Charlie ○ Every sunset brings the promise of a new dawn

Plus personne ne veut d'enfants humains. Ils coûtent cher, ils chialent, ils ont besoin d'attention, ils font des bêtises, ils puent. Les enfants androïdes, eux, ils sont parfaits ; intelligents, propres, utiles. C'est pour cette raison que les orphelinats sont des endroits très peuplé depuis l'année 2033. Plus personne ne veut d'enfants humains, tout le monde raffole sur les modèles YK500 créé par CyberLife. La petite Charlie, malchanceuse depuis la naissance, est venue au monde de parents beaucoup trop jeunes jugeant qu'ils étaient encore trop irresponsables pour élever un petit être de chaire. Petit bébé fut donc placé en orphelinat jusqu'à ce qu'on lui trouve une maison d'accueil.


La tempête venait de se lever et le vent glacial de la fin de l’automne frigorifiait son petit corps. La jeune enfant devait se trouver un abri le plus rapidement possible si elle ne voulait pas laisser sa vie dans cette nuit de novembre. Elle grelottait contre le vent, tentant de se réchauffer du mieux qu’elle pouvait en frottant ses bras avec ferveur. Cependant, ce geste était vain. Ayant été dans l’impossibilité de récupérer son manteau avant de fuir, elle était vêtue que de simples vêtements d’intérieur. La gamine fuyait toutes les horreurs qu’on lui avait administrées ; se couvrir était donc devenu le cadet de ses soucis.

Charlie marcha jusqu’à ce que ses maigres jambes ne puissent la supporter davantage. Heureusement, elle avait eu assez de force pour trouver un abri contre le vent. La cabane ne semblait pas chauffée, ni éclairée. On avait sûrement abandonné temporairement la construction de cette grange sous prétexte que la température semblait trop vilaine. Pour la petite, ça lui convenait. Son seul souhait présent était de s’effondrer sur le sol et dormir sans se soucier des violents coups qu’elle se faisait administrer régulièrement. La blonde entra dans la cabane puis s’installa entre deux gros paquets de panneaux de bois surmonté les uns par-dessus les autres encore enveloppés de cordage. Si jamais on la cherchait, elle serait difficile à repérer.


Elle se réveilla en souffrance. Ses multiples ecchymoses, cachées en dessous de son pull, la faisaient souffrir le martyre. Elle essaya de se déplacer – un peu à gauche, un peu à droite – dans le but de trouver un moyen de diminuer la douleur. Comble du malheur, son ventre cria famine au même moment qu’elle trouva une position « confortable ». Depuis combien de temps la gamine n’avait pas mis quelques choses sous la dent ? Charlie frotta son abdomen en espérant calmer tout le vacarme que faisait son estomac. Pour oublier la faim, elle s’appuya contre les planches et s’endormit de nouveau.


Elle essayait de se faire plus petite possible, tremblante. Il y avait quelqu'un qui la regardait. Une femme aux cheveux blancs. Elle semblait hostile. Charlie resta sur ses gardes, s'enfonçant le plus loin possible dans le mur comme un petit animal apeuré. Elle priait un Dieu quelconque pour que cet individu ne la force à aller retrouver ces détraqués qui lui servaient de tuteurs. À plusieurs reprises, la frêle enfant essaya de griffer ou de kicker la femme si cette dernière s'approchait un peu trop de son espace personnel.

Combien de jours s’étaient écoulés depuis cette étrange rencontre ? D’abord craintive, Charlie commença à se laisser s’apprivoiser, si bien qu’elles commencèrent à s’attacher l’une de l’autre. Wednesday – elles s’étaient finalement présenté – partait quelques fois hors de leur lieu secret et apportait de maigres provisions pour la gamine – qui avait maintenant décidé qu’on la surnomme Dawn, comme l’aube. Mais la nourriture ne suffisait pas, il y en avait trop peu. Dawn n’avait jamais vraiment pensé à la mort, mais présentement, elle était dans un état si faible qu’elle avait peine à laisser ses yeux ouverts. Par chance, avant qu'il ne soit trop tard, on les retrouva les deux, enlacé l’une à l’une, et elles furent emmenées en vitesse à l’hôpital.

Depuis ce jour, la petite Dawn ne quitte plus jamais sa nouvelle maman. De plus, lorsque les droits pour les androïdes ont commencé à être effectifs, Wednesday s’est précipité pour faire la demande d’adoption de la petite humaine. Dawn est d’ailleurs une des premières humaines à avoir une mère androïde. Avec sa nouvelle maman, la gamine – répondant au nom de Dawn et de Charlie – eu enfin la vie dont elle rêvait. Elle commença l’école, mais elle était plutôt solitaire, n’aimant pas trop les autres enfants. Dawn adore suivre sa mère partout où elle va. Elle l’observe, apprend, elle veut être comme elle.


Dawn n'eut jamais conscience de la nuit des Massacre, étant partie avec sa mère cette journée-là. Cette dernière lui en a - évidemment - jamais parlé.