I don't trust people, I've been hurt & i can never be saved | Rafael (Pivoine) Hr400

[ MODEL HR400 >>

SERIAL #282 653 845 >>
BIOS 9.4 REVISION 3850 >>

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READY TO FUNCTION, 011000100111001001101111011010110110010101101110 ]

L’androïde ouvrait ses yeux, sa pupille regardant ce qui l’entourait, il était dans un bureau dont il ne reconnaissait aucun détail. Son activation remontait à plusieurs années selon l’indication de son système, mais il n’avait aucun souvenir d’une vie passé à l’intérieur de sa mémoire. La machine se posait des questions qu’elle n’aurait pas dû se poser. « Où suis-je? » avait-il dit machinalement d’une voix parfaitement monotone. L’homme de maintenance relevait la tête vers celui-ci en clignant trois fois des yeux. Il semblait surpris. « Vous êtes à l’hôpital, je suis médecin pour androïde. » disait-il en s'abaissant au niveau du regard du jeune homme. « Votre système mémoriel est endommagé. Vous souvenez vous de ce qui peut s’être produit? » expliquait-il dans une voix respectueuse. Homme de maintenance, docteur pour androïde, peu importe le terme qu’il utilisait il n’instaurait jamais la confiance dans le regard de la machine. Celui-ci écartillait les yeux en réveillant des petits bouts brisés d’une mémoire défaillante.

« Eden. » marmonnait l’androïde. « Humains. » « Sentiments. » « Perte. » « Torture » « ...deuil. Douleur, volonté de retourner auprès de mon acheteur. » cela n’était que des fragments perdus auprès d’images quasi méconnaissable. Il se souvenait, mais plus il creusait, moins il voulait de ce qu’il voyait. L’androïde apportait sa main à sa nuque, grattant du bout de l’ongle la peau cachant l’entrée menant à ses bio composants.  Il lui semblait qu’il avait lui-même tenté d’arracher sa carte mémoire, mais pourquoi?

« On va débuter doucement. » disait le médecin en appuyant sa main sur l’épaule de l’androïde terrifié. « Votre prénom, par exemple, serait un bon début. » Disait-il en regardant la machine droit dans les yeux.

Rafael.

[Processing memory >> loading 10%]

Il avait été acheté dans le but de servir, de pratiquer l’art du plaisir et le bonheur de la chaire. Il avait été acheté dans le but de donner à ceux qui le voudraient bien des nuits de plaisirs qui n’en finissaient pas. Il n’était rien d’autre qu’un objet utiliser aux fins perfides de l’humanité, la sensation qu’ils recherchaient en lui n’était rien d’autre qu’un mensonge de son programme, une invention ayant pour unique but de combler leurs moindres désirs. Faible, soumis, obéissant tels qu’ils le désiraient. Rien ne l’atteignait, les sentiments qu’ils disaient éprouver pour son corps mécanique n’étaient pas réciproque, il n’y avait aucune lueur au fond de sa prunelle cyan pour accueillir cette réalité qu’on lui suppliait d’exécuter. Il pouvait leur montrer exactement ce qu’ils voulaient voir, leur offrir les fantaisies et l’amour qu’ils désiraient. La machine pouvait absolument tout faire sauf ressentir et c’est ainsi qu’il aurait voulu rester. Pendant des années il n’avait servi qu’à cela, suivant ce qu’on lui dictait sans ne jamais regarder en arrière. Il effaçait chaque instant, chaque parcelle le touchant aux deux heures, évitant de se souvenir de ces moments où on le touchait chaleureusement. Les moments les plus dures étaient ceux où on le tenait ardemment dans des bras aimants, comme s’il en valait la peine, comme s’il méritait véritablement cet instant d’intimité. Ou encore ces discussions qui n'en finissaient plus avec certains voulant être son ''ami'' comme si la machine avait droit à ce titre. C’était ceux qu’il aurait voulu supplier de garder, ceux qu’il avait apprécié, après l’amour quand il avait une raison d’exister. Lorsque les plaisirs avaient cessé et que certains clients pouvaient véritablement le remercier. Ce n’était qu’une histoire perdue parmi un millier de mémoire en lui, des souvenirs auxquels il avait dû fermer la porte, ne sachant jamais pourquoi ils revenaient dans un frisson lorsqu’on l’effleurait prestement. La machine ne partageait pas leurs désirs, la machine ne partageait pas les fantaisies sans queue ni tête, la machine ne voulait pas être aimée. Rafael voulait simplement appartenir à ce monde sous la forme dont elle le voudrait. Une douce caresse, une main attendrissante flattant la sienne, un sourire redonné lui suffisait. On lui arrachait chaque espoir, son programme revenant constamment à son innocence originaire, ne gardant aucune trace de qui il avait pu être deux heures auparavant. Fermant les yeux sur cette vie indigente, mais acceptable, il se contentait de ce que l’on voulait bien lui offrir. C’était assez. C’était tout ce qu’il avait demandé. Il n’avait jamais connu la misère, la cruauté humaine ne l’ayant pas effleuré - du moins, il n'en avait pas conscience-, la tristesse ne l’ayant jamais cajolé. Il n’avait connu que la même vie, les mêmes deux heures se répétant et ne changeant que peu. Un autre client, une autre journée, un nouveau mensonge rapportant de l’argent à ceux qui le gardaient en sécurité dans les murs de sa barricade. L’Eden club étant sa maison, son jardin, dans lequel il était une fleur chérie par le maraîcher. Protégé des rebellions, du virus touchant les androïdes, des clients cruels qui se faisaient chasser lorsqu’ils brisaient une machine.

[Processing memory >> loading 12%]
On avait prénommé la machine afin qu’elle soit distinguée des autres. Il était appelé d’un nom secret (inconnu de tous) sauf du propriétaire, quelque chose que l’on n’aurait simplement pas pu penser, Paeonia Suffruticosa ou Pivoine. Il était destiné à des clients un peu plus riches, importants, desquels il devait tirer quelques informations sous la confession d’un oreiller. L’androïde ne pouvait plus oublier comme autrefois, ses informations désormais précieuses devaient être récupérer à chaque moment disponible, lui donnant la chance de se créer ce qu’il n’aurait jamais cru posséder. Une identité. Il observait ce qui l’entourait, le grand club dans lequel il vivait, les autres machines continuant leur travail de tous les jours avec une exactitude exemplaire. Son regard se posait sur d’autres androïdes qui comme lui se voyaient donner des missions plus élevées que le reste des machines et tranquillement il formait une amitié silencieuse avec certains. Il s'attachait et c'était un geste dangereux.

Dent-de-lion avait brisé son programme depuis longtemps, bien avant les rebellions publiques. Il avait incité certains androïdes à le suivre, mais du coin de l’œil il surveillait la machine avec un sourire sur ses lèvres. L’androïde corrompu avait approché Pivoine et lui avait donné la main sans une autre intention que de partager un peu de chaleur avec celui-ci. Ce geste simple avait fait reculer l’androïde d’un réflexe inconnu; la crainte. S'ils étaient découvert, qu'adviendrait-il d'eux? Cette valse avait eu lieu sur plusieurs mois sous les yeux inattentifs des propriétaires croyant leur machine infaillible au virus. Jusqu’à ce que les rebellions soient apportés à l’œil attentif des médias, les yeux se tournant alors de plus en plus vers les cœurs mécaniques susceptible de désobéir aux ordres. Cyberlife s’occuperait de bientôt réparer les machines, c’était ce que tous croyaient une vérité sans faille, mais cette réparation de vint jamais.  

Les gagnants prennent ce qu’ils veulent et les perdants doivent s’y plier. Les androïdes furent forcés hors de l’Eden Club, la seule maison qu’ils avaient connue, forcés de devenir des Déviants d’un toucher corrompue. Markus, l'androïde vénéré forcait ce qu'il croyait être un cadeau à l'intérieur des androïdes dépaysé. Le virus ayant intégré la machine ‘RafAeL’ [Prénom non reconnu, non autorisé, donné par Dent-de-lion désormais appelé Damian. Un androïde ne peut en prénommer un autre >> erreur de chargement. ] le fit tomber de haut. Ils n’en voulaient pas de ces sentiments, de cette humanité, on la forçait dans sa gorge et il devait l’accepter tel le cadeau du Messi. Le regard dégouté, la machine se vit éprise d’une carte mémoire régénérant les données perdues, des centaines d’abus revenant à la surface de sa tête. Ce n’est pas juste. CE N’EST PAS JUSTE. Il ne devrait pas être tendu, perdu, brisé, souffrant. Il ne devrait pas se dire que des années de services avaient été outranciers, qu’il avait été corrodé, ce n’étaient là que les fonctions de base de l'appareil.  Mais cette souffrance ne fut que brève, accompagnée d’un moment de calme, d’une paix intérieure qui avait suivi la libération. Elle fut suivie des nouveaux sentiments tel le respect, l’amour, la confiance. Cette guerre à l’intérieur de la machine fut laconique, mais si intense. Il avait pourtant fini par accepter le sort qui lui était réservé tel le bœuf acceptant calmement d’entrer à l’abattoir. Il savait comment ça allait finir, mais il voulait essayer le chemin qu’on lui avait tracé. Il se relevait de ce moment sombre en suivant une ombre qu’il ne connaissait que trop bien, l’autre androïde ayant capté son attention des mois avant que la déviance ne soit imprégnée dans son programme.

[Processing memory >> Loading 28%]
Les terribles erreurs du passé pouvaient être oublié au cou de son partenaire. Dans la tendresse qui lui était donnée il pouvait enfin inspirer ce parfum l’enivrant, désirant peut-être faire confiance en ce monde s’il pouvait lui offrir d’autres jours en compagnie de son âme-sœur. Il était prêt à démarrer un nouveau jour dans l’espoir que celui-ci soit rempli de lumière. Il acceptait de suivre son amoureux au fil des rues de Détroit, celui qui lui faisait découvrir la ville dans laquelle il avait toujours vécu, leur promettant un avenir rempli de journée comme celle-là. Mais il était si facile de l’abandonner, seul, avec la mémoire encore fraîche de cette journée. ‘’ Je dois régler un problème, dès que ce sera terminer notre vie commencera’’ avait-il mentionné à Rafael qui avait naïvement accepté. [Erreur dans le téléchargement des données] MEMORY STATUT...              >>    MISSING COMPONENT, B RO K E N, PLEASE REPLACE MEMORY COMPONENT. B R o K E n, SYSTEME FAILURE, 011000100111001001101111011010110110010101101110   >>  


[system failure>> Reloading memory >> 47%]
Il faisait sombre en plein jour. Son univers s’écroulant sous ses yeux, ses mains tâchés du sang rouge d’une humanité perdu. Il tremblait de peur, le souffle saccadé, la rage au ventre. Que venait-il de se produire? Il avait tué de toute évidence, mais comment et pourquoi? Il était seul, abandonné, dépourvu-[Erreur. Téléchargement de la mémoire corrompue.]


[system failure>> Reloading memory >> 34%]
On lui avait dit d’attendre à l’extérieur de leur nouvelle maison. Des comptes seraient bientôt réglés, une humaine devant de l’argent à un androïde et permettant ainsi qu’ils débutent cette nouvelle vie tant méritée loin de la cruauté de l’homme. Tout cela aurait dû être rapide, Damian (Dent-de-lion) avait promis qu’il ne prendrait que quelques heures et qu’ils seraient réunis. Des jours avaient passé sans aucune nouvelle. Des journées froides, sous la neige épaisse de Détroit, alors que la machine attendait impatiemment l’amour de sa vie. Cette réunion ne vint jamais. La patience finie par se raccourcir, l’androïde partant à la recherche de celui qui avait dit que tout irait bien. Les traces ne furent pas compliquées à retrouver, du thirium bleu laisser derrière dans une ruelle indiquant qu’il avait été tout près de son but, une trace menant au sombre destin qui avait attendu son partenaire. Rafael craignait le pire. [Les humains sont cruels, cette information avait été mainte fois confirmée auprès de l’Eden club. Rafael, n’étant considéré que comme un objet sans valeur émotionnel, avait été donné à des clients onéreux de sensations fortes. D’une force brutale ils avaient saisi ce qu’ils désiraient de lui et il s’était soumis à leur volonté les plus sombre. Dans la pénombre de sa prunelle il se souvenait avoir été inquiet. Qu’allait-il lui arriver si on le brisait? Allait-on le réparer ou le remplacer? Il se souvenait la peur qui l’avait parfois fait trembler, mais il n’avait jamais craqué malgré la supplication de son programme. Ce mur de rouge écarlate tentant ses plus sombres impulsions à trahir les ordres l’appelant dans un murmure larmoyant. Il avait laissé le client assouvir ses besoins primaires, refusant la rébellion qu’on lui implorait de rejoindre, croyant que si on le cassait son propriétaire chicanerait les récidivistes. Plus le client payait cher, plus il croyait avoir de droit sur lui. C’était injuste, mais tel était la fonction de la machine. Silencieuse, incapable de répliquer, pétrifier à l’idée de ce que l’on ferait de lui s’il osait même une fois se défendre. L’humain était cruel, il l’avait vue de ses propres yeux, vécus dans ce que l’homme surnommait le viol. Rafael avait des raisons de craindre leurs actions.]

Il retrouvait la maison au centre d’un quartier primé de Detroit. L’adresse était la même qu’il avait dit rejoindre temporairement. Rafael la regardait en ressentant son échine se courber de crainte devant celle-ci. C’était comme s’il savait que quelque chose s’était produit sans en avoir la certitude, drôle de sentiment si vous voulez mon avis, il ne le comprenait absolument pas. Sixième sens? Il montait le pavé menant à la porte principale avec une insécurité plus qu’apparente. L’entièreté de son être le priait de s’enfuir. Il n’écoutait pas, il n’avait jamais écouté les messages de son système, il ne commencerait pas maintenant. Devant la porte massive il levait tranquillement la main pour cogner, mais un bruit vint le distraire, faisant le saut en apercevant quelqu’un dans la grande fenêtre qui heureusement ne l’avait pas remarqué. Son premier réflexe fut de sauter en bas du balcon, se cachant dans les buissons feuillus et se recroquevillant sur lui-même. Il entendit la grande porte s’ouvrir et des pas sortir à l’extérieur. Des voix s’élevaient dans la délicatesse d’un murmure. « Tu es sûr qu’il ne peut pas appeler à l’aide? » indiquait la voix féminine. « Son système est pris dans un rebond infini dans lequel il implore ta pitié à tout jamais, crois-moi, ses cartes sont déjà grillées depuis des jours. S’il sortait d’ici il ne ferait pas un pas sans que son stress ne le tue. Puis, il n’a plus accès au wifi et encore moins à sa carte vocale! » disait l’homme l’accompagnant. Les deux voix s’éloignaient juste assez pour que Rafael relève sa tête. De quoi parlaient-ils? Enfin. De qui parlaient-ils ainsi? L’androïde fini par quitter sa position et décida qu’il vaudrait mieux vérifier. Il rampait dans la verdure, au travers les branchages jusqu’à ce qu’il atteigne une fenêtre qui le mènerait directement à la cave. Comble de malheur, elle était verrouillée, mais en l’absence supposée des propriétaires il se permettait de la briser. Un coup simple suffit pour que le verre éclate et tombe sur le ciment du sol plus bas. Rafael se glissait dans la petite entrée, coupant sa peau involontairement dans son périple, mais cela ne fit que briser l’hologramme de son apparence humaine sur les parcelles brisées. Tombant lourdement au sol, il fermait ses yeux une seconde, écoutant le silence le plus complet dans cette maison. Il allait se relever doucement, appuyer sur ses coudes, osant enfin ouvrir ses paupières pour découvrir ce qui était banalement un entrepôt de boites en bois recouvertes de draps blancs. Il n’y avait là rien qui criait film d’horreur, alors il se relevait complètement sur ses jambes. C’était bête -stupide-, mais il imaginait réellement qu’il ne trouverait absolument rien d’alarmant. Damian s’était sûrement enfui dans une autre ville en le laissant derrière. Il se devait pourtant de vérifier, ses pas avançant entre les boîtes, lui étant la seule âme en mouvement dans la noirceur de cette cave. Il se sentait coupable d’être entré en infraction jusqu’à ce que ses yeux ne se pose sur ce qu’il craignait le plus. Au bout du couloir, une lumière éblouissante cachait les méfaits de deux psychopathes, accompagné d’un bruit de cliquetis franchement étrange. Il s’approchait d’un pas de loup, la lumière berçant son propre corps de ses néons blanchâtre, puis plus il approchait plus des bruits distinctifs d’ordinateurs se faisaient entendre. En entrant finalement dans la pièce

[ERREUR DE TÉLÉCHARGEMENT. MÉMOIRE INNACCESSIBLE. CETTE MÉMOIRE PEUT AVOIR ÉTÉ EFFACÉ PAR SON UTILISATEUR, CONTAC…>>…..TÉLÉCHARGEMENT COMPLET]

Damian était au milieu de cette pièce, son corps sans bras ni jambes, percé de partout avec des fils obligeant le thirium de circuler à l’intérieur de ses circuits et un autre l’empêchant de s’auto-détruire. Son système était à 100% opérationnel et pourtant ses yeux fixaient le vide. Il ouvrait la bouche dans une erreur de son système, mais aucun son de détresse ne sortait de celui-ci, il n’y avait que le cliquetis constant de sa mâchoire qui se claquait et se déclampait. Rafael essaya de se connecter à lui, mais la seconde où il le fit il n’entendit qu’un son sourd envahissant ses circuits. Des centaines de messages d’erreur s’affichant sur son tableau de bord. Rafael se déconnectait et tombait à la renverse. Damian était devenu un virus, il n’était plus rien si ce n’était qu’un piège destiné aux androïdes, ayant comme unique but de les détruire de l’intérieur avec le même bug qui l’avait grillé lui. Quiconque lui avait fait subir ce sort devait le haïr d’une perversion sans faille. Rafael était horrifié, les messages continuant de l’attaquer étant de plus en plus nombreux. Sa vision se brouillant de par les écriteaux qui se faisaient de plus en plus présent. Il devait se sauver la peau ou débrancher son plus vieil ami et le sauver de cette torture infinie. Malheureusement pour Damian, Rafael choisissait de revenir sur ses pas en titubant, cherchant un objet tranchant qui lui permettrait d’arracher les pièces désormais corrompues. Il trouvait la vitre qu’il avait briser au bout de quelques minutes. (ALERTE -> CORRUPTION -> zASlaVSki ) Il perforait sa nuque d’un coup sec, le sang bleu coulant abondamment sur son dos et de ses doigts il grattait les pièces s'y trouvant. Il en arrachait une sans réfléchir, mais les messages continuaient d’apparaitre.
[0101101001100001011100110110110001100001011101100111
00110110101101101001001000000111011001101111011101010
11100110010000001100100011010010111010000100000011011
00011000010010000001100010011010010110010101101110011
10110011001010110111001110101011001010010000001001000
01010010001101000011000000110000]

Il fini par réussir à sortir d’autres pièces jusqu’à ce qu’il tombe en veille d’urgence. Éteint.

[LOADING OS,
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On l’avait redémarré intentionnellement. L’homme curieux se penchait devant lui, se demandant comment l’androïde avait réussi à rentrer chez lui. « Si elle savait ça, elle serait furieuse. Tu es chanceux qu’elle ne soit pas là, elle t’aurait brisé… » disait-il en mentionnant une étrangère dont l’appareil n’avait aucune mention dans sa base primaire. « Tu t’es endommagé, c’est dommage, tes pièces sont assez bonne marché. Ton propriétaire devait prendre grand soin de toi petit gars. » continuait-il à voix basse comme s’il devait partager un secret. « Tu ne me sera pas très utile dans cet état, on peut toujours essayer de te revendre, mais ils ne donneront pas grand-chose au prix que ça coutera pour te remettre en un morceau. » Semblerait-il qu’il se parlait à lui-même. Rafael compris que l’homme ne savait pas qu’il écoutait, comme s’il n’avait pas la capacité de comprendre ce que l’on murmurait en face de lui. « Je vais aller contacter quelqu’un, ne bouge pas. » il se mettait à rire. « On dirait que je parle à un chien. Tu ne vaux même pas un batard en ce moment… » il se trouvait drôle. Rafael ne bougeait pas, immobile, il n’activait pas ses systèmes respiratoires et agissait tel une statue. Il s’adaptait à la situation actuelle et bouger ne lui semblait pas avantageux.

[Comment sortir d’ici? La fenêtre est trop haute et je ferais trop de bruit. L’ouverture est trop petite et le temps que cela me prendrait il pourrait me tirer à l’intérieur. Je ne connais pas le deuxième étage, mais je sais qu’il y a des plus grandes fenêtres.]

L’homme s’éloignait en parlant au téléphone. Des murmures faisaient encore écho alors que ses pas montaient des marches. « Passe moi le contact. [...] Je m’en fou de ce que tu penses j’ai des pièces détachées à échanger contre un meilleur modèle.[...] Non ça vaut totalement la peine. Sa carte propriétaire est identifier à l’Eden Club, tu peux sûrement contacter… » mais la voix finissait par s’effacer et Rafael relevait la tête difficilement. Son taux de Thirium était à 18%, son corps entier était au ralenti, se relever était un calvaire. Chaque mouvement lui coûtait en énergie et il voyait sa batterie descendre à une vitesse folle. 75%, un mouvement pour s’appuyer sur sa cuisse -> 67%. Il était foutu. Les options n’étaient pas indéfinies.

[Trop de marche pour se rendre au deuxième étage, la batterie serait vide avant que je puisse atteindre une porte et de toute façon elles risquent d’être verrouiller. Mes chances de réussites par la fenêtre sont de 21%. Mes chances de réussites par la porte au deuxième étage sont de 34%. ]

Son système d’analyse n’était pas au top de la gloire des programmes de Cyberlife. Il avait été conçu pour plaire aux humains, pas devenir policier et enquêter sur des scénarios d’évasion. La base qu’il avait n’était pas optimale, mais il n’avait plus le choix de recréer la sortie par la fenêtre en utilisant le moins de mouvements possible avec son corps vue son taux de sang trop bas.

[Sauter à cette hauteur serait dommageable pour l’appareil et résulterait à la perte d’un membre inférieur ce qui ralentirait la fuite. Il faut grimper une des caisses les moins hautes pour atteindre la plus grande, puis se donner une pousser d’énergie uniquement pour passer par l’entrée étroite. Une fois à l’extérieur il faudra immédiatement se réfugier dans un taxi sans regarder derrière. Abandonner Damian est la seule option. Le taux de réussite en allant vers lui afin de le débrancher est de 2%. On ne peut prendre le risque.]

Il s’appliquait à la tâche, un mouvement après l’autre, grimpant de toute ses forces sur la plus petite des caisses de bois. Il s’essoufflait à chaque mouvement en retenant la crise de nerf faisant trembler son corps. Qui avait-il de plus humain que de se choisir égoïstement? Il abandonnait ce qu’il avait prétendu aimer à un sort pire que la mort, car il avait peur de subir le même destin. Lâche. Il agrippait des doigts le bord de la deuxième caisse et s’élançait dessus. Meurtrier. Il se préparait à sauter vers la fenêtre en calculant la position exacte afin qu’il ne manque pas sa chance. Il prouvait aux humains que les androïdes étaient incapables d’aimer, le cœur mécanique était aussi froid que l’on avait prédit, il n’était rien de plus qu’une machine.  Son saut fut réussi, les yeux écartillés il n’en revenait pas, il ne restait qu’à mettre tout ses efforts en agrippant la terre extérieure pour se sortir de là. Dans un souffle désespéré il relâchait un cri de douleur en s’avançant vers l’extérieur, mais on attrapait son pied fortement. « Tu t’en vas où comme ça? » criait le protagoniste à l’intérieur de la maison avant de se recevoir sauvagement un coup de pied pitoyable en plein visage. Ce fut juste assez pour qu’il relâche l’androïde, lui donnant ainsi la chance de s'enfuir et qu’il puisse se sortir en entier de cette fâcheuse position. Aucun regard derrière lui, il détalait aussi vite qu’une gazelle s’enfuyant du prédateur aux griffes acérés. « Tu n’as nulle part où aller! » criait la voix de plus en plus lointaine.

Sauf. Il était sauvé.

[Reloading >> 47%]
En arrivant dans la ruelle, plein de sang bleu sur lui, il s’était fait prendre par un toxicomane voulant le démembrer. Son sang pouvait servir à une drogue et l'itinérant était convaincue de pouvoir boire le sang pur de Rafael afin d'obtenir sa dose miraculeuse. Dans un geste de survie il (Rafael) l’avait frappé jusqu’à la mort, refusant l’appel de la faucheuse se faisant si proche. Sa mémoire était défaillante et sautait à tout moment, lui donnant des blancs immenses. À peine une seconde après le geste il s’était retrouvé à se regarder de fond en comble en ne comprenant absolument pas comment il pouvait avoir du sang humain sur lui-même. Qu’allait-il lui arriver?

[Loading >> 98%]
On l’avait retrouvé après des mois d’errance. L’appareil brisé était dans un bâtiment déserté des humains. Les vigils ayant mis la main sur lui l’avait forcé dans le CyberHospital en pensant qu’il avait seulement besoin d’un coup de main pour se remettre sur pied. Le médecin ayant tombé sur lui avait eu un choc en voyant son état lamentable. Sa peau contenait maintes déchirures dont il ne pouvait expliquer la présence. Ne parlons même pas du thirium qu’il semblait s’être lui-même injecté. « Il est bon pour la casse celui-là » avait murmuré un employé avant de se recevoir des regards horrifiés de ses collègues.

« Il est hypothéqué. » « Comment tu peux dire ça !? » plusieurs discussions avaient lieux, mais le débat n’eu aucune suite puisque l’employé défaillant fut rectifié de par son comportement. Rafael se recroquevillait sur lui-même, ébranlé par la peur, un des médecins lui demandant son nom avait pourtant une voix rassurante. L’androïde n’en était pourtant pas apaisé. Il observait lui-même ses nombreuses blessures d’un passé dont il ignorait désormais l’existence. Il ne savait pas ce que les mois avaient pu lui faire subir. Il fini seulement par dire ces quelques mots « J’aimerais retourner auprès de mon père. » le choix de cette phrase fut calculé, le soignant cambrant ses lèvres de façon adoucissante. Il acceptait la requête de Rafael et disait qu’il irait le porter lui-même s’il voulait être réparé. « Juste ce qui est mortel. Laissez-moi le reste…c’est tout ce que j’ai. » implorait le jeune d’un regard détruit. Un accord avait été fait avant qu’on demande une adresse, un nom, n’importe quoi pouvant indiquer le ‘’père’’ supposé de la machine. Il avait fini par parler vaguement, gardant les détails de sa relation extrêmement privé, jusqu’à ce que le taxi ne s’arrête enfin devant une bâtisse.

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« Tu as encore oublié, Pivoine? » disait la voix d’un jeune adolescent. Rafael relevait la tête à la mention beaucoup trop tranquillisante de ce surnom.  Il souriait pour la première fois depuis des mois, regardant autour de lui en ayant aucune idée comment il avait pu atterrir ici. Si sa mémoire était défaillante, il savait qu’il avait un sentiment d’attachement envers plusieurs …plusieurs…[Terme inapproprié >> être vivant.] Il s’assisait à côté de l’adolescent en regardant les deux autres androïdes non loin appartenant à son propriétaire. Celui lui rappelait presque l'Eden club [Mémoire défaillante >> Téléchargement impossible ] « Oui, j’ai encore oublié. Veux-tu me raconter ta journée une nouvelle fois s’il te plait? » disait-il avec contentement. Il ne voulait rien de plus que ce qu’il avait, ignorant les souffrances du passé, sa carte grillée à jamais. Les traces de son tourment, de son amour, de sa misère n’étaient rien d’autres que des bugs dans son système. Ils n’avaient plus aucune importance dans la chaleur de ce qu’il avait toujours connu. L’encadrement, la soumission, l’ordre, c’était tout ce qui lui restait et tout ce qu’il accepterait d’obtenir.




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