Vérité mise à nue Ft. Wanda

Maintenant, de nos jours, cela fait bien des années que l'on est plus obligé de quitter son domicile pour aller faire du shopping. Quelques petits tours rapide sur Internet et voilà qu'en quelques minutes on pouvait avoir tout ce que l'on souhaite. Une nouvelle tenue, une nouvelle voiture... En quelques clics la commande est passée et payée. Ce n'était pas étonnant que beaucoup préféraient rester chez eux tranquillement plutôt que de prendre la peine de sortir pour d'aller faire les magasins. Heureusement pour ces-dits magasins, il y avait encore des personnes qui, comme moi, préféraient s'y rendre directement plutôt que de se fier à des images sur un écran. Et bien que avant la révolution j'étais réticente à cause des androïdes exposés en vitrine, maintenant je commençais à apprécier faire les magasins.

J'avais du temps libre aujourd'hui puisque je ne travaillais pas de la journée. Et cette après-midi je voulais sortir et prendre l'air. J'ai passé ma matinée à faire le ménage, malgré une terrible migraine, alors que c'était parfaitement inutile puisque Gaby s'en été occupée la veille. Seulement je ne sais tout simplement pas rester sans rien faire, le temps libre je déteste. Au moins j'ai tout de même pu avancer sur un projet de nouveaux capteurs pour les prothèses. Le CyberHospital travaille toujours avec les hôpitaux afin de fournir des prothèses qui utilisent la même technologie que pour les membres androïdes. Et je cherchais toujours comment les améliorer. Et malgré toutes ses occupations, je parvenais à m'ennuyer !

Puisque j'avais besoin de nouveaux vêtements, c'était l'occasion de sortir un peu, de prendre l'air et de m'occuper par la même occasion. J'aurais très bien pu faire comme la plupart des gens et commander sur internet, mais comme je l'ai dit, je fais partie des personnes qui préfèrent voir en vrai. De toute manière j'ai la peau sensible alors de toute manière les vêtements je suis obligée d'aller les chercher directement en magasin. Je me suis rendue en centre-ville en taxi, ne sachant pas trop ce que je cherchais exactement je suis entrée dans la première boutique que j'ai trouvée. Il y avait un peu de tout, après avoir fait le tour je trouvais un haut et un jean qui me plaisaient. Je me suis arrêtée dans un rayon lorsque mon portable s'est mis à sonner, j'avais reçu un message.

Je me suis retournée un peu vivement lorsque tu m'as tapoté l'épaule. Cette journée venait de devenir mauvaise en une fraction de secondes. Par contre toi, tu n'avais pas l'air mécontent de me voir, clairement puisque tu avais osé m'interpeller. Je fronçais les sourcils à tes paroles, ne comprenant pas l'espace d'un instant avant de regarder autour de nous. Et de lever les yeux au ciel, agacée. Evidemment de toutes les parties du magasin il fallait que ce soit là qu'on se croise, au milieu de la lingerie. La vie a un drôle de sens de l'humour !

"Si je ne te connaissais pas, je trouverais ça courageux d'oser venir me parler."

C'était une pique, je n'étais pas franchement ravie de te voir. Cela faisait des années que je ne t'avais pas vu et je ne m'en portais pas plus mal. On ne peut pas dire que l'on se soit quittés en bon termes. Les mauvaises habitudes que j'avais acquises ces derniers mois prenaient le dessus, je voulais mon montrer distante, froide. Même si je me demandais ce que tu pouvais bien me vouloir.
By Halloween sur Never-Utopia

C'était vraiment une très mauvaise surprise de te croiser. Et évidemment il fallait que cela tombe pile dans cette section du magasin. Parfois l'univers a sérieusement un drôle de sens de l'humour. En tout cas je ne trouvais pas ça drôle du tout personnellement. Je me maudissais intérieurement d'être venue faire mes achats dans ce magasin. J'aurais dû faire sur internet, quitte à renvoyer ensuite, comme presque tout le monde le fait. Je me serais épargnée une bien mauvaise rencontre qui me mettait d'une mauvaise humeur sans égal. Il faut admettre que la dernière fois que l'on s'est vu ça ne s'est pas très bien passé. Parce que j'avais compris alors que tu avais menti, que tu m'avais manipulée. Aujourd'hui encore je me demandais s'il y avait ne serait-ce qu'un soupçon de vérité dans tout ce que tu m'avais raconté, si tu avais été réellement honnête au moins une fois. Forcément, je t'avais jeté dehors, à coup de pied aux fesses presque littéralement -des gifles pour être précise- et balancer toutes tes affaires par la fenêtre, sous le regard des voisins qui t'avaient regardé ramasser tes affaires en se demandant probablement ce que tu avais pu faire pour me mettre aussi en colère.

Je restais de marbre face à ta pique et je répondais sur le ton le plus froid que je pouvais prendre. Je m'écartais discrètement de manière à laisser plus de distance entre nous. Voilà à peine quelques instants que je te parlais et j'avais déjà une migraine. Je me demandais ce que tu avais en tête, je doutais que tu viennes me parler simplement pour prendre de mes nouvelles. Je te disais que si je ne te connaissais pas, je pourrais trouver ça courageux d'oser venir me parler, après ce que tu as fait. Sans trop de surprise tu me demandais pourquoi il te faudrait du courage pour ça.

"Parce que je pourrais être tentée de te jeter hors du magasin à coups de pied."

J'avoue que ce n'était pas l'envie qui me manquait. Seulement je n'avais pas spécialement envie d'être jetée dehors à mon tour ensuite par la sécurité. Tu reprenais la parole pour dire que tu voulais simplement prendre de mes nouvelles, demandant si c'est un crime. Après tout ce que j'ai appris sur toi, je doutais que tu te soucies réellement de quelqu'un hormis toi-même.

"Comme si tu te souciais de quelqu'un d'autre que toi."

J'affichais un sourire amusé, assez contente de ma pique, bien que je me doutais que tu allais trouver autre chose de plus blessant pour me reprendre. Tu continuais la conversation en me demandant si je cherchais quelque chose de précis. J'allais répondre non, pour couper court à la situation... Seulement je me suis soudainement sentie mal. Ma migraine venait d'empirer, ma vision s'est brouillée et les sons m'ont paru étouffés. J'avais des picotements dans tout le côté gauche de mon corps. Je portais une main à ma tête par réflex, grimaçant. La main qui tenait mes affaires les a lâchés pour prendre appuis sur la première chose qui me tombait sous la main. Les sons sont devenus plus distants encore, je crois que tu parlais, ou peut-être que ce n'était qu'une impression mais si c'était le cas je ne t'entendais pas.

"C'est pas bon ça..."

Je me sens pâlir alors que je comprends qu'il y a quelque chose qui cloche. Soudainement j'ai l'impression qu'il m'arrive quelque chose de grave. C'était comme si mon corps, un genre de sixième sens, m'avertissais et ce sentiment de danger imminent était terrible. Ma main qui prenait appui a fini par glisser, privée de soutiens j'ai perdu l'équilibre, lentement la salle s'est inclinée et mon champ de vision faiblissait. Tout a disparu dans un voile noir et ce fût les ténèbres.
By Halloween sur Never-Utopia