bientôt faire demi-tour, n’ayant pas de réponse ; peut-être étais-tu encore en train de travailler ? Je savais que tu aimais bien faire des heures supplémentaires à CyberHospital.

Cela faisait un peu plus de trois semaines que la nouvelle était tombée, que les résultats d'examens avaient été révélés. Quand j'ai fait un malaise en recroisant Zhayn dans un des nombreux magasins que comptait Detroit, il avait naturellement appelé les secours et j'avais été conduite à l'hôpital. Là-bas, j'avais renvoyé Zhayn chez lui sans prendre la peine de le remercier et j'avais quitté ma chambre contre avis médical. Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai été contraire d'y retourner pour les résultats de mes examens. Au fond je me doutais qu'ils étaient mauvais, j'avais délibérément évité leurs appels pour retarder l'inévitable.

Je n'étais pas quelqu'un de très chanceuse, c'était même plutôt l'inverse. Et j'avais un minimum de connaissances médicales, l'avantage d'avoir suivi cette voie pendant deux ans et d'avoir grandi dans un hôpital. Les symptômes auraient dû m'alerter, mais je m'étais entêtée. Je n'avais simplement pas le temps d'être malade. Et pourtant je l'étais, bien plus que ce que je pensais. J'avais une tumeur cérébrale, un gliome de grade quatre, un glioblastome multiforme, qui est évidemment la forme la plus agressive. J'ai éclaté de rire lorsque le médecin m'a donné le diagnostic, le pauvre n'a pas du comprendre ma réaction, mais je suppose qu'il a mit ça sur le compte de la tumeur. Il me donnait un an à vivre, dix-huit mois si j'avais de la chance, si je tentais un traitement.

J'étais rentrée chez moi sans prendre de rendez-vous pour un traitement ou des examens complémentaires. Et je n'avais rien dit à personne, pas même à Gaby. Je savais qu'elle s'inquiéterait, qu'elle insisterait pour faire d'autres examens, pour que j'accepte le traitement. Mais c'était hors de question. J'ai grandi à l'hôpital, la chimiothérapie, la radiothérapie, cela me tuerait sans doute plus vite que la tumeur elle-même ! Et je n'avais pas de temps à perdre en examens médicaux en espérant une erreur de diagnostic. J'avais une organisation à faire tomber et j'allais devoir oeuvrer plus vite que prévu. Je comptais emmener le plus d'Opposants avec moi dans la tombe.

Je ne trouvais pas le sommeil, j'étais allongée dans mon lit, fixant le plafond dans le noir. Je voulais dormir, oublier, mais mon cerveau n'était clairement pas décidé à coopérer ! J'ai été surprise de voir l'écran de mon téléphone s'éclairait alors qu'il vibrait brièvement. Il était bien tard pour recevoir un message... J'ai allumé ma lampe de chevet avant de prendre mon téléphone. Un deuxième message a suivi pendant que je le déverrouillais. J'étais surprise de voir ton nom remonter en tête des dernières conversations. Tu étais devant chez moi, si tard ? J'ai répondu rapidement avant de me lever en toute hâte pour vite retirer mon pyjama et m'habiller. Un message si tard ce n'était pas bon signe, mais une visite ça l'était encore moins.





Je me suis dépêchée, manquant de rater une marche en descendant rapidement les marches. J'espérais ne pas réveiller Gaby ou Jared. Je sais qu'ils ne dorment pas vraiment mais j'aimerais autant éviter de les déranger et de subir un interrogatoire. Gaby s'inquiéterait en plus, de savoir que je suis encore réveillée si tard alors que je travaille demain matin, ou plutôt tout à l'heure. Avec un peu de chances ils avaient les batteries complètement à plat et ne m'avaient pas entendue descendre. Je suis rapidement arrivée en bas et je t'ai vite ouvert la porte. Qu'est ce qu'il se passait ? Mon coeur s'est serré et ma gorge s'est nouée en voyant ton visage.

"Jay... Qu'est ce qu'il s'est passé ?" Je marquais une pause et je m'écartais pour te laisser passer. "Je t'en prie, entre."
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@Wanda Allen + @Jay Winchester

Je suis venu en marchant jusqu'à chez-toi, me foutant de l'heure et de la distance que séparaient nos maisons. Je me sentais pathétique de venir te harceler. De plus, je me faisais sûrement trop d'idées ; Ian était sûrement parti chez un ami pour un temps indéterminé, ne voulant plus me voir. Cependant, j'ignorais où il aurait pu se réfugier, Irina étant introuvable depuis l'horrible double meurtre à sa demeure. Adrian, Carlos... je n'étais toujours pas capable de m'y faire et mon cerveau refusait de croire qu'ils n'étaient plus de ce monde. J'espérais de toute mon âme que Ian était toujours en vie. J'étais perdu sans lui, il était mon tout. Se serait ma faute si quelque chose lui était arrivé.

Pour ne pas déranger les habitants de la maison, je décidais de t'envoyer un message, te demandant si tu étais toujours réveillée. Heureusement pour moi, mon téléphone portable ne tardait pas à vibrer, m'indiquant un message entrant de ta part ; tu ne dormais pas. Ou peut-être me disais-tu seulement ça pour ne pas m'inquiéter ? Quel con j'étais ! Je m'apprêtais à t'envoyer un troisième SMS pour te dire que finalement j'allais entrer chez moi, mais tu m'interrompais aussitôt en ouvrant la porte. Je reniflais bruyamment contre mon gré et je tentais tant bien que mal d'essuyer mes larmes que j'avais versées quelques minutes plus tôt – en fait, elles n'avaient jamais arrêté de couler -. Tu compris rapidement que je n'avais pas le moral puisque tu me demandais ce qu'il s'était passé.

« Ian… » articulais-je avec difficulté tant que ma voix était saccadée. « Je l’ai perdu, je ne sais pas où il est, il est parti il y a trois jours. Je n’ai pas de nouvelle depuis. Wanda j’ai peur pour lui. Je pense qu’il lui est arrivé quelque chose. Nous ne nous sommes jamais séparés aussi longtemps. Oh Wanda… c’est ma faute. On a eu un désaccord, et c’est ma faute. Je m’en veux… » Mon monologue était sans dessus-dessous tellement que mes paroles s’entremêlaient. Je ne savais pas où commencer, ni terminer. Bien que mes sanglots m’aient donné l’opportunité d’arrêter de parler.

Tu en profitais alors pour m’inviter à l’intérieur. Était-ce vraiment une bonne idée ? Je savais que tu étais en colocation avec d’autres personnes, et je ne voulais pas les embêter et les faire sentir mal à l’aise. Malgré mes pensées, j’entrais dans ta maison, tâchant de retenir mes larmes. « Merci, » arrivais-je à articuler après être entré. Nous nous dirigions ensuite vers le salon, où je m’assoyais sur le même canapé que toi. J’avais besoin de support, et pas qu’un simple support froid, professionnel et monotone. J’avais besoin d’une amie, d’une sœur, de quelqu’un qui allait comprendre.

« Wanda… je pense que Ian et moi, c’est fini… » disais-je enfin, la gorge nouée.

Je ne faisais plus attention à l'heure, à force de fixer mon plafond j'avais perdu la notion du temps. Minuit était probablement passé, peut-être depuis longtemps, mais l'aube ne semblait pas décidée à pointer le bout de son nez. Et Morphée ne voulait pas de moi. A ce rythme j'allais finir par me lever et travailler sur mon ordinateur pour oublier la vérité que mon cerveau tentait d'apprivoiser. J'avais beau essayer de penser à autre chose, il n'y avait rien à faire, mon esprit revenait constamment dessus. Impossible de me sortir ça de la tête, mes pensées tournaient systématiquement autour de cette tumeur peu importe combien j'essayais de ne plus y penser.

Et puis mon téléphone a vibré, l'écran s'est éclairé. Un message en pleine nuit, ce n'était jamais bon signe. Quand j'ai vu que c'était toi qui m'écrivais, je m'étais dépêchée de répondre et de m'habiller. Je te connaissais assez pour savoir que tu n'étais pas venu parce que tu avais simplement eu envie d'une balade nocturne, il se passait quelque chose. Quelque chose d'assez grave pour que tu décides de venir malgré l'heure tardive. En ouvrant la porte, j'ai pu réaliser que j'avais malheureusement raison.

J'étais inquiète au point que j'en oubliais de te dire bonsoir, je te demandais immédiatement ce qui n'allait pas. Tu m'expliquais alors rapidement ce qu'il t'arrivait, tu m'expliquais que c'était au sujet de Ian. Tu disais l'avoir perdu, qu'il était parti depuis trois jours et que tu n'avais pas de nouvelles depuis. Tu m'avouais que tu avais peur pour lui, que tu pensais qu'il lui est arrivé quelque chose. Je ne le connais pas beaucoup, disons que je l'apprécie mais qu'on est pas au stade de l'amitié non plus, mais pour ce que je sais, c'est vrai que le manque de nouvelles est inquiétant mais il doit y avoir une explication. Tu m'expliquais que vous n'aviez jamais été séparés aussi longtemps, puis que tu pensais que c'était de ta faute parce que vous avez eu un désaccord.

Je t'ai rapidement invité à entrer, pour qu'on puisse discuter tranquillement à l'intérieur. Nous sommes allés dans le salon, s'installant sur le canapé. Je suis rapidement allée dans la cuisine pour te chercher un verre d'eau avant de venir m'asseoir à tes côtés et te le donner. Là tu reprenais la parole, pour me dire que tu pensais que Ian et toi c'était fini. J'ai posé une main sur ton bras, pour te réconforter.

"Vous vous êtes disputés ? Qu'est ce qu'il s'est passé ?" Je marquais une pause. "Bon, ça ne sert à rien de paniquer. C'est vrai que c'est étrange qu'il ne te donne pas de nouvelles mais il doit y avoir une raison."

Cela ne sert à rien de pleurer avant d'avoir mal, enfin du moins c'est ce que ma mère aimait répéter. Vous vous êtes disputés et Ian est parti. Ce sont des choses qui arrivent, pas que dans les couples, dans toute relation il y a des hauts et des bas. Cela ne veut pas dire que tout est fini. Bon c'est vrai que le silence radio est inquiétant, en tant qu'androïde il a toujours la possibilité de te contacter. Peut-être qu'il a besoin de souffler et s'est déconnecté du réseau ? Et si c'était Gaby qui disparaissait... Oui, bon d'accord j'admets que je suis plus douée pour donner des conseils que pour les suivre moi-même, je serais absolument paniquée.

"Tu as essayé de contacter ses amis ? Les personnes chez qui il pourrait être ?"
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@Wanda Allen + @Jay Winchester

Tu m'avais finalement ouvert et je t'apercevais, abordant de l'inquiétude sur ton visage, dans le cadre de porte. Venir te rendre visite tard le soir à ta maison n'était aucunement une de mes habitudes, tu m'avais donc demandé de l'information sur ma visite et, dans un monologue incompréhensible, je me mis à te parler de Ian, et du fait qu'il n'était pas rentré à la maison depuis trois jours. J'avais peur qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave. Ces derniers temps, il était devenu dangereux de se promener à Détroit, surtout lorsqu'on était un androïde. Avec l'opposition, nous n'étions jamais en sécurité, et j'avais l'horrible impression que Ian s'était fait prendre par le groupe terroriste. Une simple pensée de voir le corps inerte de mon amoureux me pinça le cœur. Je m'en voulais énormément. Tout était ma faute.

Tu m'invitais donc à entrer, voyant mon air battu, et je m'empressais de te remercier. Tu étais un ange, je savais que je pouvais compter sur toi. Nous nous sommes dirigés vers le living-room où je me suis assis sur un canapé pendant que tu allais me servir un verre d'eau froide. J'étais si occupé à retenir mes larmes que j'en oubliais de te remercier pour l'eau que je bus en trois gorgées.

Je t'avouais que Ian et moi, c'était fini. Enfin, je le croyais - en me remémorant des dernières paroles de l'androïde avant de partir-. Tu me demandais ensuite si nous nous étions disputés. La gorge toujours sèche malgré le verre d'eau que je venais d'avaler, je te répondis en passant mes mains sur mon visage : « Oui... On a eu un différent, mais je ne croyais pas que ça allait finir comme ça. Ian était... assez froid... avec ma cousine qui venait de perdre ses parents. Je ne tolérais pas son comportement, tu comprends ? Mais ça a dégénéré... » J'hoquetais mes larmes. Pourquoi avait-il été aussi désagréable avec Lily ? Il avait sûrement ses raisons. Des raisons que je n'ai pas voulu entendre... J'essuyais mes yeux pendant que tu essayais de me rassurer en me disant qu'il y avait sûrement une raison à son silence. « Wanda... la raison est sûrement l'Opposition. » Je ne voulais pas être négatif, mais c'était plus fort que moi. « Dis-moi, est-ce que tu serais au courant de quelque chose ? » Je savais que tu infiltrais l'Opposition, tu me l'avais déjà dit il y a quelques mois, où j'avais refusé de t'aider, trouvant l'idée complètement folle et suicidaire. Mais maintenant que j'avais en tête que Ian était l'une de leur victime, je voulais soudainement t'aider.

Tu me demandais ensuite si j’avais contacté ses amis ou des personnes chez qui il pourrait être. « Ian n’a pas un cercle d’amis très vaste… et Irina, comme tu le sais, est porté disparu. » Je n’entrais pas trop dans les détails, n’aimant pas parler du meurtre horrible d’Andrian et de Carlos. Je levais enfin la tête vers toi. « Wanda… Je sais pas quoi faire. » Je laissais une pause avant de laisser mes paroles continuer, tout en prenant bien soin de murmurer : « Je sais que j’ai refusé la première fois, mais… est-ce que je pourrais t'aider ? » C’était soudain, une décision prise sur un coup de tête, peut-être un peu trop tôt pour en conclure que Ian était victime des opposants. Cependant, je voulais réellement t’aider dans ta mission.

Je t'avais invité à entrer pendant tes explications. Nous nous sommes installés dans le salon, après que j'aie été te chercher un verre d'eau. Les explications sur le pas de la porte ont été courtes et rapides, mais étaient suffisante pour décrire la situation et m'aider à comprendre ton état, ce qui t'a poussé à venir en pleine nuit. Je pouvais parfaitement imaginer le niveau de panique, d'angoisse et d'inquiétude qui t'habitaient. J'ai été au moins aussi inquiète et terrifiée le matin suivant la nuit des massacres, quand je ne parvenais pas à joindre les parents de l'amie de ma fille chez qui elle était allée passer la nuit. Et je ne souhaitais pas que tu ressentes l'horreur, la douleur et le désespoir quand on comprend que l'inquiétude et l'angoisse étaient bien fondées, parce que la mort rôdait.

Je posais une main sur ton bras pour te réconforter, pendant que tu buvais une partie de ton verre d'eau avant de m'expliquer que tu pensais que Ian et toi, c'était terminé. Vous vous étiez disputés à ce point-là alors ? Tu m'expliquais alors plus en détail, me disant que vous aviez eu un différent. Tu ne pensais pas que cela allait finir comme ça. Ensuite tu m'expliquais que Ian avait été très froid avec ta cousine. Ah, c'est vrai que tu m'avais dit que ta cousine vivait chez toi pour l'instant et j'avais cru comprendre que ce n'était pas les grands amours entre Ian et elle. Ce qui m'avait un peu surprise, je ne le connaissais pas beaucoup mais il avait l'air assez sympathique, le genre qui s'entend avec tout le monde. On dirait que je me suis trompée. Tu continuais en m'expliquant que ta cousine venait de perdre ses parents, que tu ne tolérais pas son comportement, me demandant si je comprenais. Je hochais la tête pour acquiescer sans t'interrompre en parlant. Tu m'avouais alors que la situation a dégénéré.

"La situation a dégénéré et il est parti c'est ça ?" Je marquais une pause. "Je ne connais pas ta cousine et je ne connais pas assez Ian pour les juger tous les deux mais, peut-être qu'il s'est passé quelque chose en ton absence ? Ce qui expliquerait pourquoi il y a cette mauvaise entente ?"

Ce n'était qu'une simple théorie. Après tout, je suis humaine et oui parfois il y a des gens que je n'aime pas juste à voir leur tête où juste à les écouter parler deux minutes. Seulement bon, c'était un comportement typiquement humain, à mon avis. Les androïdes ont plus de logique que nous. Je me suis rapprochée, j'hésitais à te prendre dans mes bras pour te réconforter. Je ne savais pas si je le pouvais, si cela te soulagerait ou tout l'inverse. Alors pour l'instant je me suis simplement rapprochée, passant une main dans ton dos. J'essayais de te rassurer en disant qu'il devait y avoir une excellente raison qui expliquerait pourquoi il ne répond pas. Je n'ai été surprise qu'à moitié lorsque tu m'avouais penser que cette raison était l'Opposition. Et tu me demandais alors si j'étais au courant de quelque chose. Je secouais la tête.

"Non, je ne sais rien. Je n'ai rien entendu de spécial ces derniers jours mais je peux chercher. Je peux aller voir sur le Marché Bleu, s'il y a des AX400 en vente en ce moment."

J'ai voulu me lever pour aller chercher mon ordinateur et... J'ai réalisé que j'ai oublié où je l'ai posé. Cette réalité m'a fait l'effet d'une douche froide, saleté de tumeur ! Fait moi oublier mon prénom tant qu'à faire ? Soyons logiques, je n'avais pas l'habitude de le laisser traîner n'importe où. Je suis beaucoup trop maniaque pour ça, Gaby dit que j'ai des tocs tant toutes mes affaires sont toujours rangées à la même place au millimètre près. Il n'est pas dans le salon alors j'ai dû le ranger dans ma chambre. Finalement, je me suis souvenue, oui j'ai travaillé dessus avant de me coucher. Pendant ce temps tu avais répondu à ma question, au sujet de ses amis, tu m'expliquais qu'il n'avait pas un cercle d'amis très vaste et que Irina est portée disparue. J'avais appris à mentir très tôt, avec une mère comme la mienne forcément.. Et avoir intégré l'Opposition avait renforcé ce talent, je me contentais de hocher la tête en réfléchissant lorsque tu mentionnais tout ça. Tu m'avouais ne pas savoir quoi faire et puis, j'ai été surprise de t'entendre me demander de m'aider. Une décision rapide, prise sur le coup de l'émotion. Une décision trop dangereuse.

"Je peux aller chercher mon ordinateur et voir si je trouve des informations." Je marquais une pause. "Jay, si tu me demandes de te faire entrer dans l'Opposition c'est non. Je sais que je l'ai proposé il y a quelques mois mais à l'époque je ne savais pas tout ce que je sais aujourd'hui."
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@Wanda Allen + @Jay Winchester

Je hochais la tête en guise de réponse. Oui, Ian était parti à cause de moi. À cause de notre dispute qui avait dégénéré. Jamais je n'aurais cru qu'au final, il partirait de la maison. Tu essayais alors de trouver une explication. « Je ne sais pas Wanda... » hoquetais-je. « Lydia venait souvent me parler du comportement désagréable de Ian... Je le voyais aussi, que Ian était différent avec elle. J'aurais espéré qu'il serait plus compréhensif. Mais rien n'allait comme je le souhaitais... » je laissais une pause pour me permettre d'essuyer mes larmes. « Je l'aime tellement, Wanda. Je suis perdu sans lui. »

J'ai remarqué les efforts que tu faisais pour me réconforter. J'étais si vulnérable que je te laissais t'approcher et passer une main dans mon dos sans broncher. Cependant, malgré tous les efforts que tu faisais, je n'arrivais point à diminuer ma peine. Mon esprit ne pouvait que penser à mon copain -mon ex ?- et de la façon dont nous nous étions quitté. Je frissonnais en me remémorant la porte claquée, la dernière image que j'avais de Ian depuis trois jours. Je n'avais reçu ni message, ni coup de téléphone, ni rien. Et il n'était même pas venu chercher ses effets personnels. Ce qui m'emmenait à croire que quelque chose allait mal. Je te fis part de mes doutes ; l'Opposition était sûrement dans le coup. À moins que je délirais et qu'il ne voulait simplement plus me voir du tout. Tu me répondais que tu n'avais rien entendu de spécial, mais que tu pouvais tout de même m'aider. T'entendre parler des AX400 en vente sur le Marché Bleu me pinçait le cœur. Comment pouvait-on être inhumain pour vendre des androïdes, et surtout les acheter ? « Merci Wanda, merci, » te répondais-je pour que tu ailles chercher ton ordinateur.

Je baissais ensuite la voix et je te demandais si je pouvais t’aider à infiltrer l’Opposition. Tu me refusas catégoriquement. « Mais je peux aider, » te suppliais-je davantage. « Tu sais qu’on formait une bonne équipe à l’Université, je peux t’être utile. » Je te laissais le temps de réfléchir pendant que tu allais chercher ton laptop, en espérant que tu changes d’avis. J’avais besoin de distraction et faire péter l’opposition semblait être une bonne cause.

Je ne connaissais pas toute l'histoire, tu m'avais bien parlé qu'il y avait quelques tensions entre Ian et ta cousine Lydia mais sans trop entrer dans les détails. Je faisais de mon mieux pour te rassurer avec ce que je savais. Je te disais qu'il s'était peut-être passé quelque chose en ton absence, quelque chose que tu ignores, qui pourrait tout expliquer ? C'était une simple théorie mais j'imaginais qu'il devait y avoir une raison pour que cela ait pris de telles proportions. Tu me répondais que tu ne savais pas. Puis tu m'expliquais que ta cousine venait souvent se plaindre du comportement de Ian. Tu ajoutais que tu avais bien remarqué que Ian était différent avec elle, mais tu espérais qu'il aurait été plus compréhensif. Tu disais que tu l'aimais tellement, que tu étais perdu sans lui. Je ne connaissais que trop bien cette sensation, bien que ce n'était pas le même genre d'affection dans mon cas. Puisque c'était ma fille qui m'a été brutalement arrachée.

"Je sais bien. Je sais bien..." Je marquais une pause avant d'ajouter. "On va le retrouver et tout va s'arranger, tu verras."

Ce n'était pas dans mes habitudes de faire dans l'optimisme. En fait c'était même plutôt l'inverse, Gaby pourrait le confirmer. Seulement pour toi je faisais des efforts. J'étais déterminée à t'aider. J'essayais de te réconforter comme je le pouvais, même si je n'étais clairement pas douée pour ça. Tu me parlais alors de l'Opposition, tu craignais qu'ils ne soient responsables de sa disparition. Si c'était le cas, il n'y en avait aucun signe pour le moment. Je surveillais régulièrement le marché-bleu. Espérant trouver un jour une solution miracle pour arrêter cette horreur. Je t'avouais alors que, pour le moment du moins, je n'avais pas d'informations. Je pouvais tout de même aller vérifier s'il y avait des AX400 en vente sur le marché-bleu. Je te proposais alors de le faire. Tu me remerciais et je restais alors hésitante un instant, ayant un très léger soucis de mémoire. Après quelques secondes de réflexion, je suis tout de même monter pour aller récupérer mon ordinateur portable. Qui se trouvait bien dans ma chambre comme je l'espérais. C'était un soulagement. J'avais au moins assez de logique pour combler les trous de mémoire, c'était toujours ça.

Je suis redescendue, l'ordinateur en mains et tu me parlais de ma proposition de rejoindre l'Opposition, celle que je t'avais faite il y a quelques mois de ça. Maintenant j'avais intégré l'organisation, je risquais ma vie et sans doute celle de mes proches accessoirement, depuis que je m'y trouvais. Je réalisais l'ampleur du danger. Et je ne voulais plus t'y exposer. Je te répondais alors que c'était non, je ne te ferais pas entrer dans l'Opposition. Tu insistais, tu voulais m'aider, comme à l'université, alors je trouvais la solution parfaite.

"Tu peux m'aider, d'accord. Mais sans rejoindre l'organisation. Sans mettre ta vie en danger." Je marquais une pause. "Tu peux pirater les serveurs de l'Opposition depuis ton ordinateur en prenant soin de bien cacher tes traces, comme on faisait à l'université. Tout simplement."

J'allumais finalement mon ordinateur que je gardais sur mes genoux. Le démarrage n'a pas été très long. J'ai rapidement été capable de naviguer dessus sans soucis. Et d'accéder à tout ce que je pouvais trouver sur le marché bleu en ce moment. Il y avait bien des AX400 en vente, mais aucun ne correspondait à l'apparence de Ian.

"Je ne trouve rien pour l'instant, aucun androïde ne corresponds."

Ce qui voulait dire que Ian n'était peut-être pas entre les mains de l'Opposition en ce moment, ce qui était une bonne chose, non ? Seulement cela voulait également dire qu'on ne savait pas où il se trouvait. Rien ne prouvait aussi qu'il ne serait pas mis sur le marché bleu demain, ou un autre jour, je continuerais de surveiller au cas où. Il y avait son traceur mais le traceur des déviants ne fonctionne plus, on ne pourra pas le localiser de cette manière. En réfléchissant j'ai finalement réussi à trouver une idée, qui pourrait peut-être nous aider.

"Tu ne m'avais pas dit que Ian avait un téléphone portable ?" J'attendais ta réponse avant de continuer. "On pourrait pirater le site de l'opérateur pour essayer de localiser son téléphone, c'est peut-être un peu extrême mais au moins tu saurais où il est..."
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@Wanda Allen + @Jay Winchester

Je relevais vivement la tête lorsque tu m'avouais finalement que je pouvais t'aider à infiltrer l'Opposition. J’avais réussi à te faire changer d’avis, je n’y croyais pas ! Cependant, tu avais une contrainte ; je ne pouvais joindre le groupe terroriste, étant trop dangereux pour ma vie. Ma vie n'était-elle pas déjà en danger en m'affichant pro-androïde ? Bien que je trouvasse ça injuste, je comprenais que tu voulais m'épargner toutes les horreurs que tu avais vécues jusqu'à présent en infiltrant l'organisation masquée. « Ne t'inquiète pas pour ça, j'ai toujours mes vieilles habitudes ! » te rassurais-je lors que tu me dis de prendre soin de caché mes traces lorsque je piratais. Habitude que je n'avais d’ailleurs plus, car j'avais arrêté de pirater depuis des années. Mais tu n'étais pas obligé de savoir ce détail, que je gardais finalement pour moi.

Tu allumais l'ordinateur où tu cherchais pour ma requête. En fixant l'écran, mon cœur espérait trouver Ian. Si l'androïde si trouvait, je pourrais te demander d'organiser un rendez-vous pour acheter l'AX400 en question. Cependant, j'eue un sentiment de vertige lorsque je m'apercevais de tous ces pauvres androïdes en vente. « C'est du trafic et de l'esclavage... ces androïdes en vente, c'est dégueulasse. » Je n'avais jamais réalisé à quel point ce marché noir était populaire. Mais qui achetait donc ses victimes ? J'avais des hauts le cœur rien qu’à penser à toutes ces personnes, à toutes ces familles, qui comme moi avait perdu un être cher. Et le plus difficile, c’était que je ne pouvais absolument rien faire pour les sauver.

Tu m'avouais finalement qu'aucun androïde correspondait à Ian. Je grimaçais de dégout. Mais je me m’efforçais à croire que c’était une bonne chose. Sachant qu'il n'était pas prisonnier du groupe terroriste. « Non, laisse tomber les recherches. Je me fais sûrement des idées. Il ne veut sûrement plus me voir, tout simplement. » Malgré mes dires, je n'y croyais pas une seconde. J'avais l'impression que quelque chose allait mal, je le ressentais. « Il doit sûrement passer la nuit à l'hôtel, » essayais-je de me convaincre. J'essuyais les dernières larmes me collant aux joues. Je déposais ma tête sur ton épaule. « C'est bon, je vais mieux... je peux retourner chez moi. »

J'avais finalement accepté ta proposition de m'aider, tant que tu ne rejoignais pas l'organisation et que tu ne mettais pas ta vie en danger. Il était absolument hors de question que tu prennes des risques. Je risquais ma vie, je commençais à prendre conscience des conséquences qu'il pourrait y avoir s'ils apprenaient que je suis une taupe. Je voulais te protéger, parce que tu fais partie de ma famille. Tu étais un peu le frère que je n'avais jamais eu. Je trouvais qu'on se ressemblait beaucoup, c'est drôle. Si tu aurais porté le nom de Allen j'aurais pu croire que mon père avait eu une aventure ! En tout cas je savais que tu étais doué en piratage et que tu étais largement capable de m'aider de cette manière, je savais que tu savais dissimuler tes traces pour ne pas être retrouvé. Tu me disais justement de ne pas m'inquiéter pour ça, que tu avais toujours tes vieilles habitudes. Voilà qui me rassurait.

"Alors c'est parfait, tu pourras m'aider de cette façon."

J'étais rapidement allée chercher mon ordinateur, lorsque tu m'as fait part de tes doutes au sujet de l'Opposition. On pouvait vérifier cela assez facilement. Alors j'ai fait quelques recherches pour voir s'ils avaient mis en vente ou capturer un AX400 qui correspondait à Ian. Si c'était le cas, je pourrais me charger d'aller l'acheter. Ce ne serait pas bien compliqué. Heureusement, ou malheureusement, les recherches se sont révélées inutiles. Il n'y avait aucun AX400 qui ressemblait à Ian en vente sur le Marché Bleu en ce moment. Et je ne trouvais pas de traces de membres qui se seraient vantés de l'avoir capturé ou pire. C'était une chance en quelque sorte, cela voulait dire que l'Opposition n'était peut-être pas impliquée dans sa disparition. Tu disais que c'était du trafic, de l'esclavage et que c'était dégueulasse tous ces androïdes en vente. J'étais totalement d'accord avec toi, je rêvais de pouvoir les sortir de là.

"Je sais. Je sais. J'aimerais pouvoir les aider mais, ce n'est pas possible. Même si je parvenais à tous les libérer, l'Opposition les remplaceraient vite..."

Cela me rendait malade autant que toi. C'est pour ça que j'étais de plus en plus déterminée de réussir à détruire cette organisation. J'essayais de me changer les idées et je me re-concentrais sur toi. Je te proposais une autre façon de le localiser, puisqu'il me semblait que tu m'avais dit qu'il possédait un téléphone portable. Tu me disais de laisser tomber les recherches, que tu te faisais sûrement des idées. Je comprenais, mais je notais intérieurement de vérifier ça plus tard. Juste au cas où. Tu pensais qu'il passait sûrement la nuit à l'hôtel. Tu essuyais tes larmes et posais ta tête sur mon épaule. La mienne est venue s'appuyer contre toi aussi. Je me sentais mal de ne pas pouvoir t'aider davantage.

"D'accord. Tu sais que si tu changes d'avis tu n'auras qu'à me le dire."

Tu semblais alors prêt à repartir chez toi, du moins tu me disais que tu te sentais mieux et que tu pouvais rentrer chez toi. J'avais un peu de mal à te croire, tu mentais très mal. Et puis même en admettant que ce soit vrai, il était super tard et c'était plus raisonnable de passer la nuit ici.

"Non, tu devrais rester dormir ici c'est beaucoup plus sage. Et je n'aime pas te savoir tout seul dans cet état." Je te souriais. "Bon, je te proposerais bien de dormir sur le canapé mais je doute qu'il soit plus confortable. Alors tu n'as qu'à dormir avec moi. Tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil."

Enfin ce qui restait de la nuit du moins. Elle était déjà pas mal entamée. Alors je n'attendais même pas ta réponse que j'éteignais l'ordinateur et que je me levais déjà. J'allais fermer la porte d'entrée. Je vérifiais ensuite que la porte de derrière était également fermée. Puis je revenais dans le salon et je t'invitais à me suivre, il était temps de dormir. Demain serait un autre jour, demain tout ira bien.
By Halloween sur Never-Utopia