You call ? Here I come ∞ ft. Diki Cho-Yang

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You call ? Here I come Diki Cho-Yang

mars 2040, au Black Lotus

On était dans l’après-midi, j’avais laissé la boutique aux mains de mon équipe. Je voulais dessiner tranquillement au Black Lotus, même réparer quelques morceaux de vêtements des filles. C’était en attente. J’y allais à pied, comme à mon habitude. Je portais un haut noir transparent, sauf au niveau de la poitrine, le tissus était plus foncé à cet endroit. Une veste noir et un pantalon noir, sans oublier des talons noirs. Tout en noir pour aujourd’hui. Parfois je portais des couleurs, mais pas aujourd’hui… Exception. Après quelques minutes de marche, j’arrivais à destination. Au Black Lotus.

J’entrais à l’intérieur, usant ma clef, car oui j’avais ma propre clef pour accéder au bâtiment en question. Arrivant à l’étage du club, je me dirigeais vers mon bureau m’installant très confortablement. Je me mettais à coudre et à retravaillé quelques morceaux de vêtement. Un par un, je savais ce que je faisais avec tant efficacité. Une fois les morceaux réparer, je me lançais dans le prochain thème que porterais les filles. Diki et moi discutions assez souvent des thèmes pour conquérir le coeur des auditoires. Oh que oui…

C’était très important à nos yeux, chaque détail comptait ainsi que le thème. On voulait que ça soit sexy et élégant à la fois. Les filles avaient un costume fait sur mesure, oui, chaque fille avait un dossier monté pour leur taille et mesure. Très important pour moi afin que je sois efficace dans mon travail. Après tout, on m’avait engagé pour ça, non ? Un haussement d’épaule en guise de réponse sachant que j’étais dans ma propre pensée.

Bip, bip,
C’était la sonnerie de mon téléphone. Je fronçais les sourcils, qui était-ce ? Je mettais de côté mes croquis pour consulter mon portable. Diki. Elle voulait me voir. Oh ? Pourquoi faire ? Je rangeais mon téléphone dans ma poche me levant de ma chaise pour sortir de mon bureau afin de rejoindre le siens d’un pas lent. J’avais les mains dans les poches, j’observais les alentours, c’était mort… Normal, on était en début d’après-midi.

Toc, toc, toc,
J’attendais la réponse de ma douce avant que je saisissais la poignée de ma main droite et d’ouvrir la porte délicatement. Une fois assez grande, je pénétrais à l’intérieur de la pièce, fermant délicatement derrière moi. Je regardais Diki qui était assise derrière son bureau, qui m’attendait. Je ne m’attendais pas à un tel accueil, il fallait l’admettre, mais de la voir me faisait un bien fou.

“J’ai reçu ton texto, tu voulais me voir…?” demandais-je en arquant un sourcils m’approchant doucement d’elle et poser mon fessier sur l’un des fauteuils. “C’était du rapide, je le sais, car j’étais déjà présente sur les lieux, je voulais m’avancer pour le prochain thème. Tu sais que j’aime être à mes affaires, surtout la ponctualité et moi ne font qu’un.”

Un petit sourire se glissait sur mes lèvres, tandis que mes mains se glissaient sur les accoudoirs du fauteuil. Je croisais mes jambes, ma jambe droite sur ma jambe gauche. J’étais bien assise, prête à écouter Diki. Je me demandais très bien ce qu’elle voulait me dire…
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Le Black Lotus, Mars 2040

Deux semaines s'étaient écoulées depuis l'incident. Elle s'en souvenait comme si c'était hier. Le retour de Genesis au sein de l'Opposition, la gifle qu'elle aurait dû se prendre à la place de son amant, la colère qu'il éprouvait au point de partir chasser des machines tout seul... Elle avait merdé Elektra. Sur toute la ligne. Parce qu'elle voulait se venger de l'autre blondasse sans intérêt. Parce que son honneur avait été entaché en plus de celui de Phoenix. Pourquoi ne pas l'avoir suivi dans Downtown putain ! Il serait encore en vie aujourd'hui. Son enterrement avait eu lieu le cinq de ce mois-ci. Elle ne s'y était pas rendue, parce qu'elle ignorait qu'il s'agissait de ce Jake Price dont parlait la rubrique nécrologique. Et comme la règle première de l'Opposition exigeait de ne pas user de son vrai prénom... Aucune chance pour elle de faire son deuil correctement. D'autant qu'Uriel avait été on ne peut plus clair. Interdiction formelle de dire quoi que ce soit aux autres. Elle devait le garder pour elle, et vivre avec. Une cruelle punition dont elle se serait bien passée !

Perplexe dans son fauteuil en cuir, elle peinait à remettre de l'ordre dans ses idées. Olivia était venue travailler tôt aujourd'hui. Elle avait entendu le doux son de ses pas dans le couloir. Pourtant, elle ne s'était pas levée pour aller la saluer. Autant dire que lors de ces deux dernières semaines, le népalaise faisait son possible pour cacher sa peine aux yeux de tous. Même lorsqu'elle voyait Devî lors de ses soirées à thème, elle n'abordait pas le sujet. Pas plus qu'en se rendant au QG où bon nombre de discussions lui donnait envie de tout casser. Elle n'en fit rien, sentant cette épée de Damoclès au dessus de la tête. Elle ne pouvait plus se permettre de jouer avec le feu. Trop risqué pour tout un tas de raisons complexes. Mais pour la première fois de sa vie, son frère Tashi ne se trouvait plus en haut de la chaine. Non ! Il y avait quelqu'un d'autre. Phoenix peut-être ? Étonnement non. Il avait rendu l'âme. Seul son souvenir demeurait dans son cœur. Elle s'était déjà rendue malade une fois à cause de lui. Elle le connaissait parfaitement bien. Il aurait refusé catégoriquement de la voir se morfondre à son sujet, prétextant que ça n'en valait pas la peine. Alors qui était-ce ? Persuadée qu'elle pouvait garder le secret indéfiniment, elle se rendit vite compte qu'à un moment donné... ça allait se savoir en plus de se voir. Alors elle s'était faite une raison. Quitte à ce que sa meilleure amie soit au courant de ce qui se passait dans sa vie. Elle ne pouvait pas prévoir sa réaction, se souvenant de la violence dans les propos qu'elle tenait pour lui ôter la tristesse envers son regretté amant. Cette fois, elle devait faire attention !

Machinalement, elle s'empara de son cellulaire et composa un petit texto rapide à l'encontre d'Olivia. La voir et lui parler. Sans donner plus de détails, elle l'envoya et attendit calmement les minutes suivantes. Cette fois-ci, la costumière extravagante du Black Lotus s'était donnée la peine de toquer à la porte. D'un simple oui, elle lui donna cette autorisation dont elle n'avait jamais besoin pourtant... Et lorsque cette dernière entra, c'est une boule au ventre qui se forma au creux de son estomac. Elle ne broncha pas pour autant, l'écoutant parler de sa présence matinale et du fait qu'elle voulait déjà travailler sur les prochains thèmes de soirées. Attentive malgré tout, elle attendit de la voir s'asseoir sur le canapé pour la rejoindre à son tour. Elle se posa, l'observa en plissant un peu les yeux puis, alors même que son amie venait de fermer la bouche, elle prit sa main droite et la posa sur son bas ventre.

▸Olivia... Je suis enceinte.

Coup de théâtre. Une chose que Diki n'aurait jamais envisagé. La vieille trentenaire attendait bien un enfant de son seul et unique amour qu'elle n'aurait jamais plus... Phoenix... Les signes étaient flagrants pourtant ! Lors de l'embauche d'Aria où elle avait eu des vertiges, la vue de son amant étendu à terre avec tout ce sang qui lui donnait envie de vomir, les pertes d'énergie subites... Tout concordait. Il lui fallut voir une gynécologue dans le plus grand secret pour avoir la certitude de ça, de ce qui grandissait au creux de ses entrailles. Elle n'avait pas besoin de savoir à quand remontait la conception. Environ quatre semaines ? Sa dernière traque avec lui. Ni plus ni moins. Point de vue romantisme, il n'y en avait aucun ! Mais à force de faire n'importe quoi... Voilà. Une chose était certaine, elle ne comptait pas avorter. Et l'élever toute seule ? Pas la peine d'y compter. Parce qu'elle n'était pas programmée pour ça. Alors, quoi de mieux que de proposer à sa seule et unique amie sur cette Terre de lui prêter main forte ? À ses risques et périls... car connaissant Olivia, elle allait vouloir tout savoir.

@Olivia A. Smith ~ @Diki Cho-Yang

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mars 2040, au Black Lotus

Une fois assise, Dikie me rejoignait. Elle attendait que je finisse de parler pour parler à son tour. Elle prenait ma main et la posait sur son bas-ventre. Non. Non. NON ! Elle m’annonçait qu’elle était enceinte. J’avais mon petit doute sur la personne qui était responsable de ça. J’avais mal. Mon petit coeur avait mal juste d’entendre ces trois putain de mots. Il fallait que je contienne ma colère au plus profond de mon être, car je n’allais pas être gentille. Je me sentais trahis… Argh… Pourquoi ? Je voulais pleurer… Elle voulait l'élever avec… moi ? C’était l’occasion parfaite de conquérir son coeur, mais à la naissance de ce dernier, elle l’aimera bien plus que moi, c’était inévitable, cet enfant connaîtra l’amour… Je ne pouvais pas me permettre d’être égoïste envers elle. Je l’aimais, alors… Je le ferais pour elle…

“Cet enfant… C’est du mec qui t’a brisé le coeur, n’est-ce pas ?”

Demandais-je tandis que je savais pertinemment la réponse. Je ne voulais pas l’engueuler, à vrai dire j’en avais pas la force. Étrangement, je me sentais différente. Mon regard se posait sur son ventre. Après un petit moment, je redressais mon regard vers elle. La déception était présent dans tout mon être. Je voulais hurler contre moi-même. J’étais condamné, dans toutes les parties, j’étais perdante. Je ne demandais qu’une chose… Qu’elle ne me brise pas le coeur. C’était tout ce que je demandais.

“Cet enfant aura de la chance de t’avoir comme mère…”

Soufflais-je doucement esquissant un bref sourire. Mes paroles étaient sincères étrangement. Puis, une autre question me trottait à l’esprit, je penchais légèrement la tête sur le côté.

“Est-ce qu’il… est au courant ?”

Probablement que non, puisqu’elle me l’annonçait à moi et non à lui. Peut-être qu’elle le fera après ? Je l'ignorais. Ce n’était pas le moment de lui déclarer ma flamme. Non… Ça allait gâcher le moment, mais j’imaginais qu’elle se doutait qu’un peu, non ? En lui montrant mon support, peut-être que oui… Je lui prends délicatement ses mains. Mon regard était toujours ancré dans les siens.

“Tu ne seras pas seule, d’accord ?” oui, je voulais être là pour elle. “Pas question de te laisser seule à traverser cette épreuve seule.”

Si ce n'était pas de l'amour, j'ignorais ce que c'était... Si je n'aurais pas aimé, je lui aurais tourné le dos, chose que je ne faisais pas. Diki était spécial à me jours, hors de question de la laisser.
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Le Black Lotus, Mars 2040

L'annonce de sa grossesse arriva comme un boulet de canon. Diki n'était pas dupe ! Elle savait que sa simple personne comptait beaucoup pour Olivia, peut-être un peu trop même. Alors, lorsque cette dernière s'interrogea sur le père de l'enfant à naître, elle ne broncha pas la népalaise, acquiesçant d'un oui de la tête. Même si ce n'était pas nécessaire de le confirmer. Non... Elle ne voulait pas parler Diki, mais simplement écouter. Tenter de calmer la colère naissante de son amie et associée. Celle qui se sentait trahie, presque humiliée à cause de ses sentiments inavouables que l'opposante avait remarqué depuis si longtemps là... Est-ce qu'elle ferait une bonne mère ? Elle n'a pas été préparée à ce cas de figure. Et du haut de ses trente-huit ans récents, c'était bien le cadet de ses soucis. Elle haussa donc les épaules, un faux-semblant de gêne sur son visage changé par les derniers évènements. Est-ce que son amant le savait ? Hélas non. Et même si elle avait reconnu tous ces signes avant-coureurs, lui en aurait-elle parlé au moins ? Impossible à dire, parce que cela n'arrivera jamais. Elle baissa la tête, sentant une larme s'écouler sur sa joue. Elle avait perdu Phoenix dans cette ruelle de Delray. Il ne reviendrait pas. Et Olivia qui continuait de la fixer comme si elle était le plat du jour. Elle ne supporterait pas ça bien longtemps. Même si elle lui assurait son assistance jusqu'à la naissance du bébé et au delà, elle devait mettre un terme à ce dialogue de sourd.

▸Le père de cet enfant est mort le jour de mon anniversaire, le premier mars. Tu as raison, il s'agit bien de celui auquel tu crois. Et si ça peut te rassurer un peu, je ne comptais pas lui avouer la vérité. J'ai fait une connerie... Je vais la payer. Je vais tâcher de subvenir à ses besoins, du mieux que je peux.

Penser qu'il ne fallait pas lui avouer n'aidait pas beaucoup. Mais c'était mieux de le penser maintenant que plus tard, voire jamais. Phoenix ? En bon père de famille ? Aussi crédible qu'elle dans le fond. Proche du zéro pointé, même si le doute pouvait encore subsister. Annoncer sa mort n'était pas fait pour calmer Olivia, mais pour envenimer sa haine envers cet homme. Qu'importe ! Il ne pouvait plus se défendre. Et pleurer un mort ne menait nulle part. C'est pour ça qu'elle ne se rendait pas aux enterrements. Ça n'avait aucun intérêt réel. Machinalement, elle prit les mains de son amie et les placèrent sur son bas ventre. Cela ne se voyait pas vraiment, comme il n'était qu'un simple embryon informe dans ses entrailles. Mais par ce geste, elle créait ce lien. Que Miss Red avait confiance en Miss Smith en toutes circonstances.

▸Je ferai ce que tu voudras, tu m'entends Olivia ? Tu n'as qu'un mot à dire.

Plus que des mots jetés au hasard... une véritable promesse de la part de la future mère. Si son amie acceptait réellement de veiller au grain à ses côtés, alors elle lui accorderait tout. Sans poser de question. Sans limite à ce qu'elle désirait Tout... y compris aller en Enfer s'il le fallait. Tout... Diki détourna la tête vers son katana accroché au mur. Voilà un autre problème dont elle ne savait pas se dépêtre. Est-ce qu'Uriel et ses dames allaient accepter sa situation au sein de l'Opposition ? Quitter le groupuscule, avec tout ce qu'elle savait de lui et de son devenir n'était pas du tout envisageable. Sous peine de mort imminente ? Elle en mettrait sa main au feu. Elle soupira Diki, ne sachant que faire de cet inconvénient pour l'heure. Se sentant faible, elle s'adossa contre le canapé et observa Olivia, dans le but de décrypter ses pensées. Peine perdue ! Mais elle allait essayer.

@Olivia A. Smith ~ @Diki Cho-Yang

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mars 2040, au Black Lotus

Diki ne perdait pas de temps dans ces explications. Elle m’avouait que le père de son enfant était mort le jour de son anniversaire. C’était bien le même mec qu’elle m’avait parlé la dernière fois. Pourquoi étais-je si excitée à l’idée qu’il n’était plus dans les parages.. ? Car je l’avais rien qu’à moi ? Peut-être, c’était mal de penser comme ça. Mais je l’a voulais et il avait failli me la prendre, il a réussi son coup en ayant créer un petit être dans son ventre. Je n’étais pas très fan des mômes, malgré que j’agissais de la sorte de temps à autre. Et puis, s’il aurait été vivant elle ne lui aurait rien dit. Ah ouais ? À ce point ? Elle disait ça, mais que pensait-elle réellement ? Elle avait fait une connerie, à qui le dis-tu, pensais-je doucement.

Elle allait payée pour sa connerie et même de subvenir au besoin de l’enfant. Ouais, cet enfant ne manquera de rien, même l’amour d’une mère malgré qu’il n’était pas voulu. Puis, elle me prenait les mains pour les mettre sur son bas-ventre, là où grandissait son enfant. C’était quand même un phénomène merveilleux, tomber enceinte. Ce n’était pas mon désir de devenir mère, je serais la pire de tous les temps. Puis… Elle me disait qu’elle ferait tout ce que je voudrais. Je n’avais qu’à dire un mot. Un sourire s’élargissait sur mes lèvres.

“Tu feras tout ce que je voudras ?” j’haussais un sourcils. “Tu sais ce que tu me demandes, n’est-ce pas ?” je gardais mon sourire aux lèvres. “C’est tentant, mais je n’irais pas jusque là…” je baissais mon regard vers son ventre. “Surtout dans ton état actuel.”

Je ne peux pas me permettre d’être égoïste à ton égard, pensais-je tandis que je regardais à nouveau ma douce. Qu’est-ce qu’il m’arrivait ? Me rendait-elle dans cet état ? Je n’ai jamais été aussi… gênée… de toute ma vie ! Pour la première fois, je tenais à quelqu’un et je voulais la protéger contre tous ceux et celles qui voudront lui faire du mal. Je venais également m’adosser sur le canapé, mais à la place je me tournais légèrement sur le côté afin d’être face à elle. Je la regardais. Je posais mon coude et appuyait ma tête sur mon poing. De ma main libre je lui glissais une mèche de ces cheveux derrière son oreille.

“Je tiens à toi, Diki, donc il est impossible pour moi de te demander tout ce que je voudras.” mon regard était ancré dans le siens. “Arrête de te sentir coupable pour quelque chose dont tu n’as aucun contrôle, d’accord ? Ton enfant ne manquera de rien et tu ne seras pas seule à traverser cette épreuve.”

Mon but était de l’encourager et non de la faire chuter au plus bas. Plein de chose se passait dans ma tête, de mauvaises choses, pas de joli chose à dire à une amie alias partenaire. Et mon seul désir qu’elle soit mienne, ouais, mais ça, ça viendra avec le temps pas parce que je lui ai demandée. Je voulais gagner son coeur proprement.
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Le Black Lotus, Mars 2040

Olivia avait très bien compris où elle voulait en venir. Mais par soucis d'éthique et pour ne pas abimer leur amitié grandissante, elle préféra ne pas profiter de ce que Diki lui offrait sur un plateau d'argent. Les deux femmes tenaient l'une à l'autre, même si on dénotait une forte attirance physique et émotionnelle du côté de celle qui voulait la peau de Phoenix. Jake... Si seulement elle savait qu'il s'agissait de lui en réalité. Qu'elle avait assisté à son enterrement de loin, et qu'il rendait son amie et associée si malheureuse depuis sa mort. Néanmoins, elle changea de posture et se cala contre le dossier du canapé comme la népalaise, de sorte à la garder dans son champ de vision. Accoudées et silencieuses, elles ne pensaient manifestement pas à la même chose. Diki ne parvenait pas à la sonder, comme mise de côté par un champ de force invisible. Olivia pouvait se vanter de demeurer impassible quand il le fallait, bien qu'à la réflexion il aurait mieux fallu qu'elle vide son sac.

▸Tu feras une marraine fabuleuse Olivia.

Et elle le pensait vraiment. Cherchant à entrelacer ses doigts avec ceux de sa belle française, elle n'aspirait qu'à une chose simple : rompre ce silence assourdissant. Faire en sorte qu'elle comprenne qu'elle n'escomptait pas tomber enceinte de cette manière... même pas du tout. Qu'elle avait d'autres priorités que d'élever un enfant dans cet environnement hostile. Le Black Lotus n'était pas une place pour il ou elle qui paraissait à l'état d'embryon dans son ventre. Quant à l'Opposition... il n'y avait pas à débattre. Personne n'en voudrait ! Et comme elle refusait d'avorter, sa seule option serait de quitter son groupuscule un temps pour élever sa progéniture. S'ils devaient accepter ce cas de figure... Pff. Elle aurait pu se torturer l'esprit des heures durant, mais son cellulaire sonna si fort qu'elle eut un sursaut. Pourquoi l'avait-elle laissé allumé avec le son à son maximum ? Elle jeta un bref coup d’œil dessus, s'imaginant le balancer contre un mur tellement elle s'en voulait de...

▸Bordel de merde ! Aaron a encore feinté la sécurité !

Soudainement prise à la gorge par ce constat trop accablant, elle se leva d'un bon et quitta à la hâte son bureau, sentant les pas d'Olivia dans son dos. Comme si son amie allait la laisser aller au casse-pipe contre ce mec qui n'avait manifestement pas compris la leçon ! Demander un poste qu'elle lui a toujours refusé, s'en prendre à Olivia en pleine soirée organisée, revenir en force et s'envoyer en l'air avec l'une de ses anciennes employées... Que voulait-il encore celui-là ?

@Olivia A. Smith ~ @Diki Cho-Yang

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mars 2040, au Black Lotus

Diki me sortait que je ferais une excellente marraine, m’oui, mais intérieurement je voulais être bien plus qu’une simple marraine. Je voulais représenter une figure tout aussi maternelle que Diki démontrerai à son enfant. Ouais, je voulais plus que ça, même si moi et les enfants ce n’était une histoire d’amour. J’agissais comme eux de temps à autre alors… Pour Diki, je ferais tout et n’importe quoi pour elle. Je tuerais même, pour qu’elle soit de nouveau heureuse. Je la laissais entrelacer ses doigts dans les miennes. Elle, je l'autorise à le faire.

On était silencieuse, jusqu’à ce que le téléphone de la belle sonnait. Je fronçais instantanément les sourcils. Qui était-ce ? Diki regardait son cellulaire et je voyais que sa réaction changeait radicalement. Quoi ? Elle lâchait un Bordel de merde bien placé avant qu’elle ajoute que Aaron a encore feinté la sécurité. Mon regard s’assombrit. Il était hors de question que ce type s’approche de Diki, puisqu’elle était enceinte. Ouais, enceinte de ne veut pas dire handicapé, je le savais bien, mais Aaron n’était pas un mec très tendre.

Diki avait un risque à s’approcher trop de lui. La patronne des lieux, se levait du canapé sortant à la hâte de son bureau. Je venais à la suivre, mais mon regard se portait vers son katana accroché au mur. Si seulement je pouvais le décroché et le planter en plein coeur… Une idée que je garderais bien en tête, bien entendu. Laissant cette idée germée dans mon esprit, je suivais rapidement Diki. On se rendait jusqu’à la salle où il y avait le bar. Aaron était là, il semblait être déjà bourré d’ailleurs.

Que dire… Son look avait complètement changé, comme si le garçon habillé proprement à l’habitude n’existait plus. Il avait même une barbe naissante et sans compter qu’il avait une arme à portée de main. C’était trop dangereux pour Diki. Je me mettais aux côtés de ma douce, même que j’avais fait un pas de plus, prête à agir au cas où. Oui, au point que je perdrais la vie pour sauver la sienne, je l’aimais à ce point. Aaron tournoyait le liquide ambré dans le verre tandis qu’il nous observait l’une après l’autre.

“Oh, vous voilà enfin… J’avais peur d’aller vous cherchez une après l’autre… Vous m’avez facilité la tâche, merci.”

Il déposait le verre, mais sans délicatesse. Il se levait du tabouret tenant fermement son arme.

“Que veux-tu Aaron ? N’en as-tu pas assez fait ?”

“Non… Pas assez… Tu le sais bien Olivia.” disait-il tandis qu’il braquait son arme vers moi. “Tu m’as volé mon job et tu as repoussé mes avances, aucune femme ne m’a jamais repoussé auparavant… C’est ce qui me plait chez toi.” disait-il avant qu’il pointe son arme vers Diki. “Par contre toi… Tu penses que tu es meilleure que tout le monde..? Si seulement tu m’avais donné le poste plus tôt... Que dois-je faire pour que tu acceptes enfin ?”

Un rire s’échappait au creux de ma gorge, c’était plus fort que moi. C’était peut-être nerveux, qui sait ? Mon regard était sévère pourtant. Ça obligeait Aaron à me regarder.

“Qu’est-ce qui te fait rire Olivia, hm ?”

“Toi, tout simplement, tu devrais sérieusement envisager de devenir humoriste, ça t’irait bien.”

Il pointait son arme vers le plafond puis il tira, comme si on lui devait le respect, car il tenait une arme. Je sursautais, mais je n’étais pas terrifiée à ce point.

“Approche-toi, sinon je lui tire dessus.”

Il avait pointé son arme sur Diki. Merde. D’un pas lent, je m’approchais de lui. Mon regard était plongé dans le siens. L’actrice en moi prenait le dessus. Je voulais que son regard soit ancré dans le miens. Chose que je réussissais à faire. Une main délicate, je la glissais au niveau de sa nuque. J’approchais mon corps du siens, mon autre main se saisit du verre qu’il s’était servi, rapidement je lui fracassait le verre sur sa tête. Il reculait, mais je n’avais pas encore terminé, je lui donnais un coup en plein ventre et au niveau de son poignet pour qu’il lâche son arme. Une fois lâché, je donnais un coup de pied pour l'éloigner de cet être abominable.

“Sauve-toi.” ordonnais-je à Diki ne lui adressant même pas un regard. “Je m’occupe de lui.”

Je le faisais trébuché au sol tandis que je me plaçais au-dessus de lui. Je lui donnais un coup de poing en pleine tronche, deux coups, de mes deux poings avec toutes mes forces. J’hurlais de rage. Il était affecté par l’alcool, dont ces gestes étaient vaines envers moi. Je lui attrapais par le collet. J’ancrais mon regard dans le siens.

“Tu vas la laisser tranquille, tu m’entends ?!” d’un geste vif je lui fracassait le crâne au sol, pour qu’il soit un peu assommé. “T’as causé assez de soucis ainsi, tant envers elle qu’envers le club.”

Je lui donnais un autre coup de poing en plein nez, comme si ce n’était pas assez, je le relevais une nouvelle fois pour plaquer lourdement sa tête au sol. Mes mains se saisissent de son cou serrant très fort ce dernier. Je devais faire peur, mais c’était toute la rage que j’avais cumulée au fils des années. Elle sortait très fortement sur Aaron qui le méritait. Il cherchait son air. Il tentait de débattre, mais je serrais mon emprise. Seule Diki pouvait m’arrêter, si elle le désirait.
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Le Black Lotus, Mars 2040

Savoir ce connard dans son club ne l'enchantait pas. Appeler la police n'était pas la solution. Uriel en entendrait parler et ça nuirait à ses affaires. Alors, suivie d'Olivia, les deux femmes se ruèrent vers la salle principale où, manifestement, Aaron avait commencé à se servir au bar. Le claquement de ses talons sur le sol le fit relever la tête. Et à partir de là, Diki ne pouvait plus rien contrôler. Parce qu'elle attendait un bébé, et parce qu'elle ne devait sous aucun prétexte griller sa couverture au sein de l'Opposition. Alors elle laissa son amie et associée jouer les grandes et lui tenir le menton. Olivia avait la classe pour ça. La népalaise n'en manquait pas une miette, soupirant lorsqu'il se plaignait encore de ne pas avoir obtenu le poste de costumier. Arquant un sourcil lorsqu'il osa la pointer du doigt, la patronne du Black Lotus, pour manque de discernement à son égard. Et avec une arme à feu entre les mains ! Il était pathétique, à un tel point qu'elle leva les yeux au ciel, gardant ses poings sur les hanches et relevant le menton comme pour lui spécifier qu'effectivement, c'était elle la boss ici. Et qu'elle ne craignait pas ses vaines menaces en l'air. Même lorsqu'il tira au plafond, imposant à Olivia de l'approcher et de le combattre. Sentir le canon pointé sur sa tête ne la fit pas tressaillir. Diki sentait la folie vengeresse de Elektra se propager dans ses veines tel un poison mortel.

▸Non, ne bouge pas... Ne bouge pas de ta position...

Ce que lui criait sa conscience si fort qu'un sourd l'aurait perçue. Ne pas bouger, rester calme. Ne pas fléchir. Une discipline de fer que Diki suivait à la lettre depuis très longtemps. Et puis sans prévenir... Olivia monta au créneau et commença à se battre avec Aaron. Là elle était surprise, parce qu'elle ne s'attendait pas à un tel retournement de situation. Au point qu'elle n'écouta pas lorsque son associée lui ordonna de partir de là. Certainement pas ! Observer la bagarre était bien plus intéressant. Surtout lorsque l'autre crétin fit tomber son arme. Propulsée d'un coup de pied par la brune, c'est tout naturellement qu'elle se dirigea vers l'objet et qu'elle le prit, contournant la scénette hilarante, venant poser son boule juste au dessus du mal poli qui avait osé pénétré les lieux sans avoir été invité pour la énième fois.

▸Tu bouges connard et ta cervelle explose.

C'était à son tour de rire aux éclats, face à ce spectacle des plus déplorables. Elle ne parlait pas d'Olivia ça non ! Elle avait une sacrée poigne la jeune ! Et elle était prête à tout pour défendre Diki, peu importe les circonstances. Elle l'embrasserait sur ses lèvres si elle s'écoutait ! Non... Aaron venait encore une fois de se prendre une chasse monumentale. Par deux femmes qui plus est. L'une qui lui a mis la tête au carré, l'autre qui le menaçait de son propre pistolet. Et si vous le balanciez par le balcon ? Puisqu'il était justement ouvert ?

@Olivia A. Smith ~ @Diki Cho-Yang

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