Zhayn J.Blackwell « Life is like a game of chess. To win you have to make a move. ... »

On imagine souvent que les personnes les plus exécrables en vieillissant était des enfants en mal de vivre ou ayant eut une mauvaise enfance. Ce n’est pas toujours vrai. Il s’agit même d’un assez gros préjugé répandu par des gens qui se plaisent à imaginer comment on vécu ces personnes qui leur sont détestable. Parfois, le changement ne survient même pas aussi tôt dans la vie. Il peut survenir plus tard, à un événement marquant pour l’individu. C’est un peu ce qui est arrivé avec Zhayn.

Il a vu le jour à Houston au Texas. De deux parents qui avaient déjà un fils aîné. De base, ils ne voulaient pas avoir d’autres enfants, car leur vie était bien remplie par leur boulot. La mère était enseignante et le père était avocat. C’était elle qui avait voulu en avoir un deuxième, pour que leur fils aîné puisse avoir un compagnon de jeu lorsqu’ils n’étaient pas à la maison et où leur voisine les prenaient en charge la journée. Autant dire que les deux enfants, qui avaient deux ans d’écart, ne voyaient pas beaucoup leur parent. Leur père partait souvent en voyage d’affaires, s’occupant parfois, et surtout, de criminel à haut risque. Défendant ces derniers malgré la complexité de la tâche et des différents crimes commis. Cela, les gamins n’en avaient pas encore spécialement conscience, dont le plus jeune qui avait encore l’âge de porter des couches et qui ne se rendait pas compte de l’absence de ses parents. Pour dire, c’était lorsqu’il était chez lui qu’il crisait le plus et faisait de véritables scènes, car son environnement lui paraissait anormal. Sa propre mère le laissait si souvent chez la voisine, pour corriger les devoirs de ses élèves, que Zhayn ne faisait plus la différence. Cette femme censée être celle qui lui avait donné la vie lui semblait être une étrangère, alors qu’il aurait dû apprécier sa présence.

Enfin, tout cela semble bien triste dit de la sorte. Mais en vieillissant, il s’y est accoutumé. Il avait son frère pour veiller sur lui, pour jouer avec lui et l’aider dans ses devoirs lorsque le temps fut venu pour lui d’entrer à l’école. Loin d’être un enfant malheureux, il se faisait des amis assez facilement, étant plutôt sociable. Malgré cela pourtant, il y avait bien certains jeunes qui se moquaient bien de la dépendance qu’il avait à son frère. Ce dernier étant tout son monde, Zhayn n’avait pas compris immédiatement le sujet des moqueries. Les gamins peuvent être méchants, sans même s’en rendre compte.

Afin de compenser leur manque d’engagement, leur parent leur offrait la lune. Matériellement parlant. Leur père surtout, qui offrait à ses garçons les dernières technologies afin de remplacer leur absence. Oh, n’allez pas croire là que leur géniteur n’en avait rien à faire d’eux. Ils les aimaient, bien qu’ils le leur montraient de façon… et bien, disons-le, pas de la meilleure des façons. Tout ces nouveaux jouets, ces objets, le cadet de la famille ne les utilisaient presque pas. Contrairement à son aîné, qui lui s’en servait assez souvent, s’évadant dans ses mondes virtuels et délaissant son frère qui se retrouvait donc seul. Si au début le plus jeune s’en satisfaisait, cela a rapidement fini par devenir lourd à supporter.

Alors il a fait l’inverse de son frère qui devenait de plus en plus irresponsable. Espérant attirer les bonnes grâces de ses parents, autre que par des objets qui lui étaient inutiles, Zhayn s’est mis à travailler de plus en plus fort à l’école. Il avait quelques difficultés, son niveau n’étant pas aussi élevé qu’il l’aurait espéré, mais ses efforts se firent grandement remarquer par les professeurs. Malheureusement, il n’attira pas l’attention de ceux qu’ils visaient, soit ses parents. Cela l’empêcha-t-il de continuer ses efforts? On aurait pu croire que oui, mais non. Il s’acharna à la tâche. Ses soirées se passèrent le nez dans les feuilles, dans les devoirs et les révisions, sans compter les recherches à côté pour satisfaire sa grande curiosité sur les différentes cultures du monde.

Les études supérieures arrivèrent à grands pas et il fonça. Désireux de montrer à ses parents qu’il pouvait lui aussi faire quelque chose de bien de sa vie, il suivit des cours d’entrepreneuriat. Apprenant les ficelles du métier, son esprit déjà assez logique s’affina et se peaufina. Jeune homme ambitieux, Zhayn prenait les opportunités qui s’offraient à lui, apprenant des erreurs des autres et de ses propres erreurs pour fonder ses propres bars. Le bon côté de la fortune de ses parents, c’était qu’il avait pu bénéficier d’un petit coup de pouce grâce à l’argent mis de côté pour ses études, auquel il n’avait que très peu touché au final. Étant loin d’être un dépensier, il calculait le pour et le contre de chaque achat, ce qui faisait en sorte qu’il ne possédait pas grand-chose… ou du moins, il ne possédait que des trucs utiles.  

Si au début sa petite entreprise prit du temps à se lancer, il resta patient et attendit. Trouvant des méthodes, des partenaires efficaces pour que l’endroit se mette à fonctionner correctement et attire des gens. L’essor commença à se faire environ trois ans après l’ouverture, où il put ouvrir un autre établissement un peu plus loin, voyageant entre les deux places pour gérer les lieux. C’est d’ailleurs dans le deuxième bar ouvert par ses soins qu’il ressentit pour la première fois cette étincelle pour une femme. Lui qui avait coupé toute émotion de sorte à ne pas sortir du sentier du travail… il était tombé dans ce piège qu’était l’amour.

Rapidement, petite étincelle devint grande. Cette serveuse de laquelle il s’était amouraché tomba enceinte au bout d’un an de fréquentation. Neuf mois plus tard, leur fille vint au monde. La petite Cassy, belle brunette aux yeux bleus comme sa mère, ouvrait ses mirettes sur ce monde qui allait tant changer dans quelque temps. Ce dernier avait déjà évolué, si on pensait aux androïdes qui avaient été mis sur le marché il y a de cela quelques années, plus ou moins au moment où il terminait ses études. Mais il n’y avait pas porté une très grande attention jusqu’alors, comme il n’était pas très porté matériel ou technologie. Force avait été de constater que, pour rentrer dans le moule et avoir de meilleures actions pour son entreprise, il allait devoir y consacrer un peu plus d’intérêt.

Zhayn avait donc fait déménager sa petite famille à Detroit, où il avait fait de nombreuses démarches pour obtenir ce qu’il désirait. Il avait même rapidement découvert que, pour parvenir à ses fins, il allait devoir graisser quelques pattes et faire plus que discuter ou trouver des arrangements de façon… légale. Évidemment, il faisait attention et surtout, il prenait les précautions nécessaires à ce que tout se déroule comme sur des roulettes. Ses petites manipulations se firent dans le dos de sa femme – car oui entre temps ils s’étaient mariés, assurant un avenir à leur petite si jamais il arrivait quoi que ce soit à un de ses deux parents – qui ne se rendait pas compte des risques que prenait son mari.

Arriva ensuite l’événement qui les mit tous deux en déroute. Parti chercher sa fille à l’école, tenant à garder des moments avec celle-ci et ne pas faire comme ses propres parents, le patron avait pris sa propre voiture. Certes moins sécurisé que celle pour ses déplacements de boulot, mais il s’en fichait. C’était celle que Cassy préférait et il souhaitait lui faire plaisir. Âgé alors de sept ans, la petite était arrivée rapidement à la voiture et ils avaient pris le chemin de la maison. Sur la route, un camion avec un conducteur ivre les avait percutés, la voiture faisant quelques tonneaux qui secouèrent Zhayn, qui se retrouvait alors sur le côté, un éclat de verre du par-brise avant s’étant planté au niveau de l’estomac. Quelques autres éclats lui avaient labouré le visage, mais sur le coup, l’adrénaline avait emporté sa raison. L’homme avait tenté de se sortir de sa ceinture, faisant fit de son propre mal, pour tenter de voir sa gamine. Cette dernière, malgré la ceinture, avait heurté si violemment la vitre que le sang se répandait sur celle-ci. Le cœur du père n’avait fait qu’un bond dans sa poitrine, tandis qu’il tentait vainement de sauver son enfant qui était pourtant morte sur le coup.

Cela… il eut du mal à s’en remettre. Une partie de lui était partie en même temps que Cassy. Et il en fut de même avec sa femme, qui se mit à dépérir. Cette dernière ne sortait plus et passait ses journées au lit ou devant la télévision, à boire. Une fois, Zhayn crut même la voir inhaler des substances qu’il comprit être de la drogue. Cette dernière avait toujours été irréprochable depuis qu’il la connaissait. Ils avaient toujours été très proches l’un de l’autre. Et maintenant que leur unique fille était décédée… ils étaient comme deux parfaits inconnus dans cette maison qui lui semblait bien trop grande désormais. Elle ne le laissait plus approcher, ni même la toucher. Elle le traitait comme le pire des goujats après cet accident qu’elle disait être de sa faute. Lui qui n’avait pas regardé la route correctement.

Il se referma alors sur lui-même, préférant se concentrer sur le boulot. Oublier sa peine et sa conscience qui lui faisait de magnifiques doigts d’honneur. Lui qui avait tout refoulé depuis des années, à ne jamais aller voir ailleurs et à rester fidèle, se mit à aller courailler un peu partout. À avoir des maîtresses, voir même des relations un peu plus sérieuses lorsque le cœur lui en disait. Il se fichait de la façon dont on pouvait le voir d’ailleurs. Tout ce qui lui importait, c’était de se changer les idées. D’envoyer balader tout le reste. Toute émotion. Il en venait à se faire berner par son propre jeu de séduction. Tant et si bien qu’il ne savait plus réellement qui il était en réalité. Le Zhayn irréprochable, qui tentait, malgré les risques, de rester dans la légalité, avait disparu. Après tout, à quoi bon faire dans le bon, quand le mauvais peu être aussi payant? La seule chose qu’il décidait de ne pas investir, c’était la drogue. Pour le reste, il s’en fichait. Cette utilisation des androïdes par exemple. Ils n’étaient pas humains après tout, autant les utilisés. Ils ne se révolteraient pas, ne le contrediraient pas. La seule chose qu’il réfutait par contre, c’était qu’on abîme sa marchandise qui lui avait coûté une sacrée fortune. Ce n’était pas émotionnel. C’était purement matériel.

Dans cette quête qui ressemblait à de l’auto-destruction envers lui-même, il s’était mis à jouer avec le feu. Avoir une maîtresse, par exemple. Une femme un peu plus jeune que lui, dont le caractère lui avait plu assez pour qu’il en vienne à se faire avoir à un jeu qu’il croyait mener. Enfin… il n’était pas dupe. Il avait bien évidemment son but et il en tirait quelque chose, ne serait-ce qu’avoir une partenaire régulière sans avoir à courir partout. Il lui payait la maison et ses dépenses, ce qui revenait en quelque sorte à s’assurer qu’elle était présente quand il le désirait. Ça ne vous fait pas penser à une certaine caste de gens dans la société? Eh oui, pour elle, c’était un peu sa pute de service. Pas très flatteur, en effet. Qu’en avait-il à faire? Depuis quand ça l’arrêtait à faire quelque chose? Utiliser les androïdes de son club, non merci. Il n’était pas encore tombé assez bas pour utiliser ces objets sans vie.

Pourtant… encore une fois, son monde changea. À croire que peu importe ce qu’il faisait, la vie s’amusait à l’emmerder. Sa femme se suicida. Une overdose, apparemment. Et son club ferma. Si la première mauvaise nouvelle l’atteignit plus ou moins sur le moment, en raison de leur éloignement, la fermeture de son club, elle, fut un choc. Il se retira donc pendant un moment, cherchant une nouvelle approche et une nouvelle stratégie. Pendant un temps, il quitta Detroit. Changer d’air et oublier tout ce fiasco monumental. Il ne dit mot à son amante, qui de toute façon, n’était qu’une acquisition comme une autre qu’il avait payé pour son besoin personnel. Peut-être qu’au fond, il s’était senti si seul face à toutes ces machines, que la présence humaine, il l’avait cherché comme il avait pu. L’argent n’était pas un problème, il avait réussi à accumuler assez avant que les androïdes demandent leur fichue indépendance et leur droit. C’était d’un ridicule. Des machines qui se présentaient ‘humaine’. La bonne blague! Est-ce qu’un toaster, si on lui mettait une intelligence artificielle, serait considéré comme vivant, si ce dernier se mettait à soi-disant éprouver des émotions humaines?

Zhayn a donc repris le développement de ses bars et de ces clubs normaux en revenant quelques temps plus tard à Detroit. Avec des humains, pour la plupart, ou des androïdes qui recherchaient du travail. Même s’il n’est pas pour eux, qu’il ne les accepte pas, il préfère les avoir à l’œil et déterminer comment ils fonctionnent, maintenant qu’ils ont un libre arbitre. Après tout, il faut avoir toujours un œil sur ses ‘ennemis’, non? Il a intégré l’opposition, malgré sa différence d’opinions avec leur méthode. Il s’est rapidement rendu compte que l’un des leaders de celle-ci n’était autre que son ex-amante, ce qui ne l’a étrangement pas choqué. Enfin, devoir lui rendre des comptes oui. Mais de savoir qu’elle s’était hissée aussi haut n’était pas étonnant. Cette profiteuse et cette manipulatrice savaient tirer les ficelles. Elle avait rapidement compris comment les choses fonctionnaient… ce qu’il ne comprit pas toutefois, c’était pourquoi elle le laissait les rejoindre, alors qu’elle le connaissait. La prudence allait être doublement de mise…

S’il ne participe pas aux différentes opérations menées par les opposants, il n’en reste pas moins qu’il se tient au courant de leur agissement, utilisant le marché bleu pour son propre intérêt personnel. Il préfère rester dans l’ombre pour le moment, analyser correctement tout ce qui se passe et ne pas faire de faux mouvement. Il n’en a que trop fait auparavant et cela lui reste au travers de la gorge.

Son surnom chez les Opposants est: Asmodée ( démon de la sensualité et de la luxure selon certains. )

Petites infos supplémentaires;
→ Je ne l’ai pas forcément écrit dans l’histoire, même si ça se ‘devine’ en quelque sorte. Mais il a fini par se détacher de sa famille. Son frère est tombé dans la drogue, à dealer de la Red Ice lorsque le marché a explosé. Zhayn a décidé de couper les ponts avec lui pour éviter d’entacher sa réputation ou qu’on découvre de mauvaises fréquentations.
→ Son père est pro-androïde. Autant dire qu’ils se prennent la tête s’ils se voient. Alors tous deux préfères éviter de trop se parler. Sa mère quant à elle, n’a pas trop d’opinions là-dessus. Même si elle a tendance à rester méfiante parce qu’elle a peur de perdre son boulot.
→ Je ne l’ai pas noté histoire de ne pas m’emmêler les pinceaux, mais il s’agit bien de l’Eden Club dont je fais mention vers la fin de l’histoire ( comme on m’a dit que c’était possible XD ) Je préfère laisser ça assez vague pour ne pas dire de boulette xD