Sam Griffen | There is a whole world out there waiting to be destroyed

Un nouveau commencement,
C’est ainsi que débute les pires histoires, n’est-ce pas? Il y a de ces rêves d’un futur clément, d’un passé oublié, comme si la totalité de nos crimes disparaissaient avec notre seconde chance. Je ne fus jamais un enfant de cœur, le fils rebelle d’une famille délaissée par l’argent qui venait à manquer, alors que j’entendais les pleurs de ma mère quand elle devait venir me chercher au poste de police de la communauté. Fils d’une lignée autrefois gravée dans l’histoire d’un roi d’il y avait près de quatre siècle, lignée au sang bleu divisé par l’impureté de mes ancêtres, il ne restait de nous que des terres à saisir par un gouvernement assoiffé de pouvoir. Mes parents avaient pourtant oublié que les vestiges du passé n’était rien sans les fondations de notre futur. Ils m’avaient laissés entendre dès mon plus jeune âge que je n’aurais de choix que lorsque je serais un adulte accompli. Ils se sont bien arrangés pour qu’avant que l’heure ne sonne on m’envoie aux États-Unis charmer une de ces nouvelles riches. Pas encore majeur, je devais racheter les erreurs douteuses de mon adolescence dans les nouvelles fondations d’une promesse monétaire rachetant les terres de mes ancêtres et sécurisant le futur de mes parents contre le bonheur de mon avenir. J’étais donc un membre de l’élite sans fonds, un homme de classe sans but, lorsque l’on me mariait sur l’autel avec une pur inconnu. Elle n’était pas plus satisfaite que moi, ses lèvres cambrées dans une hypocrisie apparente alors que des larmes coulaient de ses yeux desséchés par la peine qu’elle venait de vivre, forcée de toute apparence tout comme je l’étais. J’entendais les seconds passés sur l’horloge, je lui rendais un sourire en espérant que cela l’aiderait, j’étais un peu moins seul dans cette nouvelle misère. Si ça avait été quiconque d’autres, je pense que cela ne m’aurait pas dérangé, mais elle avait ce je ne sais quoi qui m’avait donné envie de toucher ses lèvres et la serrer contre moi afin de lui promettre que tout irait bien. Si je n’avais d’amour pour ma fiancée, je me ferais un honneur de la respecter, d’en prendre soin jusqu’à la toute fin. Jusqu’à ce que mes os soient trempés, jusqu’à ce que je ne sois que poussière et désolation. Je courbais mon échine devant elle, me mettant un genou en terre, pour une inconnu qui deviendrait bientôt la plus grande partie de mon histoire.

Les nuits ne furent que des songes, un apprivoisement d’un animal sauvage devenu domestique, alors que dans nos danses on apprenait à s’apprécier un peu plus. Ça devait être ça, l’amour. Celle dont on chantait les louanges, là où le vent poussait les voiles des bateaux pris sur un océan de misère vers la plage de miséricorde, celle que je croyais posséder pour elle. Ça devait être ça, mais ça ne durait jamais, s’effritant au fil des secondes. L’étincelle s’éteignait avant de devenir une flamme, ce qui nous retenait n’était plus qu’une promesse éternelle faite auprès d’une figure religieuse, plus que des mots criés à un cieux bien vide. Si c’était ça, il était bien pathétique que je l’ai ressenti pour si peu de temps, mon cœur redevenant froid avant même d’avoir pu faire fondre la glace l’entourant. L’honneur était ce qui nous faisaient tout deux vibrer, nous pourrions avoir pire, nous pourrions avoir mieux. C’est toujours plus sécurisant de rester dans ce que nous connaissions.

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