Nous étions sûrement très fortunées. La maison était grande et vaste, j'avais une montagne de jouets et de cadeaux, sans compter que la nourriture débordait de mon assiette à chaque jour. Le contraste était bien réel lorsque je comparais le tout à mon "ancienne famille". Je n'aimais pas ce terme : ancienne famille, car je n'avais jamais eu de famille avant de rencontrer ma maman dans la maison abandonnée, l'année dernière. Maintenant, j'étais bien, j'étais heureuse, et je ne manquais de rien. Je n'avais même pas besoin de demander que je recevais toutes sortes de choses qui en rendraient quelques-uns jaloux. Des cadeaux, que maman disait, car rien n'était plus beau au monde que de me voir heureuse, l'avais-je déjà entendu dire auparavant.
Tout était parfait. J'adorais ma vie, bien que je n'aie aucun ami avec qui m'amuser comme les autres gamins de mon âge. Mais ce n'était pas grave. Avec toutes les choses que j'avais ici, je ne m'ennuyais jamais. Et puis, maman étant toujours quelque part dans la maison, du coup, jamais très loin de moi, et c'était tout ce qui m'importait.
Je me sortais un livre imagé dans ma grande collection de livres et je commençais à les feuilleter en regardant les jolis dessins coloriés qui décorait l'intérieur, avant d'aller m'asseoir dans un amas d'oreillers, de coussins et de couvertures. Je ne l'avouerais jamais, mais je préférais les images que le texte, puisque je pouvais m'inventer mes propres histoires avec ce que je voyais. Un livre avait donc plusieurs vies, plusieurs choses à raconter. Aujourd'hui, je décidais donc qu'il serait question d'une petite fille qui voulait faire entrer sa meilleure amie renarde dans son école qui se situait dans le ciel, sur un nuage. Malheureusement pour la petite fille et sa seule amie, on s'opposait à laisser entrer la merveilleuse petite bête à quatre pattes, lui donnant plusieurs excuses bidons.
« Les chiens ne sont pas permis ici ! » disais-je à haute voix pour imiter un enseignant.
« Mais ce n'est pas un chien, c'est une renarde, » prenais-je une petite voix douce pour donner voix à la fillette du livre.
« Les renardes, ont les chasses pour leur fourrure, elles n'ont pas le droit d'apprendre, » disais-je sévèrement. Je m'arrêtais soudainement dans mon histoire ; j'avais la vision embrouillée.
Je me mettais à pleurer toutes les larmes de mon corps, j'étais inconsolable. Je hoquetais un petit
« Maman » étouffé, dans l'espoir qu'elle entende mon ton alarmant. Je répétais un autre
« Maman » si elle ne l'avait pas perçu la première fois.
« Mamaaan. » Et une troisième fois en accentuant la deuxième syllabe pour appuyer ma peine infinie. Je reniflais la goutte qui me pendait au nez avec difficulté et tentais ensuite de sécher mes larmes à mes yeux avec le revers de ma manche de pull. Je continuais à sangloter de plus bel. J'avais les joues rouges et brûlantes, la tête me tournait de plus en plus, et mon cœur me faisait énormément mal dans ma poitrine.
(c) princessecapricieuse
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Sujet: Mommy, mommy || ft. Weddy Moon 
