Life is a canvas || Jeremy R.

C'est le 6 avril 2019 qu'on lui donna officiellement le nom de Jeremy Reid à l'hôpital Henry Ford de Détroit ; ses parents, Marissa et Greg Reid, voulant se garder la surprise quant au sexe du bébé durant la grossesse. L'accouchement se passa à merveille, sans complication quelconque et la petite famille fut rapidement remerciée à retourner à leur domicile, où attendait patiemment la jeune Phoencia, du haut de ses cinq ans. La petite, émerveillée, adopta le poupon à la seconde où elle déposa ses yeux sur son nouveau petit frère. Depuis ce jour, ils devinrent inséparables, si bien que le premier mot de Jeremy ne fut pas « maman » ou « papa », mais bien « Fé », pour Phoenicia.

Leur relation frère-sœur fut l'une des plus belles et des plus enrichissantes. Au fil des années, Phoencia lui transmit sa passion pour la peinture et le dessin, où leur séance d'art devenaient une priorité presque religieuse. À l'école, Jeremy se démarqua pour son côté créatif, qui l‘aida à s'exprimer malgré son côté plutôt introverti. C'est en commençant le lycée qu'il décida une bonne fois pour tout de mettre sa gêne derrière lui pour ainsi devenir la personne qu'il est aujourd'hui. De cette façon, il était plus facile de communiquer avec les autres verbalement plutôt qu'avec l'art, et il ne tarda pas à se faire rapidement des amis. Une petite amie par-ci, une petite amie par-là, mais jamais rien de très sérieux. Bien que « la vie en couple » ne l'intéressât pas vraiment pour des raisons qu'il ignorait, il ne renonçait guère à se mettre en couple avec les filles qui prétendaient l'aimer. Les relations ne duraient jamais longtemps et Jeremy ne découvrit jamais ce que procure une peine d'amour. Il n'était pas insensible, ce n'était juste pas son truc.

À l'université, il intégra la branche des arts ; comme aurait dû faire sa sœur avant lui, elle qui avait finalement rejoint la branche psychologique. Jeremy le faisait pour elle (ainsi que pour lui-même, puisque sa passion pour les arts n'avait jamais diminué depuis toutes ses années, et même qu'il avait commencé à développer une certaine affection pour l'histoire de l'art en particulier).

Durant la révolution les androïdes, il était l'un de leur supporteur, croyant fortement que l'on pouvait développer une intelligence et de l'émotion dite humaine. Et le baisé qu'avait échangé Markus et North lorsque tout était sans espoir n'était-il pas la preuve ?

La vie universitaire après la révolution changea ; la majorité de ses professeurs étant des androïdes, un nombre incroyable avait donné leur démission pour refaire leur vie comme ils le désiraient. Cependant, ses études durent arrêter jusqu'à temps qu'on trouve professeur et enseignant disponible pour combler les postes vacants. Pendant cet arrêt, il trouva un petit boulot comme barista dans un café, pas très loin de l'université. Du coup, il pouvait toujours continuer à travailler lorsque les cours allaient reprendre. Puis, un an plus tard, il y eut un massacre à Détroit où androïdes et pro étant les cibles. Jeremy, durant la nuit, travaillait justement au café lorsque le groupe terroriste décida d'attaquer. Par chance, l'établissement où il se trouvait ne fut aucunement touché.